BFMTV a ouvert le premier débat de l’élection présidentielle de 2022 animé par Maxime Switek et Aurélie Casse. Il laisse augurer une campagne féroce.
Le débat qui a opposé ce jeudi soir Jean-Luc Mélenchon, 70 ans, leader de La France Insoumise (LFI) député des Bouches-du-Rhône, candidat pour la troisième fois à la magistrature suprême et Eric Zemmour, 63 ans, chroniqueur politique, polémiste patenté et pas encore candidat à la présidence de la République, présente l’intérêt de lancer la campagne électorale. Plus qu’un débat, ce fut un combat. Les deux hommes, belliqueux, provocateurs, fougueux, n’ont rien cédé de leurs convictions.
La France est-elle en danger ?
Eric Zemmour : « La France est à un point de bascule en raison de l’immigration massive arabo-musulmane. Deux millions d’immigrés seront arrivés en France à l’issue du mandat Macron. L’islam est une religion qui concurrence le Code civil. L’islam n’est pas compatible avec la France ».
Jean-Luc Mélenchon s’offusque : « Vous êtes un danger pour notre pays. Vous êtes raciste, vous avez été condamné pour ça. Le leader de LFI conteste les chiffres et préfère parler de ‘’créolisation’’ c’est-à-dire de ces peuples issus de pays et de cultures différentes qui finissent par ne former qu’un seul peuple. « Monsieur Zemmour, vous ne chasserez pas les musulmans, vous ne les obligerez pas à choisir entre la France et l’islam ».
L’insécurité
Autre thème abordé : la sécurité. Mélenchon : « Oui, il y a de l’insécurité et il y en aura de plus en plus à cause de la misère. La force est mal employée. Je suis pour la dissolution de la BAC (7000 policiers). Je ne veux plus des flashballs, des grenades et de la possibilité de tirer dans la figure des gens. »
Zemmour : « La violence n’est pas le fait des pauvres. Il y a plus de 1.000 agressions par jour. On sait d’où elle vient. Il y a plus de 25% d’étrangers dans les prisons françaises. Vous accusez les policiers d’être à l’origine de la délinquance alors qu’ils en sont les victimes. Ils ne peuvent pas entrer dans certains quartiers qui sont islamisés. Ce sont des concessions étrangères. Ce n’est pas de la délinquance, c’est le Djihad. »
Mélenchon : « Six millions d’armes circulent dans ce pays et ce n’est pas dans les quartiers.
Zemmour : « comment appelez-vous un pays où l’on coupe la tête d’un professeur ? C’est la guerre civile ». Mélenchon : « Le Zemmouristan, ça existe. »
Le déclassement de la France
Après l’immigration et la sécurité, furent abordées les questions de déclassement de la France. « Un pays en voie de tiers mondialisation » selon Zemmour. « Un pays riche avec des gens pauvres » selon Mélenchon.
Question économie, Mélenchon veut augmenter le Smic de 16%, réduire le temps de travail et interdire les coupures d’eau, de gaz et d’électricité aux personnes démunies.
Question écologie, Zemmour estime que « l’écologie a été prise en otage par l’extrême gauche, on le voit avec Sandrine Rousseau ».
Les deux débatteurs s’envoient quelques piques à la figure. Macron : « Écoutez, petit bonhomme ». Zemmour : « Oui, grand timonier ».
Ils s’étripent encore sur le nucléaire, l’avenir de la France.
Zemmour : « Je cours après une idée de la France qui est en train de disparaître… La France, en 2050, sera un Liban en grand ».
Mélenchon : « Je suis un Républicain issu du courant des lumières et mon objectif c’est l’harmonie des êtres humains avec la nature… En 2050, si on ne fait rien, la Camargue, le Marais poitevin, Dunkerque et Bordeaux seront sous l’eau. »
Fin de ces joutes oratoires qui ont duré deux heures d’horloge. Pas de vainqueur, pas de vaincu. Mais l’impression que la campagne électorale qui commence va être féroce.
3 minutes de débat et les termes sont déjà posés sur Zemmour 😂#DebatBFMTV #JeSoutiensMelenchon pic.twitter.com/OqKzKf6Gz5
— David Guiraud (@GuiraudInd) September 23, 2021
Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon): "Nous devons sortir du nucléaire (…) et déployer d'autres moyens" pic.twitter.com/ODfpYp7kNb
— BFMTV (@BFMTV) September 23, 2021