Terre de souffrance, le Grand Est possède un patrimoine historique et mémoriel d’une grande richesse que la Région entend préserver et promouvoir.
100 ans après la Première Guerre mondiale, le Grand Est s’affirme comme terre de mémoire et développe le tourisme de mémoire comme un axe essentiel de sa stratégie touristique, commun aux cinq destinations qui le composent (Alsace, Ardenne, Champagne, Lorraine et les Vosges). Une terre où bunkers, édifices, cimetières et tranchées ont façonné l’image du Grand Est et son identité. Témoins du passé, ces vestiges nous obligent. Ils nous rappellent l’importance de perpétuer ce riche patrimoine historique et mémoriel.
Parce que la paix est fragile et n’a pas de prix, la Région Grand Est veille tout particulièrement à conduire des politiques ambitieuses en matière de mémoire et développe, au travers de son Schéma Régional du Développement du Tourisme (SRDT), de grands projets en faveur du tourisme de mémoire.
« Des terres qui ont souffert »
Complémentaire de l’offre touristique traditionnelle, cette politique vise à perpétuer le devoir de mémoire, à donner du sens à la construction européenne et à la promotion de la paix. Jouant un rôle essentiel dans le développement des territoires du Grand Est, il propose une offre favorisant la compréhension du passé, l’enrichissement civique et culturel, et la culture des territoires. Chaque année, plusieurs milliers de touristes parcourent le Grand Est afin d’honorer leurs aïeux, visiter les musées mémoriaux, les champs de bataille et autres témoins du premier conflit mondial.
« Le Tourisme de mémoire est une préoccupation majeure pour la Région explique Jean Rottner, président du Grand Est. Car il y a, en Grand Est, un fort attachement aux lieux de mémoire. Nous sommes ici sur des terres qui ont souffert, nous sommes ici dans une région où les noms du Hartmannswillerkopf, de Schirmeck, de Verdun, de la bataille des Ardennes et de la poche de Colmar, de la bataille de Reims et de la charge de Reichshoffen ne rivalisent pas, ni en intensité ni en nombre de victimes. C’est ce que nous devons garder en mémoire. Ce patrimoine doit être une force et un atout pour renforcer notre économie touristique, mais surtout, il doit permettre, à tous, de mieux comprendre notre passé ».
Tourisme de Mémoire
A l’occasion de la 4ème édition des Rencontres du Tourisme de Mémoire (RTM), qui s’est tenue en octobre dernier, en partenariat étroit avec le ministère des armées et le ministère de l’Economie et des Finances, la Région a rappelé les principaux dispositifs de sa politique mémorielle :
– Soutien au tourisme de mémoire. Fortement marquée par des décennies de conflits, la Région Grand Est développe le tourisme de mémoire pour faire émerger une offre touristique et mémorielle d’excellence à l’international et favoriser la transmission de ce patrimoine aux générations futures. Depuis 2014, près de 5,1 millions d’euros de subventions régionales ont été attribuées en vue de la réalisation de projets structurants dans le domaine du tourisme de mémoire,
– Soutien aux projets culturels, commémoratifs et événementiels relatifs à la mémoire des conflits, afin de soutenir des initiatives présentant un rapport direct et fort avec la commémoration des conflits armés des 19ème et 20ème siècles sur le territoire. Il permet également de labelliser et de soutenir plus spécifiquement les projets culturels et événementiels les plus remarquables présentés dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre.
Ce dispositif, imaginé pour l’Alsace dans un premier temps, a été étendu à l’ensemble du Grand Est en 2016, et a permis de labelliser 124 projets et d’attribuer près de 950.000 euros à différents porteurs de projets régionaux. En 2018, année particulièrement riche en projets du fait de la fin du Centenaire, une cinquantaine de projets, à l’échelle du Grand Est, ont été déposés et instruits au titre de ce dispositif,
– Devoir de mémoire pour les lycéens du Grand Est permettant aux jeunes d’acquérir des connaissances historiques et de développer altruisme et ouverture d’esprit. La Région a notamment mis en place, depuis plusieurs années, un partenariat avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah pour la réalisation d’un projet d’établissement et l’organisation d’un voyage d’études de lycéens à Auschwitz,
– Sauvegarde et la valorisation du patrimoine régional en finançant et soutenant des projets emblématiques et lieux d’histoire, du Hartmannswillerkopf, au Mémorial de Verdun, en passant par le Mémorial Alsace Moselle de Schirmeck ou encore le projet de rénovation du Musée de la résistance de Mussy-sur-Seine,
– Soutien au patrimoine classé et non classé au titre des Monuments Historiques, afin d’assurer la conservation, la restauration et la mise en valeur du patrimoine architecturel majeur.
Soucieuse de donner toute son importance à l’histoire passée, la Région entend faire du tourisme de mémoire l’une de ses préoccupations majeures afin de créer une identité commune et donner aux habitants du Grand Est la possibilité de s’approprier leur histoire.
LA MEMOIRE EN GRAND EST EN IMAGES
Fréquentation des lieux de mémoire en Grand Est
En Alsace
• Centre européen du résistant déporté à Natzwiller (Struthof) : 175 698 visiteurs en 2017,
• Mémorial du Linge à Orbey : 45 000 visiteurs en 2016,
• Mémorial de l’Alsace-Moselle à Schirmeck : 44 000 visiteurs en 2017,
• Monument National du Hartmannswillerkopf à Wattwiller : 77 209 visiteurs en 2017,
En Champagne-Ardenne
• Mémorial Charles De Gaulle à Colombey-Les-Deux-Eglises : 60 000 visiteurs en 2017,
• Mémorial des Batailles de la Marne à Dormans : 13 543 visiteurs en 2017,
• Maison de la dernière cartouche à Bazeilles : 2 373 visiteurs en 2017,
• Musée Fort de la Pompelle à Reims : 23 060 visiteurs en 2017,
En Lorraine
• Ossuaire de Douaumont : 348 308 visiteurs en 2017,
• Mémorial de Verdun à Fleury devant Douaumont : 141 393 visiteurs en 2017,
• Fort de Douaumont : 116 714 visiteurs en 2017,
• Citadelle de Bitche : 58 098 visiteurs en 2017.