Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Le paradoxe Ascométal

Ascométal à Fos-sur-Mer en 2014 (Capture LCM)
Ascométal à Fos-sur-Mer en 2014 (Capture LCM)

L’entreprise sidérurgique Ascometal qui emploie 1600 personnes en France dont 550 en Lorraine va déposer le bilan et être placée en redressement judiciaire alors que le carnet de commande est bien rempli. Plusieurs repreneurs seraient sur les rangs.

Paradoxe. Alors que ses carnets de commandes sont pleins, l’entreprise sidérurgique connaît de graves difficultés de trésorerie. En état de cessation de paiement, elle est contrainte de déposer le bilan avant d’être placée en redressement judiciaire.
L’info est tombée, vendredi 17 novembre, lors d’un comité d’entreprise extraordinaire au siège du groupe, à Hagondange. L’entreprise spécialisée dans la fabrication d’aciers spéciaux pour l’industrie automobile et ferroviaire est implantée sur plusieurs sites. Hagondange et Custines (en Lorraine) Fos-sur-Mer et Dunkerque. Ses carnets de commandes sont bien garnis. Mais sa trésorerie est plombée par ses difficultés des années passées.

Effet de levier

Les difficultés d’Ascométal ont commencé au tournant du 21ème siècle. Le groupe appartient alors à l’Italien Lucchin. Il sera racheté ensuite par le Russe Severstal, en 2006. Mais les aléas politico-économiques vont mettre le groupe dans une situation délicate. Ascométal est racheté en 2009 par un fonds de pension américain, Appolo, qui procède par leverage buy-out (LBO) ou effet de levier. Le principe est simple : on achète une entreprise par emprunt. En clair, l’entreprise s’endette lourdement pour payer son rachat.
Ascométal va donc s’endetter à hauteur de 350 Millions d’euros. Ce qui l’oblige à rembourser une dette qui n’est pas vraiment la sienne. 30 M€/an, ça plombe les comptes et cela empêche de faire les investissements indispensables.
Cinq ans après le rachat par l’Américain Apollo, Ascométal est dans le rouge. En 2014, le tribunal de Nanterre place le groupe en redressement judiciaire. Plusieurs propositions de rachat sont présentées au tribunal de commerce qui choisit Franck Supplisson associé à d’autres investisseurs.
L’histoire se répète donc en 2017. Si l’on en croit nos confrères du Républicain Lorrain, trois repreneurs potentiels seraient sur les rangs. Il appartiendra au tribunal de Strasbourg de trancher.
A Bercy, où les syndicats ont été reçus jeudi, le dossier est suivi avec beaucoup d’attention.

E.L.

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