Le député écologiste de Paris Denis Baupin a démissionné de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale à la suite des accusations d’agression et de harcèlement sexuels.
Elles ont décidé de parler. Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Elen Debost et Annie Lahmer ainsi que quatre autres femmes, collaboratrices ou salariées, ont témoigné à Médiapart et France Inter les gestes déplacés et les SMS équivoques dont elles ont été victimes, des années durant de la part de Denis Baupin. C’est une photo publiée sur le compte twitter du député qui les a fait réagir où l’on voit Denis Baupin, député de la 10ème circonscription de Paris, avec sept autres élus, du rouge sur les lèvres, pour une campagne de communication contre les violences faites aux femmes.
« Cela m’a fait l’effet d’un électrochoc » a réagi Sandrine Rousseau. « Je ne voyais pas quelqu’un qui défendait le droit des femmes mais quelqu’un qui avait forcé une femme à l’embrasser. »
En réunion avec les cadres du part, à Montreuil, en 2011, Sandrine Rousseau fait une pause et croise Denis Baupin dans un couloir. « Il m’a plaqué contre le mur en me tenant par la poitrine et a cherché à m’embrasser » explique cette économiste de Lille qui venait de faire son entrée dans l’équipe de direction du parti EELV.
La députée du Calvados, Isabelle Attard, témoigne aussi : « C’était du harcèlement quasi-quotidien de SMS provocateurs et salaces ».
Les réseaux sociaux
Durant toute la journée de ce lundi, les réseaux sociaux ont méchamment étripé le député de Paris. Tous les médias ont donné l’info au point que le président de l’Assemblée Claude Bartolone a demandé à son vice-président de démissionner. Ce qu’il a fait « pour assurer sa défense » a-t-il précisé, contestant en outre ces accusations.
Selon ses avocats, le député mis en cause « envisage de saisir les juridictions compétentes afin de faire valoir ses droits ».
Certes, pour l’instant, aucune plainte n’a été déposée. Mais le procureur de Paris peut ouvrir une enquête préliminaire…
E.M.