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Les retraites au Parlement : un habillage sur mesure…

Point-de-vue. Le projet de réforme des retraites arrive ce lundi en commission à l’Assemblée. Le texte devrait pouvoir passer, selon l’ancien secrétaire d’État au budget, Christian Eckert.

Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au Budget
Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget

Par Christian Eckert

La question des retraites est en route pour une discussion parlementaire où les jeux sont (presque) déjà faits : le Gouvernement a négocié le ralliement du groupe LR, et devrait pouvoir passer le vote sans trop de difficultés.

Je crains que cette phase parlementaire ne soit en fait qu’un habillage pour que cette alliance puisse préserver l’identité des forces en présence. La proximité entre LR et la Macronie ne fait guère de doute, et la question des retraites n’en est qu’un exemple parmi d’autres.

Le LR doit faire semblant

Mais pour exister encore un peu, le parti LR doit « faire semblant » : ses représentants vont grogner, menacer et exiger… Ses ténors se vanteront ensuite d’avoir obtenu « de haute lutte » quelques menus aménagements qui seront le prétexte de leur vote bienveillant. Ils voudront faire oublier que ce vote est acquis depuis quelques semaines, tout simplement parce qu’ils approuvent le recul de l’âge de la retraite, pilier du projet de loi.

Parmi ces prétendues concessions, on parlera sans doute de la « clause de revoyure », disposition ayant l’avantage de ne rien couter, de ne rien changer et… d’amuser la galerie. Ne pas regarder dans quelques années l’effet de la réforme et le contexte économique et financier serait une faute majeure. S’engager à le faire ne relève que du bon sens de tout gouvernement attentif à régulièrement s’interroger sur une part prépondérante de la dépense publique !

Pas adapté à la réforme

Le Parlement devra se montrer à la hauteur et s’efforcera d’aborder les sujets qui fâchent une très large majorité de Français.

Mais des délais très contraints sont fixés pour l’examen de ce texte, curieusement présenté dans le cadre de l’article 47-1 de la constitution qui n’est manifestement pas adaptée à une réforme aussi structurelle.

La droite et le Gouvernement essaieront d’occuper le terrain avec des mesures « gadget » comme cette « clause de revoyure » qui me ferait rire si le sujet n’était pas aussi grave pour les gens, surtout les plus modestes.

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