Des écarts de rémunération abyssaux au sein du CAC 40 révélés par Oxfam France
Les inégalités salariales en chiffres
- En 2022, les PDG du CAC 40 ont en moyenne gagné 130 fois plus que leurs salarié·e·s, une augmentation par rapport à 2019 où cet écart était de 111 fois.
- La rémunération moyenne des PDG du CAC 40 a augmenté de 27 % entre 2019 et 2022, tandis que le salaire moyen dans leurs entreprises n’a augmenté que de 9 %.
- Les PDG hommes du CAC 40 ont gagné 2,4 fois plus que les femmes PDG en 2022.
- En 2022, un ou une PDG du CAC 40 avait deux fois plus de chances de se prénommer Jean que d’être une femme.
- La rémunération des PDG du CAC 40 en 2022 était indexée à 51 % sur des critères financiers et seulement à 18 % sur des objectifs extra financiers.
- Les entreprises du CAC 40 ont versé en moyenne 76 % de leurs bénéfices à leurs actionnaires en 2022.
Des écarts de rémunération choquants dans certaines entreprises
Certaines entreprises affichent des écarts de rémunération particulièrement marqués :
- Téléperformance : Le PDG Daniel Julien a gagné 1453 fois le salaire moyen de son entreprise en 2022.
- Carrefour : Le PDG Alexandre Bompard a été rémunéré 426 fois plus que le salaire moyen de ses employés, avec un salaire moyen annuel très bas de 21 925 euros.
- Stellantis : Le PDG Carlos Tavares a gagné 341 fois le salaire moyen de l’entreprise, soit 21 951 194 millions d’euros en 2022.
Inégalités de genre au sommet du CAC 40
L’étude d’Oxfam France révèle de profondes inégalités de genre parmi les dirigeants du CAC 40 :
- En 2022, les hommes PDG ont gagné 2,4 fois plus que leurs homologues féminines, soit dix fois l’écart moyen dans le secteur privé en France.
- Seulement 30 % des entreprises du CAC 40 comptaient plus de trois femmes parmi leurs 10 salarié (e)s les mieux payé(e)s.
- En 2022, il y avait plus de chances d’être PDG du CAC 40 en s’appelant Jean qu’en étant une femme, avec seulement deux femmes PDG contre quatre hommes portant ce prénom.
Actionnaires et PDG : une relation toxique
La gouvernance des entreprises du CAC 40 permet aux actionnaires de décider des rémunérations des dirigeants, favorisant l’entre-soi et la satisfaction des actionnaires au détriment des investissements, de l’emploi et de la transition écologique.
- En 2022, 51 % de la rémunération totale des PDG était basée sur des critères financiers, contre seulement 18 % sur des critères non financiers.
- Les critères climatiques ne représentaient que 5,8 % de la rémunération totale des PDG.
Nos recommandations
Pour réduire les inégalités salariales et promouvoir une entreprise plus durable, Oxfam France propose les mesures suivantes :
- Imposer un écart maximum de rémunération de 1 à 20 entre le salaire du·de la dirigeant·e et le salaire médian de l’entreprise.
- Garantir un salaire décent sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
- Accélérer les efforts pour réduire les écarts de salaires entre les femmes et les hommes.
- Revoir en profondeur la structure de rémunération financière et court-termiste des PDG des grandes entreprises.
Pour plus de détails, consultez le rapport complet d’Oxfam France.