Les auteurs et complices des attentats du 13-novembre 2015 à Paris qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés seront jugés par une cour d’assises spéciale à partir du mercredi 8 septembre 2021.
Un procès hors normes pour une affaire hors normes. Les chiffres d’abord. L’attaque terroriste commanditée par Daesh a fait 130 morts et 413 blessés. L’ordonnance de mise en accusation (OMA) est longue de 348 pages plus les annexes. 1750 parties civiles, 330 avocats, 130 médias accrédités. Il a fallu construire une salle d’audience spéciale au sein du Palais de Justice de Paris sur l’Ile de la Cité.
Hors norme aussi, l’enquête qui a permis d’identifier et de neutraliser les auteurs de ces attentats et leurs complices. Un travail de titans, une rigueur toute scientifique dans l’exploitation des indices et une collaboration exemplaire entre magistrats et policiers de plusieurs pays.
Grâce à quoi, six ans près les faits, ils sont 20 à devoir répondre de leurs actes (11 détenus, trois comparaissent libres, six sont sous mandat d’arrêt). Dans le box des accusés, Salah Abdeslam est le seul survivant des trois commandos terroristes qui ont semé la mort le 13-novembre 2015 à Paris et sa banlieue. Les autres sont soit morts, soit en fuite.
Trois commandos
Dans la soirée du vendredi 13 novembre 2015, trois équipes, chacune composée de trois hommes, attaquaient différents lieux de la région parisienne :
- Les trois membres de la première équipe (ultérieurement identifiés comme étant le Français Bilal HADFI et deux Irakiens utilisant de faux passeports syriens aux noms d’Ahmad AL MOHAMMAD et Mohamad ALMAHMOD) faisaient exploser leurs ceintures d’explosifs à proximité du stade de France à Saint-Denis, alors que se déroulait le match de football opposant la France à l’Allemagne. Il était 21 h 16.
- La deuxième équipe (composée des ressortissants belges Abdelhamid ABAAOUD, Chakib AKROUH et Brahim ABDESLAM), mitraillait au fusil d’assaut trois terrasses de restaurants dans le 11 e arrondissement de Paris, avant que l’un des assaillants (le troisième cité) ne commette un attentat suicide, en déclenchant sa ceinture explosive dans un quatrième établissement situé à proximité.
- La troisième équipe (composée des Français Samy AMIMOUR, Ismaël Omar MOSTEFAI et Foued MOHAMED AGGAD) s’introduisait dans la salle de spectacle du Bataclan au moment où le groupe de hard rock « Eagles Of Death Metal » se produisait sur scène. Ils ont mitraillé la foule tuant 90 personnes, puis prenaient des otages, avant d’être tués lors d’une intervention conjointe de la BRI et du RAID.
Une fusillade nourrie
Deux des trois membres de la seconde équipe dite « des terrasses » a survécu à ses crimes. Le premier, qui portait des chaussures de couleur orange comme celles filmées lors de la seconde fusillade, était rapidement identifié comme étant le jihadiste belge Abdelhamid ABAAOUD, le second sera beaucoup plus tardivement identifié comme étant le ressortissant belge Chakib AKROUH
Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2015, le RAID donnait l’assaut à l’appartement du troisième étage de l’immeuble 4 rue du Corbillon à Saint-Denis où étaient réfugiés Abdelhamid ABAAOUD, Chakib AKROUH et Hasna AIT BOULAHCENE. Après une fusillade nourrie et le déclenchement d’un gilet explosif, les trois occupants étaient tués.
L’unique survivant des commandos responsables de ces attaques, Salah Abdeslam a été capturé par la police belge dans la commune bruxelloise de Molenbeek le 18 mars 2016, après quatre mois de fuite.
Un communiqué de revendication de l’État islamique via l’agence Amaq en version française a été diffusé le 14 novembre 2015.
Le procès «hors norme» des attentats du 13 novembre débutera le 8 septembre prochain au palais de Justice de #Paris https://t.co/QfJiRIJLe0
— Le Figaro (@Le_Figaro) September 5, 2021