Notre planète Terre, Gaïa chez les Grecs, considérée comme un être vivant, correspond régulièrement avec une autre planète de l’univers, Aurore Kepler 452 b dans la constellation du Cygne. Gilles Voydeville nous fait découvrir cette magnifique correspondance interstellaire. Aujourd’hui, Aurore évoque les élections sur Terre, la religion, l’économie, la révolte des femmes…
Par Gilles Voydeville
Lettre de mars 2024 sur Gaïa
Lettre du mois des accras frétillants sur Kepler.
Ma chère Gaïa
« la tragédie grecque… »
En ton année 2024 voici venu le temps de nombreuses élections sur ta terre. Et plus j’y pense, plus je trouve des analogies entre un certain nombre de tes familles politiques et l’une des plus célèbres de ton Antiquité, celle des Atrides.
Si j’ai bon souvenir des textes que tu me transmis il y a plus de deux mille ans, Atrée et Thyeste étaient deux frères jumeaux, fils de Pélops et petits-fils de Tantale tous aussi connus pour leurs crimes. Ces jumeaux avaient tué leur demi-frère Chrysippe et avaient dû s’enfuir d’Argos pour Mycènes. Thyeste avait séduit sa belle-sœur Érope afin de dérober la Toison d’Or de son jumeau, Toison qui donnait le pouvoir à qui la possédait. Atrée en étant dépossédé, devait au soleil couchant céder le trône à son jumeau. Mais Zeus, en inversant la course du soleil, lui avait permis de conserver le pouvoir. Comme Atrée connaissait la trahison de son épouse, il avait invité son frère Thyeste à dîner d’un ragoût fait de chair tendre : celle de ses enfants adultérins qu’il avait engendrés avec son épouse Érope. Puis Atrée avait chassé Thyeste du palais de Mycènes. Un peu plus tard en se déguisant celui-ci avait violé sa fille qui, enceinte, avait fini par épouser son oncle Atrée. Elle avait donné naissance à Égisthe, élevé par Atrée qui l’avait éduqué en vue d’une auguste action, celle de tuer son oncle et vrai père. Au décours de cette tentative d’assassinat, Thyeste avait été reconnu par sa fille qui, du désespoir de reconnaître son violeur, s’en était suicidée. Thyeste avait été épargné par son vrai fils Égisthe qui, retourné par son père,f inirait par tuer son oncle Atrée.
Alors, les vents se levèrent…
Les deux fils d’Atrée, Agamemnon et Ménélas, s’exilèrent à Sparte et devinrent à leur tour rois. Ménélas se fit lui aussi voler son épouse, la belle Hélène qui s’enfuit avec le beau Paris, fils de Priam roi de Troie. Ménélas plaça son orgueil dans la restitution de la bienaimée, déjà son bien et peut-être son aimée. Il noya sa honte d’être cocu dans l’organisation de l’expédition vengeresse des Grecs contre Troie, la fameuse Iliade.
Son frère Agamemnon, qui avait défié la déesse Artémis, était cloué en Argolide par l’absence de vent pour voguer vers Ilion. Il décida donc de sacrifier sa fille Iphigénie sur l’autel de l’honneur d’une si grande et si triste famille. Alors les vents se levèrent et la flotte s’ébranla pour aller rechercher la belle Hélène.
Le cheval de Troie
Le siège de Troie est long. Achille tue Hector qui a tué Patrocle son amant, puis les Grecs grâce à la ruse du cheval d’Ulysse finissent par assaillir la ville. Agamemnon vainqueur peut enfin rentrer en Grèce avec une captive devenue sa maîtresse, Cassandre. Celle-ci le lui déconseille, mais elle prédit toujours l’avenir sans jamais être crue.
Clytemnestre l’épouse délaissée pour une guerre et offensée par la consommation d’un butin de chair, accueille son époux avec respect. Mais elle profite de son premier bain pour lui jeter un filet et le faire tuer par Égisthe devenu son amant. Oreste le fils de Clytemnestre et d’Agamemnon en est averti, revient au palais et tue sa mère. Mais sa vie devient un enfer car il est poursuivi par les Érinyes, chiennes vengeresses de Clytemnestre. Il doit s’enfuir pour aller rechercher en les dires de la Pythie l’appui des dieux au sanctuaire de Delphes. De là, il est renvoyé à Athènes au tribunal de la colline d’Arès pour y être jugé et finalement absout du terrible crime de matricide. Et ceci grâce à l’intervention de la déesse Athéna. Oreste régnera sur Mycènes et mourra paisiblement.
La rivalité des intérêts
Chez tes Grecs, les parents criminels engendrent une descendance identique qui perdurera jusqu’à la naissance du juste qui tuera sa parenté pour enrayer le maléfice. Ainsi le pouvoir finira par être exercé par un parricide.
Chez toi ma chère Gaïa, une famille politique n’est liée que par l’ambition du pouvoir, faite d’une communauté de but mais de la rivalité des intérêts. C’est sa malédiction. Dans un renversement du ressort de la tragédie grecque, celui qui ose tuer le père devient le juste et pourra prendre le pouvoir… Examine ton histoire récente et souviens-toi de cela pour l’avenir.
« elles se séparent du monde animal… »
Ma chère Gaïa, je sais que tes charmantes femelles se sont révoltées. Leur oppression qui doit durer depuis trois millions d’années est en train de prendre fin… Elles se séparent ainsi du reste du monde animal où dans nombre d’espèces les mâles harcèlent les femelles en vue d’un accouplement pour la reproduction et la pérennité de la race. Et tes mâles charmants qui visiblement n’ont pas encore pris le même chemin, en sont dépités car, dans leur schéma de séduction, il y a une part de lourdeur, d’insistance, de domination, d’exercice de puissance pour acquérir la seule qui vaille vraiment à leurs yeux, la puissance sexuelle. Celle-ci est fragile et repose sur leurs fantasmes, leurs croyances et sur des comportements dominateurs qui n’ont rien de rationnels. Pour un certain nombre de mâles charmants, leur envie naît de la soumission de la femelle, de son avilissement, de l’usage de la force pour en faire une victime. Ils n’obtiennent un résultat tangible et droit qu’à ce prix.
« tes mâles charmants confondent l’amour et la guerre »
En ces temps de #metoo, beaucoup de tes mâles charmants n’oseront plus ce qu’ils faisaient auparavant. Comme tous n’ont pas encore bien saisi les frontières à ne pas franchir pour le respect de la gent féminine, beaucoup s’abstiendront de séduire. Car un grand nombre d’entre eux ne se sent pas séduisant en faisant preuve de douceur, de faiblesse, de retenue, d’attention. Du fait de la performance qu’ils doivent produire, tes mâles charmants confondent l’amour et la guerre… Ma chère Gaïa tu vas devoir envisager de reprendre toute une éducation sentimentale pour qu’elle s’imprime dans leurs circonvolutions limbiques et autres rhinencéphales.
Pour qu’un mâle charmant puisse établir une relation sexuelle irréprochable, il s’avère aujourd’hui qu’il ne doit pas exercer la moindre tentative de subordination sur la femelle courtisée. Sinon elle sera facilement retenue contre lui comme une contrainte sexuelle, alors que l’acte, pour être pleinement consenti par la femelle doit en être totalement exempt. Mais dis-moi où commence la subordination ? Certes l’ouvrière est soumise au contremaître, la secrétaire au directeur, l’infirmière au médecin. Mais n’y a-t-il pas de subordination entre deux collègues d’un même rang si l’un est plus ancien que l’autre ?
Que dire de la richesse ? La subordination à l’argent est facile à établir. En pratique, c’est un peu la revanche du pauvre. Car la drague pour l’homme riche devient risquée, le lien de soumission, de dépendance d’une femme désargentée avec lui étant facile à établir, d’autant plus facile si elle sollicite une nouvelle entrevue…
« Maudits soient tes hommes »
Et dans un échange commercial, les attentions doivent-elles être bannies comme possiblement intéressées et surtout déplacées si la femelle en juge ainsi ? Le commerçant peut-il encore sans la froisser offrir une livre de tomates à sa cliente (je ne parle pas d’une livre de beurre ou un beau concombre…) ? Le plombier doit-il réparer les WC bouchés par les serviettes hygiéniques sans notifier la cause de l’obstruction ? Le patient peut-il complimenter l’infirmière sur la douceur de sa piqûre ? Le facteur osera t’il sonner trois fois au lieu de deux en espérant faire surgir la maîtresse des lieux en tenue légère ? Le contrôleur sera t’il autoriser à relever les yeux sur ceux de la porteuse d’un ticket périmé ?
Donc je sais ma chère Gaïa que maintenant sur ta croute terrestre, tout doit se faire avec délicatesse, dans la réciprocité, en ayant obtenu un consentement explicite avec une inconnue tout comme avec son épouse. Les érections soudaines de tes charmants mâles devront être durables pour supporter la négociation en tout temps. Tous les mâles n’en étant pas capables, il leur reste les prostituées qui en font des coupables (loi française datant du président Hollande) ou l’Internet sur les sites de rencontre qui donne les preuves d’un consentement d’entrevue mais ne protège pas des suites que chacune pourra interpréter selon sa sensibilité…
Ma chère Gaïa, maudis soient tes hommes, tes moches, tes riches, tes lourds, tes généreux, tes baratineurs, tes vieux, tes politiques, tes patrons, tes docteurs, tes maîtres de stage, tes présidents, tes chefs, tes réalisateurs, tes producteurs et tes vieux acteurs…
« ta baisse de natalité va s’aggraver »
Comme élus par la charmante gent féminine, il ne te reste plus que les beaux mecs, jeunes et pauvres, délicats et attentionnés, obéissants, respectueux des migraines et des variations d’humeur, ceux qui seront encore désirés pour leur comportement et leur physique. Mais pour combien de temps ? Et si la charmante femelle est de Lesbos, le beau mâle se prendra quand même une belle plainte. Et s’il a le moindre pouvoir, c’est un pari risqué car il sera vite attaqué sur l’avantage qu’il en aura voulu tirer. Bref, ta baisse de natalité va s’aggraver, ton homosexualité masculine prospérer et le célibat s’institutionnaliser.
Je remarque que ce comportement intervient alors que ta biosphère est menacée de surpeuplement. Je me demande si ce n’est pas toi qui a favorisé l’émergence de tout cela pour t’épargner.
Il y a deux mille ans, que dis-je cent mille ans, dans son poème l’Art d’Aimer, ton poète Ovide rappelait « l’époque bénie quand venaient les Bacchantes échevelées et les Satyres légers, personnages avant-coureurs des fêtes dites des Bacchanales » qui autorisaient plus que de la frivolité. Ovide osait écrire que « les femmes aimaient qu’on leur ravisse ce qu’elles étaient prêtes à donner ». Il serait aujourd’hui condamné pour incitation au viol et ses écrits jetés en auto-da-fé sur le bucher de la luxure et de la mâle domination. Bref, tes mâles charmants doivent accepter que les voluptés de la chair volées à la réserve, à la timidité, à l’indécision, à l’ambiguïté, à l’admiration, soient amenées à totalement disparaître.
« …du balancier qui équipait tes horloges d’antan… »
Tes charmantes femelles vont enfin pouvoir respirer à leur aise sans être importunées par des comportements irrespectueux et agressifs. Toutefois, celles qui n’avaient jamais été agressées sont encore surprises que d’autres le soient si souvent alors qu’elles-mêmes ne sont, ni plus belles ni plus laides… Mais passons-là sur des détails qui pourraient nuire à l’air du temps et au désir de renverser une vapeur dont le sillage traîne une poudre de scandale depuis un moment.
Tiens, connais-tu l’histoire du balancier qui équipait tes horloges d’antan. Sache que ce balancier qui fait avancer le temps de l’égalité des sexes ira aussi haut dans un sens qu’il l’a été dans l’autre. Son énergie vient du juste retour de celle qu’il a acquise en allant trop loin du côté de la domination mâle. Et du côté des femelles, il remontera avec force jusqu’à ce que les frottements de cet air du temps n’affaiblissent son élan…
« La nouvelle religion »
Ma chère Gaïa, je vais radicalement changer de sujet de réflexion et délaisser le sujet précédent qui est fort inflammable et a peu de chance de faire l’unanimité. Je t’avais parlé en janvier des écrits de ton philosophe allemand Walter Benjamin dont je me souvenais. Je me rappelle aujourd’hui qu’il avait produit un ouvrage remarquable qui s’appelle « Le Capitalisme comme religion » et j’ai demandé à ta lune de me l’envoyer. Je l’ai lu et je dirais que c’est une religion qui a commencé par endoctriner ton Occident. Elle a vaincu tout d’abord ton christianisme, puis une autre religion laïque, le Communisme dans sa version européenne et maintenant elle est en train de déstabiliser sa forme orientale dans ton monde sinisé. Cette religion, le Capitalisme, est la plus cultuelle, la plus partagée car peu d’êtres charmants refusent l’accumulation des profits et leurs dividendes.
Contrairement aux grands monothéismes, cette religion n’est pas expiatoire, c’est-à-dire qu’elle n’a pas pour but de se faire pardonner ses excès mais elle est culpabilisante. C’est-à-dire qu’elle tient pour coupable ceux qui n’accèdent pas à la richesse, les pauvres. Et ce culte se célèbre tous les jours – sans attendre dimanche, l’Aït ou Shabbat pour déployer les ornements de la pompe religieuse – avec l’ostentation des signes extérieurs qui font des nouveaux riches les officiers du culte, et des encore pauvres les fidèles qui se prosternent devant tant de talent.
« L’adoration du Veau d’Or »
Ton sociologue Max Weber avait déjà fait un parallèle entre le capitalisme et l’éthique protestante. Les prédestinés à l’élection divine sont âpres à la prière et ceux destinés à la richesse sont âpres au travail : le salut leur vient de l’accumulation. Ainsi ton Occident s’est-il mis au dur labeur ce qui le différencie de tes sociétés plus enclines à la palabre ou au commérage, aux réunions impromptues sous la fraicheur des arbres ou à la dégustation d’un thé à la menthe en jouant aux dominos. Si tes Occidentaux se croient dans le juste chemin, c’est qu’ils suivent des préceptes, non plus ceux tombés du ciel mais ceux provenant d’une religion qu’ils pratiquent inconsciemment. Celle-ci fait penser à l’adoration du Veau d’Or dénoncée dans ton Ancien Testament par ton prophète Moïse.
Si l’on s’attarde sur tes sociétés dites primitives comme celle de tes Aborigènes d’Australie ou celle de tes Bochimans du Kalahari, on s’aperçoit que leurs peuples consacrent seulement eentre trois et cinq heures par jour à leur subsistance, principalement pour la préparation des repas, cueillette des baies et chasse du gibier comprises. Pour ne pas outrepasser des règles de continence laborieuse, ils prennent la précaution de ne pas épuiser ta forêt, tes fruits et tes animaux, en exerçant un strict contrôle démographique qui va jusqu’à l’infanticide et au meurtre des vieillards. Les pénuries y sont vécues avec philosophie comme la phase d’un cycle. Ces peuples conservent l’abondance – la nourriture pour tout un chacun – tout en refusant l’accumulation par le travail et l’épuisement des ressources par le contrôle du nombre des individus.
L’épuisement des ressources
Je constate que ta décroissance démographique – combattue par des allocations à la procréation qui ne font naître que des enfants pas forcément désirés – est encore considérée comme une tare en ton Occident alors que c’était une nécessité dans tes sociétés de chasseur-cueilleur qui elles ont perduré des millions d’années… Quant à tes Sianes de Nouvelle-Guinée, depuis qu’ils ont remplacé la hache de pierre par celle d’acier importée par tes missionnaires chrétiens, ils en ont profité pour diminuer leur temps de travail pour le consacrer aux échanges sociaux, aux jeux et à la rêverie. La sagesse de tes peuples ancestraux, autochtones, se rappellera sans doute un jour prochain à l’arrogance de tes sociétés inégalitaires et matérialistes.
Ma chère Gaïa, je pourrais poser la question à tes Charmants : leur croissance n’est-elle pas qu’une illusion pour ceux d’en bas et une réelle torture pour ta terre ? N’est-elle pas basée sur la multiplication de tes individus qui per capita n’auront pas de mieux être ? En revanche son effet sera imparable : l’épuisement de tes ressources. Et l’Économie – dont la définition par Lionel Robbins est celle d’une science qui étudie le comportement humain, en tant que relation entre les fins et les moyens rares dont on peut faire des usages concurrents – va devoir encore trouver plus de Nobel créatifs, car désormais les moyens de subsistance vont devenir vraiment rares au regard des nécessités et des besoins d’une masse accrue par une politique sans beaucoup de discernement.
« Le Continent Noir en pleine explosion démographique »
Je pourrais d’ailleurs apercevoir une différence entre les politiques occidentales et les orientales. L‘Occident pousse à la multiplication des naissances sans vraiment de raison si ce n’est que plus il y a d’individus, plus il y a de travail fourni et de richesse constituée ; alors que l’Orient a déjà une politique de limitation des naissances comme en Chine où la procréation de plus d’un enfant a été longtemps bannie, et en Inde où la stérilisation est encouragée de manière sonnante et trébuchante.
L’Afrique reste à part avec une fécondité de 7 naissances par mère au Nigéria et un peu moins au Mali. Est-ce le désir d’être entouré dans sa vieillesse, une vie amoureuse plus intense associée à une contraception inexistante car trop onéreuse, mais le Continent Noir est en pleine explosion démographique sans que la régulation soit maîtrisée ni les moyens de nourrir la population bien établis. Il est surprenant de voir ce phénomène se produire là, dans le berceau de l’humanité dont les très lointains ancêtres chasseurs cueilleurs avaient fait preuve de continence pour conserver l’abondance. Le mirage du capitalisme qui pénètre de plus en plus la société africaine ne doit pas être étranger à ce phénomène paradoxal pour une société très ancienne.
« La religion capitaliste tente de répondre à des problèmes qu’elle-même génère » dixit Walter Benjamin.
Le concept du capitalisme comme religion est-il complémentaire de celui de la religion chrétienne comme modèle de la vie politique ?
Je me souviens que ton philosophe chinois Zhao Tingyang a déjà écrit que le christianisme avait inventé les quatre piliers de toute idéologie politique : le prêche qui est devenu la propagande ; la confession qui oblige l’autocensure de l’adhérent du parti ; la masse des disciples suivant le Christ, imitée par celle des électeurs, hypnotisée par le verbe du leader politique ; et le diable qui se dissimule sous l’adversaire politique.
L’esprit de tes Charmants essaie de catégoriser. Religion, Économie, Politique. Et tes intellectuels refondent le tout en un, recherchent des passerelles, trouvent des analogies pour tenter d’expliquer le mystère de leur vie sur ta terre.
Ma belle Gaïa, je ne te parle plus des merveilleuses petites inventions de mes Ovoïdes qui me distraient plus qu’elles ne me passionnent car je suis bien trop préoccupée par la vie grouillante de ta planète. Si fait que j’en oublie d’essayer de t’amuser en te rapportant leurs nouvelles manies ou leurs minuscules problèmes de couple ou de société. Mais à la prochaine missive, je ferai un effort, car rendre passionnante l’histoire d’une société ennuyeuse et dénuée de conflit nécessite un talent que je côtoie peu.
Je m’y appliquerai.
Je t’adresse les plus beaux rayons de mon astre qui réchauffe et mon cœur et ma terre.
Ton Aurore