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Gros malaise dans les hôpitaux de France

La vaccination obligatoire, qui aurait fait fuir environ 10% du personnel soignant, ajoutée à la politique d’austérité récurrente et au manque criant de médecins, plongent de nombreux établissements de santé dans une situation catastrophique. Le climat social est de plus en plus tendu.

Manif des non vaccinés à Montélimar (DR)
Manif des non vaccinés à Montélimar (DR)

Médecin anesthésiste-réanimateur et fondateur du Collectif Santé en danger, Arnaud Chiche tire la sonnette d’alarme. Par manque de personnel soignant, et surtout de médecins-urgentistes, de nombreux hôpitaux sont au bord de la rupture. Comme à Creil, dans l’Oise, où l’avenir de l’hôpital est compromis. À Boulogne sur-mer, le SMUR est fermé un jour sur deux : sept médecins sur 18 ont quitté le service des urgences de l’hôpital Duchenne.
« Confrontée à des problèmes de continuité et de permanence des soins », la direction du Centre hospitalier de Saint-Calais, dans la Sarthe a dû fermer cet été le service d’accueil des urgences. À Condom, dans le Gers, par manque de médecins urgentistes, l’ambulance médicalisée n’est plus disponible la nuit et de plus en plus …
Au Havre, durant le week-end des 11 et 12 septembre, les urgences de la clinique des Ormeaux et de l’Hôpital privé de l’Estuaire ont dû fermer. Faute de médecins urgentistes à Bourges, des patients ont été redirigés vers les urgences de Saint-Amand-Montrond et Vierzon le 8 octobre.
Le « patron » des urgences du Chiva (Ariège) lance un cri d’alarme pour « assurer la survie » du service. Même chose du côté de Thionville (Moselle), Mende (Lozère) Briey (Meurthe-et-Moselle) Royan (Charente-Maritime), Ambert (Puy-de-Dôme), Bourgoin-Jallieu (Isère), Troyes (Aube), Marmande (Lot-et-Garonne), Bar-le-Duc (Meuse), Gray (Haute-Saône), Thiers (Puy-de-Dôme), Remiremont (Vosges), Nîmes (Gard), Calais (Nord), Saint-Omer (Pas-de-Calais), Lens (Pas-de-Calais), Douai (Nord)… La liste est encore longue.

Le cas de Montélimar

Malgré la pandémie, l’offre de soins diminue, constatent tous les syndicats. Le syndicat Force Ouvrière dénonce la fermeture ou la suppression de plus de 1.800 lits d’hospitalisation au premier trimestre 2021 et demande au gouvernement de « rompe avec une approche essentiellement financière pour regarder les besoins de la population ».
A Montélimar, dans la Drôme, Elsa, membre du personnel administratif, déléguée CGT et porte-parole du Collectif Unis (30.000 adhérents sur 63 départements) se bat contre l’obligation vaccinale qui prive les établissements de personnel soignant pourtant indispensable à leur bon fonctionnement. Elle-même a été « suspendue » sans salaire le 15 septembre dernier. « Sur les 1600 salariés de l’hôpital de Montélimar, 25 ont été suspendus à quoi il faut ajouter les arrêts maladies et les maternités, explique Elsa. D’ici à la fin décembre, 10% du personnel concerné par les problèmes de non-vaccination seront suspendus sans salaire. Sur la Drôme et l’Ardèche, plus d’une centaine de soignants ont refusé la vaccination et si l’on prend en compte les libéraux, nous sommes plus de 250. Nous sommes punis, comme à l’école. Le manque de personnel met en péril les patients ».

Le coup de main de la confédération paysanne

Face à la situation délicate dans laquelle se trouvent de nombreux soignants réfractaires à la vaccination, et donc sans salaire depuis le 15 septembre 2021, la Confédération Paysanne leur est venue en aide. Bel élan de solidarité.

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