A peine un an après le cafouillage des élections municipales dont l’abstention est sortie grande gagnante, la question de la tenue d’élections régionales et départementales en pleine crise sanitaire se pose à nouveau. L’association « 50 Millions d’électeurs » évoque un parcours du combattant!
« Il est rassurant que l’unanimité des intervenants dans les débats de politique nationale considère désormais qu’il ne faudrait pas reproduire les fautes commises lors du scrutin municipal 2020 : il n’est jamais trop tard pour reconnaître les erreurs du passé » explique 50 Millions d’électeurs dans un communiqué. « Ces positions et analyses partagées dans les médias donnent raison à notre action tout au long de l’année dernière : en 2020, privilégiant leur vie à leur vote, des millions d’électeurs qui n’étaient pas abstentionnistes n’ont pas pu se déplacer, jetant ainsi un discrédit réel sur la légitimité des équipes sorties des urnes : qui a envie de revivre cela ? »
« Tous aux urnes »
L’association créée au lendemain des municipales en pleine crise sanitaire, précise : « Pour avoir le temps de mettre en place les outils adéquats pour adapter notre expression démocratique aux circonstances exceptionnelles que nous traversons, notre association a demandé en janvier dernier que l’État reporte les élections à la fin de cette année et lance une application mobile pour le vote électronique « Tous aux Urnes ! ». Le gouvernement ne semble pas s’être positionné sur cette proposition pourtant de bon sens, moderne et nécessaire : nous le regrettons.
Aujourd’hui, sous couvert d’une consultation des maires pour le moins précipitée – un questionnaire transmis le vendredi pour retour le lundi suivant – portant sur la capacité de nos édiles à respecter « les conditions préconisées par le comité scientifique » dans le cadre d’une organisation des scrutins en juin prochain, il n’est pas impossible que les élections se tiennent, malgré tout, aux abords de l’été. »
Une campagne à l’arrache
Mais une élection, ce n’est pas qu’un vote ! C’est d’abord une campagne qui doit permettre à chacune et à chacun de choisir sereinement ses représentants élus ; d’écouter ; de questionner ; de débattre et confronter ses idées. Comment une telle campagne pourrait-elle être menée dans les conditions actuelles ? Les candidats auront-ils le droit d’aller au-delà des 10 kilomètres pour rencontrer leurs électeurs, demande 50 Millions d’électeurs?
« Si malgré nos alertes, ce scrutin devait être maintenu à l’été, 50 millions d’électeurs demande à monsieur le Premier ministre de prendre toutes les mesures pour que la campagne électorale puisse exister : réservation de créneaux sur les chaînes locales et nationales, mobilisation de la presse pour que des pages soient réservées au débat démocratique, contractualisation avec la Poste pour la distribution des projets… Il faut aujourd’hui inventer en moins de 6 semaines une campagne électorale « sans contact ».
Nous souhaitons bon courage à toutes et à tous pour ce parcours du combattant qui ne doit surtout pas (encore) faire gagner l’abstention, le plus féroce adversaire de notre République aujourd’hui… »