Pour les 80 ans des congés payés, la revue Art Absolument veut marquer le coup. Elle organise, sous l’impulsion de la Compagnie Internationale André Trigano, une exposition itinérante d’art contemporain. Du 17 au 20 juin, « 36/36, les artistes fêtent les congés payés » prend ses quartiers à l’Assemblée nationale à Paris. Elle fera escale dans différentes villes de France avant de finir sa course à la Fête de l’Humanité.
Hier on se battait pour avoir des droits. Aujourd’hui, on se bat pour les garder. Dans un climat de contestation sociale – contre la loi Travail -, la loi des congés payés souffle sa 80ème bougie. Pour l’occasion, l’art s’invite à sa table.
La revue Art Absolument présente – à l’initiative de la Compagnie Internationale André Trigano (la CIAT) -l’exposition 36/36, les artistes fêtent les congés payés. Du 17 au 20 juin 2016, photos, peintures et dessins habilleront les murs du lieu symbolique de l’Assemblée nationale.
Juin 1936. La loi sur les congés payés distille un parfum de vacances. Elle constitue une des mesures phare de Front populaire et contribue encore largement – dans la mémoire des Français – à l’édification de son mythe.
Août 1936. L’AFP rapporte que les gares de France sont noires de monde, les trains pleins à craquer. Des milliers d’ouvriers « enthousiastes » , en « Marcel », pieds nus, goûtent aux joies des premières vacances sans perte de salaire.
36 artistes pour 36 bâches de tente
Les batailles sociales d’hier se fêtent encore aujourd’hui. Peintres, dessinateurs, photographes, l’exposition rassemble un vivier d’artistes prêts à remonter le temps. A surfer sur la vague des congés payés de 1936. A faire revivre l’émancipation. La société Trigano est spécialisée dans la fabrication et le reconditionnement des tentes. Pour l’occasion, elle donne à ses déchets une seconde vie, celle de toiles d’expression.
Le concept de 36/36, les artistes fêtent les congés payés est à la fois simple et inédit : confier à 36 artistes 36 bâches de tentes pour commémorer l’anniversaire d’un acquis social. Chacun présente une oeuvre rattachée à l’imaginaire des loisirs et des vacances.
Cet événement, symbole d’une des conquêtes sociales et culturelles les plus marquantes du 20ème siècle, vise un large public. Les organisateurs précisent :
« Nous avons délibérément – sciemment – opté pour une pluralité d’artistes talentueux vivant en France qui, à travers la spécificité de leur style, expriment leur singularité novatrice, le noyau dur de leur être. Cette présentation thématique veut se faire confronter des esthétiques dépassant l’éphémère de la mode et la courte vue du marketing. Elle est figurative, abstraite, conceptuelle, expressive, illusionniste, nostalgique, référentielle, ludique, sensuelle, méditative, sublime, cosmique… dans une dynamique d’oeuvres à la fois engagées et humanistes, critiques et poétiques. 36/36 parce que, dans notre époque de nouveau tentée par les replis obscurantistes des années 30, il est sans doute salutaire de se souvenir de ce qui demeure une éclaircie ! 36/36 a pour défi de conjuguer au présent toutes les réelles avancées sociétales et culturelles ! ».
Comme une ode à une révolution du passé qui s’inscrit toujours dans le présent, l’exposition fera escale tout au long de l’été à la Rochelle, à Gruissant, à Sens, à Thonon les Bains et à la Ciotat. Elle achèvera son tour de France à la Fête de l’Humanité – festival de musique – du 9 au 11 septembre prochain à Paris. Là-bas, à la Courneuve, les 36 oeuvres en question seront vendues aux enchères, au profit d’une association caritative.