À quelques jours du 11 mai et du début du déconfinement, le « Point épidémio spécial Covid-19 » pour la région Grand Est fait un état des lieux de l’évolution de l’épidémie au niveau régional et départemental.
Santé publique France, en collaboration avec ses partenaires (ARS Grand Est, centres hospitaliers universitaires et généraux, associations SOS Médecins, médecins du réseau Sentinelles, laboratoires de biologie médicale hospitaliers et de ville et sociétés savantes), publie aujourd’hui son quatrième point détaillé sur l’épidémie covid-19 au niveau régional et départemental en Grand Est. Le document est joint à ce communiqué de presse.
Recul amorcé
En semaine 18 (27 avril – 03 mai) et sur les premiers jours de la semaine 19, les indicateurs épidémiologiques poursuivent leur recul. La proportion des tests (RT-PCR) positifs est globalement en baisse, autant dans les laboratoires hospitaliers (avec une tendance à la stabilité en semaine 18-2020) que dans les laboratoires de biologie médicale de ville.
En médecine de ville, le taux de consultations (ou téléconsultations) pour infection respiratoire aiguë des médecins libéraux participant au réseau Sentinelles est en diminution, tout comme l’activité pour suspicion de Covid-19 des 5 associations SOS Médecins que compte la région (252 consultations pour suspicion de Covid-19, soit 6,7 % de leur activité totale, en diminution respective de 9,7% et de 1,6 points par rapport à la semaine précédente). Si le nombre de consultations diminue, la sévérité des cas reste stable et 9,1% des consultations ont conduit à une hospitalisation, cette proportion n’ayant pas bougé depuis le début de l’épidémie.
Virus toujours présent
Dans les établissements de santé, l’activité liée au Covid-19 diminue également. Les services d’urgence de la région ont enregistré 686 passages pour suspicion de Covid-19, soit 5 % de l’activité totale des services (contre 828 passages et 6 % de l’activité totale en semaine 17-2020, soit une diminution respective de 17,1% et 1 point par rapport à la semaine précédente). La moitié des passages aux urgences pour Covid-19 ont conduit à une hospitalisation ; cette proportion, comme pour les consultations SOS Médecins, reste stable depuis le début de l’épidémie.
Il convient de noter que le niveau d’activité Covid-19 des services d’urgence reste toutefois à un niveau élevé et comparable à celui du pic de la grippe saisonnière 2019-2020. Par ailleurs, la baisse d’activité est moins importante que les semaines précédentes tant pour les associations SOS Médecins que pour les services d’urgence.
Ces deux constats rappellent que le virus est toujours présent dans la région et que le strict respect des gestes barrières est plus que jamais une absolue nécessité pour empêcher une reprise de l’épidémie.
Surmortalité de 18%
Localement les situations sont contrastées avec une activité Covid-19 dans les services d’urgence plus marquée dans la Moselle, les Vosges et la Haute-Marne.
D’après les certificats de décès des services d’état-civil de la région, on observait une surmortalité de l’ordre de 18% pour l’ensemble de la région en semaine 17-2020 (20-26 avril) par rapport à la même période les années précédentes. Cette surmortalité est en nette diminution par rapport à la semaine précédente (elle était de 42%). Pour rappel, la surmortalité a atteint son maximum en semaine 14-2020 (30 mars-5 avril) dans la région avec + 116% par rapport aux années précédentes.
En semaine 17-2020, seuls les départements des Vosges, du Bas-Rhin et de la Moselle présentent encore une surmortalité ; ils étaient encore 7 départements dans cette situation en semaine 16-2020. Au 6 mai 2020, 3 037 patients hospitalisés pour Covid-19 sont décédés dans les hôpitaux de la région, 1 552 personnes âgées sont décédées en établissements médicalisés ou non médicalisés pour personnes âgées (hors décès survenus à l’hôpital), ainsi que 20 résidents d’établissements sociaux et médico-sociaux autres que pour personnes âgées. Par ailleurs, 3 503 personnes sont encore hospitalisées dans les hôpitaux de la région (dont 404 en réanimation ou soins intensifs) et 8 720 sont retournées à domicile.