Le variant Omicron (très contagieux et très peu létal) pourrait être « salvateur » et permettre une immunisation/vaccination naturelle des populations estime Jean-Marc Sabatier, docteur en Biologie Cellulaire et Microbiologie*. Exemple au Danemark.
Alors que l’épidémie bat un nouveau record ce mercredi 5 janvier avec 332.252 cas confirmés, la question est posée de savoir si et quand on va pouvoir se débarrasser de ce satané virus et de son dernier variant baptisé Omicron ?
Pour Jean-Marc Sabatier, Directeur de recherches au CNRS et Docteur en Biologie Cellulaire et Microbiologie, le variant Omicron pourrait être « salvateur » et permettre une immunisation/vaccination naturelle des populations. Il s’agit d’une évolution très probable (et souhaitable) de la pandémie. Mais comment est-ce possible ?
Deux voies principales
Le SARS-CoV-2 utilise normalement deux voies principales pour infecter les cellules cibles, nous explique Jean-Marc Sabatier :
- La voie « non-endosomale » (fusion directe des membranes du virus et de la cellule) qui implique le récepteur ECA2 et la protéase TMPRSS-2 qui clive la protéine Spike ;
- La voie « endosomale » (le virus pénètre dans la cellule via la formation de vésicules/endosomes) qui implique le récepteur ECA2 et les protéases furine (voie d’infection rapide) et cathepsine (voie d’infection lente) qui clivent aussi la protéine Spike mais à des sites différents.
Le variant Omicron du SARS-CoV-2 est très infectieux, car il a modifié la façon d’infecter les cellules (à cause de ses multiples mutations -plus d’une trentaine- au niveau de la protéine spike) : Omicron semble infecter les cellules uniquement via la voie « endosomale ».
A titre d’information, la chloroquine et l’hydroxy-chloroquine agissent in vitro (de par leur mode d’action) sur la voie « endosomale » mais pas la voie « non-endosomale ».
ECA2 = Enzyme de conversion de l’angiotensine-2
Le Danemark annonce la fin de l’épidémie d’ici à deux mois