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Russie : l’Europe paie son gaz en roubles !

L’Europe ne pouvant pas encore se passer du gaz russe, la moitié des 54 clients européens de Gazprom paie donc en roubles.

GazpromNIS_Gazprom-benzinska-stanica (commons wikimedia)
NIS_Gazprom-benzinska-stanica (commons wikimedia)

Pour ne pas risquer des coupes de gaz, comme ce fut le cas pour la Pologne et la Bulgarie, les entreprises européennes de l’énergie ont trouvé une astuce pour payer leurs importations en roubles tout en respectant les sanctions européennes contre la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine.
En effet, selon de nombreux médias, une bonne vingtaine de compagnies gazières ont ouvert des comptes auprès de GazpromBank qui convertit les euros en roubles. Petit tour de passe-passe qui permet à chacun de sauver la face.

Deux comptes chez GazpromBank

Il s’agit évidemment d’un contournement de l’embargo européen rendu nécessaire par la dépendance au gaz russe. L’énergéticien italien Eni a engagé des démarches pour ouvrir deux comptes chez GazpromBank, l’un en roubles et l’autre en euros. Le voilà parfaitement en accord avec les exigences européennes et les volontés de Poutine.
L’Allemagne, très dépendante du gaz russe, paie également en roubles si l’on en croit le Premier ministre italien. Les importations allemandes en provenance de Russie auraient même augmenté de 77,7% au mois de mars 2022, soit 4,4 milliards d’euros.
Le français Engie serait dans la même situation.
Le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak confirme : « Selon mes chiffres, 54 entreprises sont liées par contrat avec Gazprom Export. La moitié a ouvert dans notre banque des comptes spéciaux pour régler le paiement du gaz en roubles. On saura vite ceux qui ont refusé de payer ».

Une violation des règles autorisée

Situation éminemment paradoxale qui oblige la Commission européenne à revoir sa position sur ce délicat sujet. Elle se voit contrainte d’autoriser les États-membres dépendants du gaz russe d’ouvrir des comptes en roubles.
Autrement dit, la Commission autorise les importateurs à violer ses propres règles, moyennant « une déclaration » indiquant qu’elles ont quand même rempli leurs obligations à l’égard de l’embargo.
Bref, une capitulation en rase campagne de l’Europe devant le maître du Kremlin.

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