Dans un article truffé d’approximations et de mensonges, intitulé « Du labo à l’arnaque » trois « enquêteurs » ont jugé bon d’instruire le procès en sorcellerie de Jean-Marc Sabatier et, au passage, celui d’infodujour.fr, qualifiés tous deux de complotistes. Pour ne pas tremper notre plume dans un pot de merde, nous avons demandé à Voltaire puis à Victor Hugo d’assurer la défense d’un chercheur injustement calomnié.

« Quand le fanatisme de l’orthodoxie s’habille des oripeaux de la vertu, il s’y cache souvent un imbécile utile ou un censeur qui s’ignore. » — Attribué à Voltaire, mais il aurait pu le dire en découvrant vos lignes.
Messieurs Samuel, Yogina et Foiry,
« Quel étrange spectacle que celui de votre texte, où l’on voit trois procureurs sans robe, armés d’un sabre d’occasion nommé “morale scientifique”, s’acharner sur un homme avec le zèle d’un inquisiteur découvrant un microscope.
Jean-Marc Sabatier — ce nom prononcé chez vous avec la ferveur tremblotante d’un exorciste devant un démon — n’est-il donc qu’un “charlatan”, un “complotiste”, un “manipulateur” ? Fort bien ! Il ne manque plus que “sorcier” et “vendeur de poudre de perlimpinpin” pour compléter le procès-verbal de votre Saint-Office journalistique.
Mais entrons, si vous le voulez bien, dans les détails de votre sermon
Vous nous présentez un homme dont la faute principale serait… de proposer des hypothèses. Horreur scientifique ! Il ose spéculer, il ose publier (dans ses revues, dites-vous en fronçant les sourcils comme un majordome découvrant un roturier dans le salon), et comble du sacrilège : il ose ne pas être d’accord avec la doxa ! Ce crime contre le consensus, que vous érigez en blasphème, mérite évidemment la mise au pilori.
À quand la réintroduction du bûcher pour les théories non conformes ?
Et puis, quelle indignation vertueuse sur ses affiliations, ses collaborations, ses publications ! Ah ! Qu’il est doux de lire vos soupirs scandalisés devant une “ex-thésarde devenue compagne”, comme si l’amour et la recherche étaient incompatibles, sauf chez Pasteur ou Curie, évidemment.
Quant à ONIS Vitalité, votre prose haletante nous la dépeint comme une caverne de l’ésotérisme où s’échangent potions et élixirs. Vous oubliez simplement que si les institutions médicales avaient efficacement répondu à la détresse du Covid long, peut-être que des citoyens n’iraient pas chercher refuge ailleurs que dans les sacristies du scientifiquement correct.
Car voilà bien votre péché originel : confondre la science avec l’Église
Vous traquez l’hérésie là où il faudrait débattre, vous frappez d’anathème là où il faudrait confronter les arguments. Vous ignorez que la science ne progresse pas par décret ni par consensus, mais par controverse, hypothèse, réfutation, et parfois… oui, parfois même par l’erreur.
Dois-je vous rappeler que les médecins riaient de Semmelweis, conspuaient Pasteur et moquaient Montagnier (jusqu’à ce qu’il découvre le VIH, bien sûr — avant de retomber en disgrâce une seconde fois, la boucle étant bouclée) ?
Votre article n’est pas une enquête : c’est un procès d’intention en forme de bûcher numérique. Un tract d’épuration post-sanitaire, où l’on range dans le même panier vitamine D, graphène, QAnon, Alain Soral et naturopathie. À ce stade, pourquoi ne pas accuser Sabatier d’avoir aidé Jeanne d’Arc à entendre des voix ?
Brûlons les hérétiques
Enfin, vous terminez par un couplet sur “l’inaction des tutelles”, réclamant des têtes, des exclusions, des sanctions. Mais bien sûr ! Brûlons les hérétiques pour restaurer la foi scientifique. Après tout, si Galilée a pu voir les étoiles, c’est peut-être parce que l’Inquisition lui a prêté des lunettes.
Messieurs, la science n’est pas un tribunal. Elle n’est pas un clergé. Et vos accusations, pour sévères qu’elles soient, révèlent surtout une chose : une peur panique de ce que vous ne contrôlez pas, un réflexe pavlovien devant le doute, et un oubli bien commode de ce que devrait être le débat scientifique.
« J’écris pour agir, non pour plaire », disait encore un certain François-Marie Arouet.
Jean-Marc Sabatier, lui, semble écrire pour penser — ce qui, par les temps qui courent, est déjà un crime.

Messieurs les accusateurs,
Vous venez, en redingote de moralistes et en perruque de justiciers autoproclamés, porter l’accusation contre un homme, Jean-Marc Sabatier — non devant un tribunal, mais devant le grand bûcher public de l’opinion. Vous dressez contre lui un acte d’accusation long comme un jour sans lumière, usant de mots lourds comme chaînes : « arnaque », « charlatan », « complotiste », « dérive », « business »… Autant de boulets rhétoriques jetés avec la frénésie du zèle.
Mais qui êtes-vous?
Mais qui êtes-vous, pour distribuer les brevets de science et de vertu ? Qui vous a faits gardiens du temple académique, inquisiteurs des idées hétérodoxes, douaniers de la pensée ? Votre plume, trop trempée dans l’encre noire du soupçon, n’écrit plus : elle crache.
Ah ! que vous êtes empressés de traquer le doute, de crier au feu dès qu’un chercheur ose regarder là où l’on vous a dit de ne pas voir ! Que vous êtes prompts à condamner, sans autre procès que le vôtre, sans autre juge que votre indignation de clercs vexés !
Vous peignez Jean-Marc Sabatier comme une hydre aux mille têtes : un scientifique qui publie trop, un chercheur qui ose penser autrement, un homme qui commercialise, qui parle, qui se trompe peut-être, mais qui agit. Vous l’appelez sorcier, parce qu’il ne parle pas la langue des prêtres officiels de la nouvelle religion : celle du consensus stérile, où l’on sacrifie la vérité à l’orthodoxie.
Un procès à charge
Mais que lui reprochez-vous, au fond ? D’avoir publié, de s’être trompé peut-être — mais dans quelles revues, et par quels moyens ? Vous reprochez à l’homme de ne pas penser comme vous, de ne pas courber l’échine devant l’autel du silence institutionnel. Vous lui jetez à la face le mot de complotiste, mot creux, mot fouet, mot baïonnette, qui aujourd’hui remplace toute argumentation, comme jadis hérétique faisait taire les penseurs.
Vous parlez d’éthique, mais votre article n’a d’éthique que le nom. Vous feignez la rigueur, mais c’est la calomnie qui vous guide. Votre enquête ? C’est un procès à charge, une fresque de soupçons, un tissu d’associations douteuses — et parfois d’une trivialité presque comique. Que Sabatier partage un toit avec une collaboratrice, qu’il cofonde une entreprise, qu’il tienne des propos provocateurs : voilà qui vous suffit pour condamner un homme, sa science, sa famille, sa parole. Vous ne démontez pas ses théories, vous les dénoncez.
Vous réclamez la censure
Et vous terminez, comble d’ironie, par une accusation jetée aux institutions, coupables de ne pas avoir brûlé l’hérétique plus tôt. Vous ne demandez pas justice : vous réclamez la censure. Vous ne cherchez pas la vérité : vous exigez le silence.
Victor Hugo écrivait : « L’enfer est tout entier dans ce mot : solitude. » Et vous voudriez que Sabatier, parce qu’il pense autrement, y soit relégué. Mais vous oubliez que la science est fille de l’hérésie. Galilée fut moqué. Semmelweis ridiculisé. Pasteur contesté. L’histoire jugera vos procès comme elle a jugé ceux de jadis : sévèrement.
Peut-être Sabatier a-t-il tort. Peut-être a-t-il raison. Mais ce n’est pas à vous d’en décider d’un coup de plume inquisitoriale. Le débat scientifique se fait par la réfutation, non par l’exécution.
Et vous, gardiens si zélés d’une vérité sans vie, souvenez-vous : la science n’avance pas par consensus, mais par conflit. Elle ne progresse pas dans les salons d’approbation tiède, mais sur les chemins rocailleux de la dissidence. Vouloir faire taire, c’est trahir l’esprit même de la science.

