Meurthe et Moselle
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Nancy : Des réfugiés ukrainiens sous la menace d’une expulsion

Des dizaines de familles ukrainiennes font face à une situation dramatique en Meurthe-et-Moselle, alors que la préfecture leur demande de quitter leur logement, invoquant un « manque d’intégration ». Finalement, la préfecture précise dans un communiqué: « En tout état de cause, il n’y aura aucune fin de prise en charge au 31 octobre 2024. »

Dim Grits, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Dim Grits, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Une décision qui suscite l’incompréhension

Les premières expulsions ont déjà débuté dans le département, plongeant la communauté ukrainienne dans le désarroi. Elena, réfugiée de Kiev installée à Lunéville depuis 2022, témoigne avec émotion sur France Bleu Lorraine : « On doit quitter nos appartements entre le 20 et le 31 octobre. Quand on est arrivé en France, on a été bien accueillis. Et tout ce qui se passe actuellement vient effacer ce qui a été fait avant. »

Des alternatives limitées

Roman Filinyuk, président de l’association Lumières d’Ukraine, dénonce l’impasse dans laquelle se trouvent les réfugiés. Selon lui, les options proposées par la préfecture sont drastiques : déménager chez des amis, changer de département, de pays, ou retourner en Ukraine.

La préfecture justifie sa position

Les autorités évoquent une réduction progressive du dispositif d’urgence d’intermédiation locative. Tout en reconnaissant la complexité de certaines situations, la préfecture pointe du doigt un manque d’engagement de certaines familles dans leur processus d’intégration.

Une réunion cruciale

Une rencontre a eu lieu ce lundi 21 octobre entre les services de l’État et l’association Lumières d’Ukraine pour tenter de trouver une solution. Pour rappel, la Meurthe-et-Moselle a accueilli environ 1.600 Ukrainiens depuis le début du conflit en 2022. Lors de cette rencontre, la préfecture a rappelé l’objectif de décélération des mesures d’intermédiation locative (IML) avec au 30 septembre 2024, moins de 600 personnes logées dans le cadre de ce dispositif.

Plusieurs situations

« Si les deux tiers de ce public a d’ores et déjà pu accéder à une autonomie totale, un travail d’accompagnement se poursuit en fonction de la situation de chaque réfugié, explique la préfecture dans un communiqué. Trois situations peuvent se présenter concernant les 600 personnes restantes :

  • les situations où les personnes sont en parcours de formation et d’emploi mais rencontrent des difficultés à accéder à un logement social : ces personnes ont vocation à sortir prochainement de l’IML ;
  • les situations où un accompagnement est nécessaire pour faire aboutir un parcours d’autonomisation. Ces personnes pourront être accueillies au sein d’un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) pour bénéficier d’un suivi soutenu.
  • les situations où, pour des raisons d’âge, de famille monoparentale, de handicap ou autre, l’autonomisation par l’emploi semble compromise.

    Réunion le 23 octobre

Toutes ces situations seront à identifier par les associations et à faire remonter à la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) pour une recherche de solution.
En tout état de cause, il n’y aura aucune fin de prise en charge au 31 octobre 2024.
Une réunion de travail, présidée par Françoise SOULIMAN, préfet de Meurthe-et-Moselle, est programmée le mercredi 23 octobre avec les opérateurs, chargés de gérer les mesures d’IML et en présence d’un représentant des bailleurs sociaux. »

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