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Le prix de l’énergie devient insupportable

Plus 12,6% pour le gaz au 1er octobre 2021, plus 10% à venir pour l’électricité, plus 12 et 16% pour l’essence et le gazole : cette flambée des prix pourrait bien déclencher une explosion sociale.

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Gaz domestique : une forte augmentation au 1er juillet 2021 (Pixabay)

Inquiétude pour de nombreux ménages français : comment faire face à l’augmentation du prix du gaz, de l’électricité, de l’essence si nécessaires à la vie quotidienne ?
La commission de régulation de l’énergie (CRE) l’a annoncé ce 27 septembre 2021 : « L’évolution mensuelle du tarif réglementé de vente de gaz naturel (TRVG) constatée par Engie, est de +12,6% TTC au 1er octobre 2021. » Plusieurs dizaines de millions de consommateurs sont concernés par cette hausse brutale du prix du gaz qui fait suite à une hausse de 8,7% au 1er septembre 2021, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet.
Pourquoi ces hausses successives ? « La France important 99% du gaz naturel qu’elle consomme, les variations des coûts d’approvisionnement reflètent les prix du gaz sur les marchés européens et mondiaux et ce sont les producteurs de gaz internationaux (Russie, Norvège, Algérie, Qatar, etc.) qui bénéficient de ces hausses » précise la Commission de régulation de l’énergie.
Entre outre, les quotas européens d’émission de CO2 – ces « permis de polluer » auxquels ont droit de gros industriels – est passé du simple au double en un an.
Et ce n’est pas fini !

L’électricité aussi

En France, on produit de l’électricité. Pourtant, les prix augmentent sans cesse. L’UFC-Que Choisir tire une fois de plus la sonnette d’alarme : « Alerte rouge sur le prix de l’électricité. Aux pouvoirs publics d’agir pour empêcher une explosion des factures de 10 %. »
Le tarif réglementé de vente (TRV) de l’électricité aurait connu une augmentation de près de 50% en une décennie explique l’association de défense des consommateurs.

Pourquoi ces augmentations ? D’abord parce que le prix de l’électricité est corrélé à celui du gaz. Ensuite, toujours selon l’UFC, à cause de l’organisation du marché de l’électricité. En effet, EDF est obligée de vendre une part de son électricité nucléaire (environ un tiers) à ses concurrents à bas prix, en vertu d’un accord de 2010 baptisé Arenh qui signifie « Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique ».

Enfin, le gouffre financier de l’EPR de Flamanville de plus de 12 milliards d’euros dont on ne sait pas quand il sera mis en service, pèse sur les prix de vente de l’électricité.

Les carburants flambent

Tous les automobilistes le constatent : le prix de l’essence à la pompe ne cesse d’augmenter. Plus 12% sur le diesel, plus 16% pour l’essence en quelques mois. C’est la faute à la reprise économique mondiale qui a besoin de pétrole pour faire tourner ses usines.
Selon les derniers chiffres publiés par le Comité Profession du Pétrole, les livraisons de carburants routiers sur le marché français ont augmenté à 4,204 millions de mètres cubes en août 2021 (+ 5,7 %) par rapport à août 2020. Les livraisons de supercarburants sans plomb sont en hausse de 12,9 % et celles des gazoles en hausse de 3,1 %. En août 2021, les livraisons de fioul domestique sont en hausse de 103,6 % par rapport à août 2020.

Les risques d’explosion sociale

Jusqu’où et jusqu’à quand les ménages français vont-ils pouvoir supporter ces hausses successives de l’énergie ? Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a parfaitement conscience « du problème et voit parfaitement à quel point cela peut peser sur le pouvoir d’achat des ménages ». Il ajoute : « Il y a une aberration au niveau européen. La flambée du gaz se répercute sur le prix de l’électricité. D’un point de vue économique, c’est absurde et d’un point de vue écologique, c’est incohérent ».
Certes, le gouvernement va signer un « chèque énergie » pour les ménages les plus fragiles. Mais ce ne sera sans doute pas suffisant pour calmer tout le monde. Car, lorsqu’on additionne ces hausses folles du prix de l’énergie, aux hausses tout aussi insupportables de l’alimentation et des produits de première nécessité dans les grandes surfaces qui s’ajoutent à l’augmentation des impôts (sur le revenu, la taxe foncière, etc.) on obtient un cocktail hautement explosif.
À moins de sept mois de la présidentielle, la plus petite mèche pourrait déclencher la détonation.

Evolution du prix des carburants (minisère de la Transition écologique)

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