Des tracteurs et des poids lourds bloquent les dépôts pétroliers du Finistère et du Morbihan pour dénoncer la flambée du prix de l’essence et du gazole. Le carburant devient un enjeu de la campagne électorale.
Du jamais vu. Le prix des carburants dépasse les 2 € le litre à la pompe depuis plusieurs jours. Et ce n’est pas fini. De quoi inquiéter tous ceux qui utilisent beaucoup de carburant pour travailler.
Ce mardi 15 mars 2022, quelques dizaines de véhicules ont bloqué deux dépôts pétroliers de Bretagne. A Brest, ils étaient environ 200 manifestants exhibant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Gasoil trop cher, bateau à terre » ou encore « Gasoil trop cher, on l’a dans le derrière ». Même chose à Lorient où 200 manifestants bloquent les entrées et sorties du dépôt avec des véhicules et des palettes de bois. Même volonté d’alerter les pouvoirs publics sur le prix exorbitant du gasoil.
Poisson d’avril
Conscient des difficultés que provoque cette flambée des prix pour les automobilistes, les pêcheurs, les agriculteurs et les entreprises de transport, le Premier ministre, Jean Castex, a promis une remise de 15 centimes d’euro sur le prix du litre de gasoil ou d’essence à compter… du 1er avril 2022. Un poisson d’avril qui ne fait rire personne.
« Pourquoi attendre le 1er avril ? » se demandent les associations de consommateurs ? Pourquoi pas immédiatement ?
Plusieurs candidat (e)s à la présidentielle ironisent en proposant une réduction sur le bulletin de vote.
La part des taxes
On sait que le prix des carburant est dû aux taxes prélevées par l’Etat. Quand on fait le plein d’un réservoir de 50 litres de gasoil à 2 à le litre, on paie 100 €. Dont 25 € pour le pétrole brut, 11 € pour le transport et la distribution, 1 € pour le raffinage, et 63 € pour les taxes (TVA et TCPE). Ce qui fait dire aux professionnels : « Les groupes pétroliers et l’Etat s’en mettent plein les poches quand nous on travaille à perte. Ce ne peut pas durer ».
Du gasoil dans la campagne
À l’évidence, la hausse du prix des carburants est devenue un enjeu de la campagne électorale, comme celui plus général de la hausse du niveau général des prix. La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’arrange pas les choses. Contrairement à ce qu’annonçait le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui promettait de provoquer « l’effondrement de l’économie russe », c’est l’économie française qui est en train de s’effondrer.
Opération coup de pompe
L’association 40 millions d’automobilistes propose « l’opération coup de pompe ». Pour protester contre la hausse des carburants, l’association appelle tous les automobilistes à envoyer leurs tickets de plein de carburant à Emmanuel Macron. Il s’agit de montrer au pouvoir les difficultés financières rencontrées par chaque Français pour utiliser leur véhicule. Précision : l’envoi d’un courrier au président de la République ne nécessite aucun affranchissement.
Un dépôt de carburant bloqué par des transporteurs routiers à Lorient pour protester contre la hausse des prix pic.twitter.com/0JX6BiAwnN
— BFMTV (@BFMTV) March 15, 2022
Blocage du dépôt pétrolier de #Brest par des routiers, agriculteurs, pêcheurs et professionnels du BTP contre la flambée des prix des #carburants. Le dépôt pétrolier de Lorient est lui aussi bloqué depuis ce matin. (Maorix Sorare) #essence #Bretagne pic.twitter.com/A2IBMDsYNL
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) March 15, 2022