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Retraites : le magot caché du gouvernement

Point-de-vue-. « Le pays n’a rien à gagner d’un conflit social majeur en cette période » constate Christian Eckert, ancien secrétaire d’Etat au Budget. D’autant que l’Etat dispose de grosses réserves.

par Christian Eckert

Christian Eckert, ancien secrétaire d'Etat au Budget (DR)
Christian Eckert, ancien secrétaire d’Etat au Budget (DR)

L’une des principales raisons de l’extension et de l’enlisement de cette crise est l’acharnement du gouvernement à tout mélanger : il met en avant un possible déséquilibre du système pour justifier, de façon à peine déguisée, une incitation voire une obligation pour chacun de reculer l’âge de son départ en retraite.
J’ai depuis septembre (voir mon post complet ici), demandé à ce que TOUS les paramètres soient intégrés à la réflexion. Outre les réserves de certaines caisses (que le gouvernement s’est engagé à laisser de côté), il existe un fonds de réserve des retraites doté de plus de 30 milliards. C’est déjà une belle somme… Mais là n’est pas l’essentiel.

Disponible tous les ans

La dette de la Sécu a été logée dans une structure appelée Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES). Tous les ans, la CADES est alimentée par des recettes (la CRDS, des fractions importantes de CSG, …). En 2024, grâce à ces recettes, la dette de la CADES aura été entièrement remboursée ! Les recettes de la CADES sont estimées à 24 milliards en 2024. Elles seront donc disponibles TOUS LES ANS, sans aucun prélèvement supplémentaire ! Le gouvernement aura donc le choix :

• Diminuer les impôts de 24 Milliards (!)
• Affecter ces sommes à d’autres actions (On pourrait par exemple utiliser 4 ou 5 milliards pour financer la dépendance).
• Consacrer tout ou partie de cette somme à gommer les inégalités des retraites.

Que l’on compte en trimestres ou en points, on est confronté au financement des mesures de justice : retraite minimale, cas des femmes, prise en compte de la pénibilité…
Mais compte tenu de la marge de manœuvre énorme suite à la fin de la dette logée dans la CADES, la mise en place d’un âge pivot ou d’équilibre ne s’impose absolument pas.
J’observe qu’aucun membre du gouvernement ne contredit les faits que je rapporte. Le mutisme des ministres sur ce point est un aveu. L’objectif est ailleurs.
Pour celles et ceux qui auraient des doutes, je rapporte (une fois de plus) les propos du Président de la CADES :
« Au total, c’est une somme de 24 milliards d’euros en valeur 2024 qui sera disponible dont 9 milliards au seul titre de la CRDS. Aucun gouvernement ne s’était trouvé historiquement à devoir arbitrer l’affectation d’une telle manne. » (Jean Louis Rey, Président de la CADES, décembre 2018).
Pourquoi cacher aux français que 24 milliards de leurs impôts seront disponibles tous les ans à partir de 2024 ?

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