Grosse colère des policiers après quatre semaines non-stop de mobilisation des forces de l’ordre. L’UNSA et Alliance annoncent des journées d’action. Le gouvernement propose une prime de 300 € pour calmer tout le monde. Suffisant?
Après les Gilets jaunes, les Gyros bleus ? Les principaux syndicats de policiers tirent la sonnette d’alarme. Ils n’en peuvent plus après les manifestations ininterrompues des Gilets jaunes depuis la mi-novembre et les cinq journées de rassemblement à Paris et dans les grandes villes de France où les forcent de l’ordre ont été mises à rude contribution.
A leur tour les policiers veulent exprimer une série de revendications concernant aussi bien leur rémunération que leurs conditions de travail.
Dans un communiqué, l’UNSA Police « demande à être reçu par le président de la République pour lui porter les légitimes revendications de tous les policiers. Dans l’attente, un service minimum et une opération 100% prévention sera effectué à partir du mardi 18 décembre 2018. A défaut, ajoute le syndicat, l’UNSA Police s’engagera dans d’autres directions. Les ronds-points ne sont pas réservés qu’aux seuls Gilets jaunes. » A bon entendeur…
L’UNSA Police et Alliance Police se rencontreront mercredi 19 décembre 2018 pour harmoniser les revendications qu’ils présenteront au Président de la République.
« Fermons les commissariats »
De son côté, le syndicat Alliance annonce « une journée noire pour la police » mercredi 19 décembre. Ils proposent de « fermer les commissariats ».
En effet, selon Alliance, l’Assemblée nationale doit adopter le 20 décembre 2018 le budget des forces de sécurité, notamment celui de la police. Alliance redoute une baisse de 62 M€ entrainant par voie de conséquence une dégradation des conditions de travail de tous les personnels et donc des missions qui leur sont assignées. Baisse contestée par le gouvernement.
Le syndicat Alliance a d’autres revendications, notamment salariales. « Nous avons subi en 2018 une année blanche et un report du dispositif PPCR d’une année, précise le syndicat. Ce retard doit être rattrapé et les mesures doivent être cumulées dès le 1er janvier 2019. »
Alliance demande aux députés de ne pas voter ce budget, jeudi prochain.
La colère des policiers touche évidemment tous les syndicats, dont SGP Police-FO qui, tous demandent la modernisation de leur matériels et des moyens pour effectuer leurs difficiles missions dans de bonnes conditions. Et le payement de quelque 25 millions d’heures supplémentaires cumulées depuis des années.
Pour tenter de calmer cette colère, le gouvernement propose de verser une prime de 300 euros aux 111 000 membres des forces de l’ordre – policiers et militaires – mobilisés ces dernières semaines lors des manifestations des Gilets jaunes. Suffisant ? Rien n’est moins sûr!