Paris accueille le Sommet visant à renforcer l’action internationale en faveur d’une intelligence artificielle au service de l’intérêt général. De quoi parle-t-on ?
![mikemacmarketing, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons](https://infodujour.fr/wp-content/uploads/2024/04/Artificial_Intelligence__AI__Machine_Learning.jpg)
Les 10 et au 11 février 2025, Paris devient la capitale mondiale de l’intelligence artificielle (IA). Cet événement réunit des chefs d’État et de gouvernement, dirigeants d’organisations internationales, de petites et grandes entreprises, représentants du monde universitaire, chercheurs, organisations non gouvernementales, artistes et autres membres de la société civile du monde entier.
Les réflexions qui émaneront s’articuleront autour de cinq thèmes majeurs :
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- L’IA au service de l’intérêt public
- L’avenir du travail
- L’innovation et la culture
- L’IA de confiance
- La gouvernance mondiale de l’IA
Des investissements massifs
Des investissements massifs dans l’infrastructure numérique française se profilent à l’horizon, avec deux acteurs majeurs. Les Émirats arabes unis prévoient une contribution colossale, située entre 30 et 50 milliards d’euros, pour l’établissement d’un centre de données spécialisé en intelligence artificielle. En parallèle, le groupe canadien Brookfield s’engage à injecter 20 milliards d’euros dans le développement de data centers en France d’ici à 2030. Bien que ces montants soient considérables, ils restent modestes comparés à l’engagement américain annoncé par Donald Trump, qui promet une enveloppe de 500 milliards de dollars pour consolider la position dominante des États-Unis dans le domaine de l’IA.
L’IA selon la CNIL
L’intelligence artificielle (IA) s’impose progressivement dans notre quotidien, soulevant des questions cruciales sur la protection des données personnelles et la nécessité d’un encadrement strict. La CNIL, autorité française de protection des données, fait le point sur cette technologie en pleine expansion.
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?
L’IA n’est pas une technologie unique, mais un domaine scientifique englobant des outils capables de reproduire des comportements humains. Selon le Parlement européen, elle englobe tout système capable d’imiter le raisonnement, la planification et la créativité humaine. Dans certains cas, ces systèmes peuvent même surpasser les capacités humaines, comme l’a démontré AlphaGo en battant le champion du monde de go, Lee Sedol.
Les risques et les défis de l’IA
Malgré ses promesses, l’IA n’est pas infaillible. Les erreurs peuvent provenir de plusieurs sources : un manque de représentativité dans les données d’entraînement, des hypothèses trop simplistes, ou des critères d’évaluation mal choisis. Le cas des algorithmes de reconnaissance faciale biaisés par rapport à certaines origines ethniques illustre parfaitement ces problématiques.
Le cadre réglementaire en évolution
L’Europe se prépare à encadrer strictement l’utilisation de l’IA. Plusieurs textes majeurs sont en préparation, notamment le règlement ePrivacy, le Digital Markets Act (DMA), le Digital Services Act (DSA), et le règlement sur l’intelligence artificielle (RIA). Ce dernier, proposé par la Commission européenne en 2021, vise à établir une approche basée sur les risques pour encadrer les usages de l’IA.
Le rôle de la CNIL
L’autorité française de protection des données joue un rôle central dans l’encadrement de l’IA. Elle accompagne les pouvoirs publics, les chercheurs et les entreprises, effectue des contrôles sur les dispositifs existants, et assure une veille technologique pour identifier les nouveaux risques. La CNIL devrait également assumer le rôle d’autorité de contrôle pour l’application du futur règlement européen sur l’IA en France.
Protection des droits individuels
Le RGPD garantit déjà certains droits fondamentaux, notamment celui de ne pas faire l’objet de décisions entièrement automatisées ayant des effets juridiques significatifs. Les citoyens peuvent s’opposer aux traitements automatisés qui n’incluent pas d’intervention humaine dans le processus décisionnel.
L’IA représente donc un défi majeur pour notre société, nécessitant un équilibre délicat entre innovation technologique et protection des droits fondamentaux. Les années à venir seront cruciales pour établir un cadre juridique robuste permettant de bénéficier des avantages de l’IA tout en limitant ses risques potentiels.
Sommet de l’IA à Paris : un fonds canadien va investir 20 milliards d’euros en France d’ici 2030
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IA: Emmanuel Macron se met en scène en marge du sommet sur l’intelligence artificielle à Paris pic.twitter.com/UXNciyJSsd
— BFMTV (@BFMTV) February 9, 2025