Une étude de l’Association des Maires Ruraux de France apporte pour la première fois la preuve que les habitants du monde rural n’ont pas le même accès aux soins hospitaliers que les habitants des villes.
Après l’analyse du rôle de l’hôpital de proximité pendant la crise sanitaire un groupe d’étude mandaté par l’AMRF s’est penché sur les chiffres de l’hospitalisation en France pour apporter enfin une réponse à une question simple : les habitants du monde rural ont-ils le même accès aux soins hospitaliers que les habitants des villes ? La réponse est sans appel, car on observe qu’à âge et sexe égal (donc avec le même besoin théorique d’accès aux soins), les habitants du monde rural ont 20 % moins que leur homologues urbains recours aux soins hospitaliers.
Faire vivre la démocratie sanitaire
Les chiffres et la méthode ont pour objectif de fournir des données nouvelles susceptibles d’armer les élus dans leurs relations avec les tutelles, et plus largement de contribuer au débat pour faire vivre une démocratie sanitaire face à un État qui, affirme l’AMRF est « empêtré dans son modèle d’aménagement du territoire centré sur le développement des métropoles, continue d’affaiblir les campagnes à grand renfort d’arguments statistiques. »
Faute de disposer d’un observatoire de la santé qui puisse permettre de recueillir facilement des données locales et d’en faire une analyse locale, la démocratie sanitaire doit être refondée sur un véritable débat contradictoire afin d’offrir de nouvelles solutions aux habitants du monde rural.
C’est l’objet de l’étude au long cours entamée par l’AMRF, afin de fournir aux citoyens et aux élus ruraux de nouveaux arguments face
au dogme centralisateur et apporter au débat public de nouvelles données pour se forger une opinion éclairée sur la réalité du désastre sanitaire français. Car si tout le monde pressent que les groupements hospitaliers ne tiennent pas leur rôle dans une répartition plus harmonieuse des soins, personne ne peut répondre à cette question, même pas les autorités de tutelles.
Documenter les différentes facettes de la désertification médicale pour y apporter une réponse immédiate
« Constater qu’aujourd’hui, comme il y a 2 siècles, les ruraux sont en moyenne moins soignés à l’hôpital que les citadins à âge et sexe égal, permet donc d’apporter des clés de lecture complémentaires au vaste sujet de la désertification médicale, ajoutent les maires ruraux de France. Là encore, tout semble question de proximité et de distance. Or, faute de définition et de contraintes légales précises, les tutelles et les Agences régionales de santé (ARS) en tête, continuent de prôner la concentration des services hospitaliers au détriment des plus élémentaires principes de cohésion territoriale. Il ne s’agit pas en effet d’opposer les territoires entre eux, mais de constater que l’organisation de l’offre de soins en France génère de fortes inégalités d’accès que le mythe de la rationalisation/concentration des groupements hospitaliers ne fait qu’accentuer. Car une réalité statistique s’impose aujourd’hui grâce aux chiffres publiés par l’AMRF : les habitants du monde rural ne sont pas soignés à l’hôpital comme les habitants des mondes urbains. »
*Cette étude est menée par le chercheur et professeur des Universités, Emmanuel Vigneron, spécialiste du sujet et auteurs de nombreuses études dans le domaine.
L’Association des Maires ruraux de France L’AMRF fédère, informe et représente les maires des communes de moins de 3 500 habitants partout en France. L’association s’engage au quotidien au niveau local comme national pour défendre et promouvoir les enjeux spécifiques de la ruralité. Créée en 1971, l’AMRF rassemble près de 10 000 maires ruraux regroupés dans un réseau convivial et solidaire d’associations départementales, en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques. En quelques années, l’AMRF s’est imposée comme le représentant spécifique et incontournable du monde rural auprès des pouvoirs publics comme des grands opérateurs nationaux.
Pour savoir plus : www.amrf.fr
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