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Une piste inattendue dans la recherche sur le cancer

Une étude scientifique de Pierrick Martinez & Jean-Marc Sabatier*met en lumière le rôle potentiellement crucial du nerf vague dans la compréhension et le traitement du cancer, maladie complexe.

Le nerf vague (Pixabay)
Le nerf vague (Pixabay)

Chaque année, le cancer représente un défi majeur de santé publique, avec près de 19,3 millions de nouveaux cas et 10 millions de décès à travers le monde. Malgré des investissements massifs en recherche – plus de 24 milliards d’euros entre 2016 et 2020 – de nombreux mécanismes de cette maladie restent encore mystérieux.

Un médiateur insoupçonné

Les dernières recherches de deux scientifiques, Pierrick Martinez et Jean-Marc Sabatier révèlent que le nerf vague pourrait être un acteur clé dans la communication entre les tumeurs et le système nerveux central. Composé à 80% de fibres complexes, ce nerf agit comme un véritable réseau de transmission capable de détecter des signaux immunitaires, métaboliques et chimiques.
Les deux scientifiques ont observé des résultats étonnants et parfois contradictoires. Dans certains cas, la signalisation du nerf vague semble inhiber la progression tumorale, tandis que dans d’autres, elle pourrait potentiellement favoriser la croissance de certains cancers.

Des interactions complexes

L’étude met en évidence des interactions fascinantes entre le nerf vague, le microbiote intestinal et le système rénine-angiotensine (SRA). Ces connexions pourraient jouer un rôle crucial dans la modulation des processus liés au cancer.
Vers de nouvelles perspectives thérapeutiques
Les chercheurs entrevoient des perspectives thérapeutiques prometteuses, notamment :

  • Le ciblage des fibres vagales dans des organes spécifiques
  • La stimulation de centres nerveux autonomes
  • L’exploration de nouvelles stratégies de traitement

Vers de nouvelles perspectives thérapeutiques

Alors que la recherche progresse, une meilleure compréhension des mécanismes neuro oncologiques pourrait permettre de développer des stratégies plus ciblées et efficaces contre le cancer. Le nerf vague, autrefois perçu comme un simple relais du système nerveux autonome, pourrait bien se révéler être une clé essentielle dans la lutte contre cette maladie redoutable.

Repenser l’utilisation de la corticothérapie en oncologie

Les corticoïdes, largement utilisés en oncologie pour leurs propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives, aident à gérer les symptômes liés au cancer et les effets indésirables. Cependant, leur utilisation à long terme peut affecter négativement la survie des patients et exacerber la progression tumorale. L’élévation du métabolisme du glucose et de la glutamine, la perturbation des taux de vitamine D et les altérations du microbiome sont quelques-uns des principaux facteurs qui contribuent à ces effets indésirables. Des approches telles que les régimes cétogènes, le jeûne, les sartans et la supplémentation en vitamine D se sont révélées prometteuses pour fournir des avantages similaires aux CS tout en atténuant les risques associés aux mécanismes identifiés comme contribuant à la progression tumorale. Cette perspective souligne la nécessité d’une réévaluation de l’utilisation des CS dans les soins du cancer et préconise de poursuivre la recherche sur des stratégies thérapeutiques plus sûres et plus efficaces.
*Pierrick Martinez  (Association Cancer et Métabolisme, Nîmes, France) est à l’origine du protocole anti-cancer Fenbendazole/Ivermectine/Vitamine D
*Jean-Marc Sabatier est directeur de recherches au CNRS et docteur en Biologie Cellulaire et Microbiologie, HDR en Biochimie.

 

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