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La domination Chine/États-Unis enjeu de la guerre en Ukraine

Point-de-vue. Ce qui se joue aujourd’hui en Ukraine, c’est le nouvel ordre du monde que se disputent deux grandes puissances : la Chine et les États-Unis. Sans personne d’autre.

Chine-USA : les deux super-puissances (Unlimphotos)
Chine-USA : les deux super-puissances (Unlimphotos)

L’affaire de l’Ukraine n’est qu’un épiphénomène historique qui met au jour l’inéluctable tiraillement hégémonique entre les 2 seules puissances réelles : les USA et la Chine. La Chine est la puissance émergente qui challenge la puissance installée. C’est l’histoire du monde. Le dialogue s’installe entre ces 2 acteurs comme en témoigne l’échange entre Joe Biden et Xi Jinping aujourd’hui.

Un adversaire faible

Les USA sentent bien que le règlement du conflit (tous les conflits finissent par se régler) va changer leur position et par conséquent l’ordre du monde. La puissance émergente part gagnante a priori, car toute modification du statu quo ne peut se faire qu’à son avantage (sinon, elle se replie et reste dans le statu quo ante et elle attend en renforçant sa puissance).
Le président des USA est objectivement un adversaire faible pour la Chine : il s’exprime sur le mode émotionnel et, à ce niveau, c’est une tare qui obscurcit l’esprit. (Espérons qu’un conseiller de l’ombre fasse le poids). Et il évoque des représailles contre la Chine avant même d’avoir écouté la position chinoise. C’est absurde car absolument contreproductif. Il n’est en rien un Périclès qui, avec son alter ego Archidamos, négociera une paix de 10 ans.

Un point de basculement

Les propos de Biden ont un avantage : ils confirment le soutien de la Chine à la Russie, mais ce soutien est économique et avec une vision long terme qui n’a rien à voir avec le conflit ukrainien. Il s’agit de l’incorporation de la Russie à l’espace économique chinois qui représente des avantages considérables sur tous les plans pour la Chine.
La Chine ne veut en aucun cas intervenir militairement aux côtés de la Russie – si ça se produisait, grimperait immédiatement à son paroxysme et cette solution est écartée, car elle a affaire avec la dissuasion.
Donc le ‘’discours’’ de Biden est bidon. On sait qu’il est destiné à la politique intérieure, mais il peut avoir un écho mondial parce que les USA sont la puissance majeure. On a bien là une inconséquence de Biden, à coup sûr, génératrice d’erreur de calcul.
La certitude du soutien chinois est un ‘’tipping point’’ : un point à partir duquel naît une nouvelle famille de scénarios et corrélativement fait abandonner d’autres familles. Le cas Biden produit beaucoup d’incertitudes et fait naître beaucoup de scénarios parasites.

Tirer partie du conflit

Vu de Pékin : les stratèges chinois ont vraiment du travail ! Ils voient l’affaire comme des entomologistes regardent s’agiter des fourmis. La fourmi ‘’Macron’’ leur apparaît certainement comme la plus folle (son rendement est de zéro : elle s’agite sans aucun résultat et ne se rend pas compte qu’elle ne peut pas en avoir).
Le seul but de la Chine est de tirer profit du conflit pour augmenter sa puissance. Tous les bons sentiments, toutes les ‘’valeurs’’ clamées partout dans l’Occident : ils s’en fichent complètement parce qu’ils n’ont rien à voir avec le sujet.
Par exemple, nos bonnes âmes crient aux crimes de guerre avec traduction de Poutine devant une Cour de justice internationale. A tout le moins, à l’issue du conflit, cette Cour ne devrait plus exister (à l’instar de la plupart des organisations qui se prétendent universelles et qu’aujourd’hui une majorité réelle de la Terre conteste).
On ne sait rien de l’organisation du monde qui va advenir, mais ce qui est sûr, c’est que cette organisation ne sera pas celle rêvée par Macron qui ne représente… rien.

Nota : l’analyse au jour le jour ne permet pas d’anticiper une défaite de Poutine comme des ‘’experts’’ de la télé l’affirment. La guerre n’est pas encore terminée.

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