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« Daech ne meurt jamais » Une enquête dimanche sur M6

La France vient de rapatrier 15 femmes et 32 enfants des camps de prisonniers djihadistes. Mais que sait-on de ces camps et de ces djihadistes ? Un film de Dominique Hennequin, sur M6, dimanche 29 janvier dans Enquête Exclusive nous dit tout.

Camp Al Hol en Syrie (Photo D. Hennequin)
Camp Al Hol en Syrie (Photo D. Hennequin)

Dans Daech ne meurt jamais diffusé ce dimanche 29 janvier à 23 h10 dans Enquête exclusive sur M6, Dominique Hennequin, Thierry Simonet, Ammar Karim et Massoud Hamid se sont rendus dans les camps de Roj et Al Hol en Syrie où vivent des femmes et enfants français.

Dans la peur, au milieu des rats

Ces prisons à ciel ouvert sont devenues de véritables poudrières où l’État islamique veut imposer sa domination et contrôler par la terreur. En août dernier, 400 soldats des forces démocratiques syriennes tentent de reprendre la main sur le camp d’Al Hol : ils fouillent les tentes, contrôlent les identités et découvrent des armes. Des fusils mitrailleurs, des lance-roquettes et des explosifs, tout un arsenal qui allait permettre aux prisonniers de s’enfuir.

Parmi les mères françaises, Margaux Dubreuil, 32 ans, mariée successivement avec quatre émirs de Daech. Il y a aussi Sana qui vit tout le temps dans la peur au milieu des rats, des scorpions et de la saleté. Elle voudrait rentrer en France même si elle sait qu’elle ira en prison et sera séparée de ses trois enfants. L’avocate Marie Dosé défend plusieurs de ces femmes qui veulent quitter les camps et demandent leur rapatriement en France.

Pour les enfants, il y a parfois pire que les camps. Au Kurdistan syrien, certains vivent carrément en prison. Ils accompagnent leur mère, condamnée pour violence et dorment en cellule. Parmi eux, deux enfants français.

10.000 djihadistes dans le désert

Tout le monde se souvient des atrocités commises par Daech en Irak et en Syrie. Après cinq années de guerre, l’État islamique a été officiellement vaincu à Baghouz (2019). En réalité, les combattants de Daech ne se sont jamais avoués vaincus. Dans les villes ou dans le désert, ils reconstituent leurs forces et tentent d’organiser leur retour.

Depuis le désert, 10 000 djihadistes mènent une guérilla en piégeant les routes ou en attaquant des postes de police. L’armée irakienne mobilise d’importants moyens et toute sa neuvième armée pour les débusquer. Des djihadistes kamikazes surgissent à tout moment pour se faire exploser.

Dans les villes, l’État islamique réactive des cellules dormantes. Il y a tout juste un an, le 20 janvier 2022, ils attaquent la prison d’Hassaké au Kurdistan syrien et tentent de libérer les prisonniers pour reformer leur armée. Il faudra 10 jours aux forces kurdes pour reconquérir la prison.

Procès de djihadistes français

Les kurdes de Syrie tentent de garder en prison 10 000 djihadistes et ils voudraient les juger pour leurs nombreux crimes, mais pour l’instant, c’est impossible. Justice bloquée en Syrie, mais condamnations à la chaine en Irak. Des images exclusives montrent ces procès où 11 djihadistes français ont été condamnés à mort.

Côté irakien, on se remet à peine de cette terrible guerre contre l’État islamique qui a duré 5 ans. Partout sur sa route, Daech a semé la terreur et il y aurait des centaines de charniers sur le territoire occupé jadis par Daech. 55 000 personnes sont toujours portées disparus en Irak et à chaque nouvelle découverte, les corps sont envoyés à la morgue de Bagdad où pour la première fois, une équipe de télévision est autorisée à filmer l’équipe de légistes qui tentent de les identifier.

Une multinationale terroriste

L’État islamique est devenu une véritable multinationale terroriste. En Afghanistan et au Pakistan, en Asie du Sud-Est ou en Égypte, au Sahel, en Somalie, au Mozambique, ces organisations prêtent allégeance à l’État islamique, multiplient les attentats et les exécutions sommaires.

Et en Irak, les autorités restent mobilisées dans leur guerre contre Daech, mais cette traque est parfois invisible car elle se mène sur les réseaux sociaux. Au ministère de l’Intérieur irakien, une cellule spéciale de renseignement surveille sa présence et ses appels au djihad.

Aujourd’hui, l’État islamique montre toujours une intense activité.

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