Il n’y aura pas de second tour des élections municipales anticipées à Sornéville dimanche prochain puisque tous les candidats de la liste « Unis pour une commune dynamique et solidaire » ont été élus. La liste « Unis pour agir » n’aura pas de représentant au conseil municipal.

Les habitants de Sornéville, petit village à une vingtaine de kilomètres de Nancy, étaient appelés aux urnes ce dimanche 8 juin 2025 pour un premier tour des municipales. Ces élections anticipées étaient organisées à la suite de la dissolution du conseil municipal de la commune, le 9 avril dernier. Le second tour n’aura pas lieu puisque les onze candidats de la liste « Unis pour une commune dynamique et solidaire » ont recueilli une moyenne de 105 voix (96 voix étaient nécessaires sur 184 électeurs). La Liste emmenée par la fille de l’ancien maire, Anne Vincent, ne recueillant qu’une moyenne de 75 voix. Précisons que trois fonctionnaires de la préfecture de Meurthe-et-Moselle participaient au dépouillement.
« Je suis très satisfait de ce résultat, explique Christian Thirion, ancien élu qui n’a pas pu se représenter (voir plus bas). Un véritable travail va pouvoir commencer, notamment pour apaiser les tensions dans le village ». Mais chacun sait que les habitants de Sornéville devront retourner aux urnes en mars 2026.
Des plaintes, une enquête de la gendarmerie
Comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, les habitants de ce petit village de 300 âmes se déchirent à propos d’histoires de harcèlement, de prise illégale d’intérêts et autres embrouilles. Plus précisément lorsque des terrains agricoles ont été attribués au fils du maire, Yvon Vincent, pour y construire un petit lotissement. Une plainte a été déposée en octobre 2021. Puis, le 30 décembre 2021, l’association anticorruption A-C !! a alerté le procureur de la république d’éventuelles irrégularités dans la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) visant à transformer des terres agricoles en terrains constructibles. La section des recherches de la gendarmerie de Nancy a été chargée de l’enquête. L’affaire est en cours.
Quatre budgets rejetés
Au sein du conseil municipal, l’opposition au maire s’est soldée, notamment, par le rejet du budget. Pour la quatrième année consécutive, les élus n’ont pas voté le budget, le 2 avril 2025. Une situation unique en France, paraît-il. S’est ajoutée la demande de retrait des délégations votées en faveur du maire en début de mandat. Mais le maire a refusé d’inscrire cette demande à l’ordre du jour. À sept reprises. D’où l’intervention énergique de la préfète, Françoise Souliman, dans ses courriers du 25 février et 26 mars 2025 que nous avons publiés le 2 avril. Puis, la dissolution du conseil municipal en conseil des ministres.
Quatre ans de combats
« Il a fallu quatre ans de combat pour rendre justice aux habitants de la commune » nous expliquait Ruth Dubillard qui, jusqu’à la dissolution, était première adjointe au maire. Il fallait en finir avec cette dictature. On ne gère pas la commune seul ! »
Inéligible pendant un an
Quant à Christian Thirion, élu d’opposition, il n’a pas pu se présenter aux suffrages des électeurs de Sornéville. On sait que ce dernier a été « démissionné d’office » par le tribunal administratif au motif que l’élu avait choisi d’aller à une communion plutôt que de tenir le bureau de vote lors des élections européennes. Il a été déclaré inéligible pendant un an. C’était le 25 juin 2024.

