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Accéder aux études ne doit pas être une question d’argent !

Point-de-vue. « Faire de l’Enseignement la priorité de l’action de l’État » : tel est le vœu de Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget. La discrimination par l’argent lui paraît inacceptable dans notre pays.

Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au Budget (DR)
Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget (DR)

Par Christian Eckert

Écrire pour suggérer, pour aider à réfléchir, pour inciter à se mobiliser, ce n’est pas une corvée, c’est à vrai dire facile. Défiler, tracter, se réunir, frapper aux portes, c’est évidemment plus chronophage. Il faut parfois vaincre sa timidité et ne pas craindre la contestation, surtout quand on n’est pas dans l’air du temps…

J’ai donné ! … et mesure le confort d’être derrière son écran, de parler via son clavier et de lancer son message à (au moins) plusieurs centaines de personnes par un simple appui sur la touche « enter » !

Pas de discrimination par l’argent

Pour autant, je cherche à utiliser ce moyen avec un maximum de rigueur et de sérieux.

Une de mes obsessions se trouve dans une proposition que la Gauche Républicaine et Responsable à laquelle j’aspire doit impérativement retenir : Faire de l’Enseignement la priorité de l’action de l’État. Cela parait simple, mais se décline en de nombreux sous chapitres : contenu des programmes, nombre des enseignants, qualité de leur statut, autonomie des écoles (ou pas), gestion de l’orientation, organisation des cycles, des examens et de la sélection…

Ces questions sont complexes et peuvent donner lieu à de (légitimes) débats.

Une chose, selon moi, ne souffre pas de discussion : la discrimination par l’argent pour l’accès aux études n’a pas sa place dans notre vision de la République. Il se trouve que cela existe pourtant encore beaucoup, particulièrement concernant les études supérieures. Je l’ai mesuré mille fois autour de moi, et pourrait remplir un livre de récits de renoncements, de galères et de sacrifices, de tranches de vie façon « Zola » : celles de la fille ou le fils de foyers modestes qui veulent « monter » à Paris ou dans une métropole, dans une Grande École ou dans une Faculté réputée dont les portes se sont ouvertes grâce au leur travail et à leur persévérance. Le prix d’années de bachelors, de masters, de diplômes d’écoles le plus souvent privées ou semi-publiques (gérées par les Chambres de Commerce et d’industrie…) est exorbitant quand il n’est pas rédhibitoire.

Les études gratuites

On me parlera de bourses ou de prêts plus ou moins bonifiés, plus ou moins garantis par l’État. Oui, la charité existe encore, et peut aider quelques cas. Mais au Pays des lumières, dans la cinquième puissance du monde, ne peut-on imaginer que la République rende les études gratuites pour toutes celles et tous ceux qui ont montré leur volonté, leur sérieux et acquis le niveau indispensable pour poursuivre des études. Cette République, trop occupée aujourd’hui à alléger les charges de celles et ceux qui gagnent, ne peut-elle pas héberger, nourrir, transporter et scolariser gratuitement les étudiants qui construiront demain l’avenir économique et social du pays ?

J’ai connu des étudiants arrivant épuisés en cours, de retour de leur activité salariée devenue indispensable à leur budget. J’ai entendu les libéraux macronisés se réjouir que les boulots des plateformes ou le travail du dimanche soient profitables aux étudiants… C’est indigne de la République humaniste que nous devons construire.

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