Un vote au Sénat, une manif à Paris, une rencontre prévue entre les syndicats et Manuel Valls, un sondage montrant que les Français refusent l’utilisation du 49-3 pour faire passer en force la loi Travail. Le feuilleton continue.
Ils n’en démordent pas. Les syndicats opposés au projet de réforme du code du Travail appellent leurs troupes à défiler à Paris cet après-midi, pour une onzième journée depuis le début de la crise, il y a quatre mois.
A Paris, le défilé partira de Bastille à 14 heures pour rejoindre la place d’Italie. La dernière manifestation, le 23 juin, avait été interdite puis finalement autorisée et s’était terminée sans heurts notoires. Les opposants à la loi Travail dénoncent notamment l’article 2 du texte qui privilégie les accords d’entreprise sur les accords de branche et sur le code du Travail. Ils y voient une précarisation des salariés.
Le bras de fer entre le gouvernement et les représentants des salariés s’est répercutée jusqu’à l’Assemblée Nationale où de nombreux députés de gauche, les Frondeurs, ont refusé de voter le texte en première lecture obligeant le Premier ministre à utiliser le fameux article 49-3 qui permet de faire passer un texte en force (sans vote).
Motion de censure
Un sondage Odoxa publié ce matin par France Info, Le Parisien et MCI révèle que les Français sont opposés à 73% à une nouvelle réutilisation du 49-3, le 5 juillet, lors du réexamen du texte. Si tel était le cas, ils souhaitent, selon ce sondage, que les députés frondeurs votent la motion de censure que déposerait la droite.
D’ici-là, le Sénat examinera le projet de loi cet après-midi (vers 18 heures) avant d’être renvoyé à l’Assemblée. Des représentants syndicaux seront reçus dans la matinée par un conseiller du Président de la République dont on sait qu’il a répété qu’il irait « jusqu’au bout ». François Hollande estime en effet nécessaire « de permettre aux entreprises d’embaucher davantage ».
Les syndicats seront également reçus à Matignon, mercredi et jeudi. Non pas pour ouvrir des négociations sur le texte mais « pour faire le point ». Manuel Valls et Myriam El Khomri recevront les syndicats de salariés CGT, CFDT, FO, CFTC mercredi après-midi et les syndicats patronaux Medef, UPA, CFE-CGC jeudi après-midi.
Va-t-on vers une sortie de crise ? Pas si sûr. Les syndicats ont annoncé qu’ils restaient mobilisés et qu’ils continueraient, si nécessaire, les manifestations en juillet et en septembre.
E.L.