Guerre de l’information et de la désinformation. Quid de la COVID-19 avec le professeur Didier Raoult, microbiologiste et directeur de l’IHU Marseille qui vient de publier « Carnet de Guerre Covid Tome 2 ».
Le professeur Didier Raoult était invité ce vendredi 06 mai 2022 dans les locaux de Radio Sud de l’émission d’André Bercoff pour la promotion de son livre.
Voici le résumé des points clés de cette interview exclusive où le Professeur Raoult revient sur la Covid-19 et la vaccination en fonction des connaissances actuelles.
Crisse de la COVID-19 et perte de repères
Didier Raoult : Ces deux dernières années, l’espérance de vie a continué d’augmenter et il n’y a pas moins d’humains sur Terre. Il y a eu un affolement incroyable autour de quelque chose où la moyenne d’âge des gens qui en mourrait est d’environ 80 ans. Ce n’est pas la peste ce qui est arrivée.(…)
Le monde est en train de se transformer. Le chiffre d’affaires de Pfizer pour 2021 est incroyable. (…) Cette puissance m’est apparue comme hors de contrôle (…) comme les barrières mises en place pour nous protéger des conflits d’intérêts (…) il y a des gens qui ne respectent pas la loi de déclaration de conflits d’intérêts. (…) Je ne sais pas si c’est du cynisme ou de la naïveté.
Le devoir de dénonciation selon la loi
Le professeur Raoult a mentionné l’article 40 du code de procédure pénale qui indique :
Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.
DR : Il faut des contrepouvoirs face à la corruption. (…) et il faut mettre des barrières entre le fait de décider des choses et de gagner de l’argent.
L’obéissance du corps médical
André Bercoff, lui a ensuite posé une question sur la réaction des médecins face au discours du gouvernement quand ce dernier leur a indiqué en substance « arrêtez, le gouvernement va prendre cela en charge. »
André Bercoff : Qu’est-ce qui fait que les médecins ont obtempéré ?
Après une anecdote sur la 2ᵉ guerre mondiale et certains ordres étranges, le professeur Raoult a simplement répondu : « en réalité les gens obéissent. »
AB : Et vous n’arrivez pas à comprendre pourquoi ?
DR : Je ne comprends pas pourquoi, à propos de certains médicaments utilisés pour traiter la Covid-19, le Lancet (revue scientifique médicale mondialement reconnue) a publié un papier qui annonce 10% de morts et un autre article lié à une autre pathologie qui dit qu’il n’y a aucun mort supplémentaire avec ce même médicament. C’est cocasse d’avoir ce type d’information qui devient la ligne directrice de l’OMS puis de notre ministre de la Santé et enfin du gouvernement.
AB : Est-ce que l’on est toujours dans cette phase de bouffée délirante ou plutôt dans une phase qui pourrait être « pendant la guerre, les affaires continues » (…) Le fait d’avoir des molécules existantes depuis longue date et de ne pas vouloir les utiliser n’est-il pas le fond du problème ? Comme une obsolescence programmée ?
DR : Il y a de ça, notre médecine a été élevée dans l’idée d’une croissance continue du progrès thérapeutique. Certains pensent que d’anciens médicaments sont obsolètes puisqu’il en existe de nouveaux. C’est une forme de pensé que l’on a fabriquée et mise en place, mais qui n’est pas réellement en phase avec nos connaissances actuelles.
À propos de la vaccination
AB : La présidente de la commission Européenne déclare qu’il faut une vaccination obligatoire en Europe.
Et d’un autre côté, la Cour suprême d’Inde juge cette vaccination obligatoire anticonstitutionnelle. Elle a statué en précisant que l’on ne peut obliger personne à se soumettre à une vaccination obligatoire contre la Covid-19.
DR : L’Angleterre commence également à aller dans ce sens. Jusqu’à présent, l’approche autoritaire était celle des pays de l’Est avec cette idée « on sait ce qui est bon pour vous, faites-le et obéissez« .
Cette généralisation de la vaccination n’a pas de sens scientifique puisqu’avec la carte John Hopkins, on constate maintenant qu’il n’y a pas moins de cas dans les pays vaccinés.
Quel bénéfice avec le vaccin ?
DR: Faire le vaccin pour les personnes qui risquent une forme grave est raisonnable parce qu’ils ont au moins un bénéfice à espérer. Pour le reste, c’est de la croyance. Il n’y a pas d’intérêt ni la sécurité à vacciner les enfants. Il faut du temps pour connaitre et observer les effets tardifs d’un vaccin.
Entendre quelqu’un dire « je sais » à ce sujet, ce n’est que du prêche, pas de la connaissance. La connaissance, c’est de l’observation. Même si l’on peut faire des analogies, cela ne reste que des analogies, les choses ne sont pas identiques donc on ne peut pas les prédire.
(…)
Confinement mondial
DR : Cela n’a pas été mondial, car les Africains n’ont du tout supporté et ça s’est vite arrêté. Et les résultats sont bons en Afrique, ce sont les meilleurs du monde, c’est assez intéressant. Je reste généralement très en retrait des décisions politiques car les politiques ne font pas le même métier que moi. De mon côté, je regarde ce qui est établi de ce qui ne l’est pas et ce qui marche de ce qui ne marche pas.
J’étais très prudent au départ, mais aujourd’hui, avec le recul, on ne peut pas me raconter la même chose, ce n’est pas possible.
L’idée de traiter la Covid-19 comme la rougeole ou la variole est une erreur scientifique brutale, c’est idiot.
On ne va pas éradiquer cette maladie avec du vaccin, ce n’est pas vrai.
Il va falloir vivre avec et apprendre à prendre en charge les patients et à les soigner. Aujourd’hui, on observe qu’en moyenne un variant ou un micro variant dure trois mois et demi.
AB : Cela veut dire que la Covid-19 s’installe comme la grippe ?
DR : On a l’impression. Il existe un flux de virus qui passe des animaux vers l’homme. Les chauves-souris sont, en particulier, un réservoir incroyable de virus. Compte tenu de la forte présence de l’homme sur terre et des transports, une épidémie s’installe facilement.
AB : Comment retrouver la raison ?
DR : L’angoisse est considérable. Bill Gates veut que l’on raccourcisse le temps d’homologation des vaccins pour pouvoir traiter les épidémies plus rapidement. Cela a amené à un changement des mentalités.
Jusqu’à présent, pour les vaccins, on disait qu’il fallait du temps pour l’évaluer, mais aussi observer les phénomènes qui sont rares et/ou qui surviennent après un certain temps.
Aujourd’hui, les bénéfices pour l’industrie pharmaceutique sont monstrueux, c’est du jamais vu en aussi peu de temps.
Jusqu’à présent, au nom du principe de précaution, il ne fallait pas bouger un doigt et maintenant on passe de l’autre côté où la phase expérimentale va se faire chez des gens qui sont obligés de se faire vacciner.
Cette situation, fortement liée à une certaine angoisse et au besoin d’avoir une solution providentielle et immédiate, fait qu’on a grillé les mesures de sécurité existant depuis pourtant des décennies.
On verra bien, je ne sais pas, on a découvert des myocardites et des thromboses, même si c’est peut-être 1 cas sur 100 000. Il y a des choses que l’on découvre et qui restent rares. Mais enfin, si les gens qui sont en bonne santé et qui ne risquent rien ont des accidents comme cela, le bénéfice ne vas pas du côté du vaccin.
Pour les gens qui font partie d’une population où il y a 5 à 10% de morts avec la Covid-19, on peut prendre un risque à court terme raisonnable, mais pour les autres, il faut se donner le temps de l’observation.
Une mesure intelligente aurait été de dire que pour la population à risque, on commence les vaccins et pour les autres on continue les essais d’évaluation pour être sûr que cette solution est raisonnable.
AB : Oui, le management par la panique a bien fonctionné.
Une auditrice a ensuite demandé au professeur Raoult son avis sur la suspension des soignants non vaccinés
À propos des mesures contre les soignants
DR : Les 15 000 soignants suspendus devraient être réintégrés. Cela est un non-sens scientifique puisque les gens vaccinés sont aussi contagieux que ceux qui ne le sont pas.
(…)
Les médecins qui prescrivent des traitements précoces peuvent toujours se faire convoquer par le conseil de l’ordre.
Certains supportent mal la liberté d’expression. Pourtant, lorsque vous faites de la recherche, vous avait le droit et même le devoir de divulguer ce que vous savez.
Cette liberté de parole et d’expression est quelque chose qui est très attaqué. Il faut y faire très attention, car c’est un élément majeur de la démocratie.
D’autre part, la liberté de prescription des médecins est une liberté naturelle à condition qu’ils n’utilisent pas des médicaments dangereux.
Je suis passé devant le conseil de l’Ordre pour diverses raisons et l’Ordre ne m’a jamais rien reproché sur ma conduite médicale. Il m’a reproché de ne pas avoir été courtois.
Après six mois d’insultes diverses et variées sur des plateaux de télévision, il est bien possible que j’ai manqué de courtoisie, je le reconnais.
Retrouvez l’interview complète ci-dessous depuis la playlist YT Sud Radio : Bercoff dans tous ses états
Pr Didier Raoult – Covid 19 : « Une crise de nerfs généralisée et des bénéfices inouïs ! »
Note de la rédaction
Dans la vidéo de l’interview, le Pr Raoult commet une erreur. Il annonce un chiffre d’affaires pour Pfizer supérieur au PIB de la Nouvelle-Zélande alors qu’il s’agit vraisemblablement plutôt de sa capitalisation boursière estimée à 260 Md d’euros à l’écriture de cet article.
D’après nos informations, le CA de Pfizer pour 2021 est de 71. 8 Md d’euros (source : boursier.com).
Le PIB de la Nouvelle-Zélande pour 2021 est +/- 202 Md d’euros (source : Data Commons).
En complément d’information, voici la liste des pays classés par leur PIB en 2018. Un chiffre d’affaires de 71.8 Md est supérieur au PIB d’un pays sur deux sur la planète.