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Budget : (re)donner sa place au Parlement

Point-de-vue. « Les propos tenus ici ou là sur le Budget – dont j’affirme ici qu’il est le « juge de paix » de la vie politique des prochains mois – m’étonnent », explique l’ancien secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert. Il dit pourquoi.

Christian Eckert, ancien secrétaire d'État au Budget (DR)
Christian Eckert, ancien secrétaire d’État au Budget (DR)

Par Christian Eckert

Les propos tenus ici ou là sur le Budget – dont j’affirme qu’il est le « juge de paix » de la vie politique des prochains mois – m’étonnent.
D’une part, les représentants de LFI annoncent que, ne pas voter la censure à l’occasion du budget, sera immanquablement le signe du ralliement à la Macronie et de la trahison des électeurs de gauche.
D’autre part, les membres du Gouvernement répètent à l’envi que voter contre le budget serait mettre la France dans une situation insupportable. Ils décrivent d’ailleurs des mesures encore floues, incertaines, peu chiffrées et en tout cas non écrites dans un vrai Projet de Loi de Finances.

Le signe d’une gestion apaisée

Les uns comme les autres ne contribuent pas à développer le récent début d’évolution d’une partie de la classe politique. Les premières semaines de François Bayrou (et peut-être d’Éric Lombard) ont vu une partie des forces d’opposition négocier (et parfois obtenir) des éléments de nature à ne pas censurer automatiquement le Gouvernement. N’est-ce pas là le signe d’une gestion apaisée et constructive de l’absence de majorité au Parlement provoquée par le geste ?
Pour autant, la faute collective serait d’aller trop vite dans les postures, sans travailler le fond : Notre constitution réserve au seul Parlement le monopole de l’adoption du Budget. Il faut donc laisser à ce dernier le temps de le recevoir, de l’analyser, de le modifier et, le cas échéant, d’en décider ou pas l’adoption.

Le Gouvernement ne doit pas se considérer comme habilité à annoncer et décider de tout. Et l’opposition, pour être crédible, ne doit pas rejeter par principe une loi de finances dont elle ne connait pas encore le contenu précis.
Une République Parlementaire, avec la séparation des pouvoirs, c’est un exercice encore trop peu pratiqué dans notre pays, trop « accro » aux majorités parlementaires « suppo » du Président. Il faut donc veiller à donner place au Parlement, qui doit sortir des postures pour trouver les équilibres évitant les blocages.

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