Les règlements de comptes entre les communautés tchétchènes et maghrébines viennent de prendre une tournure politique et posent, une nouvelle fois, la question de l’État de droit dans certains quartiers.
La ville de Dijon est le théâtre d’affrontements violents entre groupes de la communauté tchétchène et maghrébine depuis vendredi 12 juin 2020. Quatre nuits de violences consécutives où l’on a vu des individus cagoulés et lourdement armés affronter d’autres individus tout aussi armés dans le quartier des Grésilles de la capitale de la Bourgogne. Un premier raid a été lancé vendredi soir suite à l’agression, le 10 juin, d’un jeune homme de 16 ans d’origine tchétchène. Une expédition punitive qui s’est traduite par des affrontements, des dégradations, des feux de voitures.
Gendarmes mobiles, Raid, CRS
Les violences se sont poursuivies dans les jours et les nuits qui ont suivi sans que la police locale ne parvienne à rétablir l’ordre. Des coups de feu sont tirés. Il y a des blessés par balles. Le maire, François Rebsamen, reconnaît lui-même le manque de moyens des forces de l’ordre. Il a fallu, après plusieurs jours d’émeutes et de violences inouïes (voir la vidéo ci-dessous) l’intervention d’une centaine de gendarmes mobiles, d’une quarantaine de CRS, de policiers du RAID et de la BAC (Brigade anti-criminalité) pour rétablir le calme.
Il semble cependant que les deux dernières journées d’émeutes ne soient plus le fait d’un contentieux entre Tchétchènes (venus de toute la France) et de Maghrébins mais des gangs originaires de Dijon qui se disputent des territoires. Plusieurs individus ont été interpellés mais le calme n’est que relatif et provisoire.
« Politique laxiste »
Les réactions politiques ont été nombreuses à moins de deux semaines du second tour des élections municipales. Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes a mis en cause, sur Europe 1 « la politique d’immigration laxiste » de la France puisque, croit-il savoir « les Tchétchènes et ceux qui ont été interpellés à Dijon sont demandeurs d’asile. »
Marine Le Pen s’est rendue à Dijon dans l’après-midi pour dénoncer « le chaos » lié, selon elle, « aux laxisme judiciaire ».
De son côté Jean-Luc Mélenchon déplore sur twitter « Au lieu de persécuter et de gazer les personnels soignants, la police ferait mieux de lutter contre le trafic d’armes comme le prouve la situation à #Dijon. »
Quant à Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, il s’est rendu à Dijon pour « apporter son soutien aux forces de l’ordre et aux élus locaux ».
Un peu court…
Je viens à #Dijon constater l’échec des politiques que VOUS, avec d’autres, avez soutenues : laxisme judiciaire, faiblesse face aux trafics, ruineuse politique de la ville, immigration hors contrôle… Et ce n’est certainement pas vous qui allez m’en empêcher. MLP https://t.co/pFSpnWEy9v
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 16, 2020
Les faits qui se sont produits à #Dijon sont intolérables et nous les condamnons avec la plus grande fermeté avec @CCastaner.
Je suis venu dire mon soutien à nos forces, aux élus locaux, et plus largement à tous les dijonnais qui aspirent au calme, à la sérénité et à la sécurité. pic.twitter.com/Y7jFT6zEzK— Laurent Nunez (@NunezLaurent) June 16, 2020