Alors que l’examen du projet de budget 2025 débute ce lundi à l’Assemblée nationale, le gouvernement de Michel Barnier se prépare à affronter une opposition farouche. Avec un objectif ambitieux de 60 milliards d’euros d’économies, le Premier ministre appelle au dialogue tout en évoquant la possibilité d’un recours au 49.3.
Le bras de fer budgétaire s’engage
Ce lundi marque le début d’un débat crucial à l’Assemblée nationale avec l’examen de la partie « recettes » du projet de budget 2025. Ce texte, qui prévoit 60 milliards d’euros d’économies, suscite déjà de vives tensions entre le gouvernement et les députés de l’opposition, voire certains alliés de la majorité.
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le Premier ministre Michel Barnier affirme : « Nous faisons le pari de laisser la discussion se dérouler à l’Assemblée nationale. Ensuite, elle aura lieu au Sénat. » Il souligne l’importance de ces textes financiers, les qualifiant de « base solide de discussion » où chaque groupe parlementaire peut apporter sa contribution.
Le 49.3 en ligne de mire ?
Malgré son appel au dialogue, Michel Barnier n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution en cas de « blocage parlementaire ». Il met en garde contre les risques d’une adoption tardive du budget, qui pourrait « paralyser l’action publique, compromettre la gestion des finances de l’État et mettre en danger la crédibilité financière de la France ».
Des mesures controversées
Le projet de budget comporte plusieurs mesures qui cristallisent les tensions, notamment :
- Une hausse de la taxe sur l’électricité
- Un gel des ressources des collectivités locales
- . Des efforts demandés aux grandes entreprises et aux contribuables les plus aisés
Michel Barnier assure cependant qu’il sera « vigilant à ce que l’équilibre général du budget soit préservé » et s’engage à ce qu’aucune taxe temporaire ne devienne permanente.
Un rejet en commission
Le ton est déjà donné puisque déjà, samedi 19 octobre, les députés ont rejeté en commission des Finances la première partie du budget 2025 consacrée aux recettes de l’État. Près de 200 amendements ont été adoptés, modifiant profondément l’équilibre financier du texte. Le Premier ministre qualifie la version amendée d' »insoutenable ».
Alors que le débat dans l’hémicycle repartira du texte initial, l’examen du budget 2025 s’annonce comme un véritable test pour le gouvernement Barnier. Entre volonté de dialogue et fermeté sur les objectifs d’économies, l’exécutif devra naviguer avec habileté pour faire adopter ce budget crucial pour l’avenir des finances publiques françaises.
🔔[20 juin 2024] : je demandais à Bruno Le Maire (en fonction) pourquoi :
• tant de reports de crédits sur le budget général depuis 2020
• ne pas avoir communiqué la note datant de l’automne passée informant du dérapage à venir.
• persister à prévoir un retour à 3% de déficit… pic.twitter.com/5zOrvJ0gM8— Tom BENOIT (@TomBenoit_) October 19, 2024
On ne peut pas accepter un budget qui fait les poches de la France du travail, notamment en prévoyant l'augmentation des taxes sur l'électricité et l'augmentation du coût du travail.
On ne peut pas accepter un budget qui va pénaliser les épargnants et les automobilistes. @CNEWS pic.twitter.com/ax4l6PCAji
— Jordan Bardella (@J_Bardella) October 21, 2024