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ISF et flat-tax… Le débat relancé

Point-de-vue. L’ancien secrétaire d’État au Budget constate que le coronavirus a eu la peau de la réforme des retraites, alors pourquoi pas réformer le paysage fiscal français pour plus de justice ?

Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au Budget (DR)
Christian Eckert, ancien secrétaire d’Etat au Budget (DR)

Par Christian Eckert

La crise sanitaire et les chamboulements budgétaires qu’elle impose rouvrent des débats que même les Gilets jaunes n’avaient qu’à peine écorché… Les deux grandes premières décisions fiscales du quinquennat Macron ont été la suppression de l’ISF et la mise  en place de la flat-tax sur les revenus du capital.

Plus précisément

L’ISF a été de façon stupide, remplacé par l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière). Par conséquent, l’argent qui dort (assurance-vie, obligations, liquidités…) n’est plus imposé. Ce qui incite à le laisser dormir, contrairement à l’objectif affiché par le Président !
La mise en place de la flat-tax a fait sauter la plus juste des dispositions fiscales du quinquennat de François Hollande : depuis 2012, les revenus du patrimoine (dividendes, intérêts, plus-values…), étaient assujettis aux mêmes cotisations et impôts que les revenus du travail (salaires…). En supprimant ça, La République en Marche a allégé considérablement l’impôt des fruits du capital.

Ces deux décisions ont fait le bonheur d’une toute petite minorité de Français. Au total, ceux-ci ont ainsi évité de payer plus de 5 Milliards d’Euros à l’État et à la Sécurité Sociale ! L’utilité économique est loin d’être évidente. L’impact budgétaire est manifeste.

Les éléments de langage diffusés par LREM feraient rire si le sujet n’était pas aussi grave : « les montants en cause seraient faibles et pas à la hauteur des enjeux… ». Quand on supprime l’ISF, l’effet sur l’économie (le PIB est de plus de 2 300 Milliards) est qualifié de décisif. « En même temps », l’impact sur le budget de l’État (300 Milliards) de la suppression de la même somme serait dérisoire…

Un « monde d’Après » est à construire. Mais reprendre dans celui « d’Avant » les quelques éléments d’équité et de justice existants n’aurait rien de honteux.

Après tout, le virus a sans doute eu la peau de la réforme des retraites et peut-être de celle de l’Assurance chômage. Alors… Président, encore un pas en arrière !

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