À l’école primaire, l’accent est mis sur l’acquisition des savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter, respecter autrui.
« L’École est la colonne vertébrale de la République affirme le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. Elle est la matrice du destin collectif comme de la réussite de chacun….Il s’agit de permettre à tous les élèves de mieux maîtriser les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter et respecter autrui) et d’être mieux accompagnés vers leur avenir. Pour cela, il est indispensable de rassembler les Français autour de leur École. »
Or, plusieurs enquêtes soulignent la faible maîtrise des savoirs fondamentaux par les écoliers Français. L’enquête Pirls (2016), qui évalue la compréhension en lecture, montre que, depuis 2001, la performance globale des écoliers français de CM1 baisse progressivement à chaque évaluation. De plus, leurs performances se situent en deçà de la moyenne européenne (511 points contre 540).
L’étude Depp (2016), relative aux acquis en lecture des 760.000 jeunes âgés de 16 à 25 ans qui ont effectué leur Journée défense et citoyenneté (JDC), montre que 22,5 % d’entre eux ne sont pas des lecteurs efficaces.
L’enquête Timss (2015), qui mesure les résultats en mathématiques et en sciences des élèves de CM1, montre qu’avec 488 points en mathématiques et 487 points en sciences, la France se situe en deçà de la moyenne européenne. Ces résultats font apparaître une forte hétérogénéité des élèves.
« Dans les quatre prochaines années, nous devons faire progresser ces résultats pour que la France retrouve son rang de référence en matière éducative » explique le ministère de l’Education nationale.
Priorité à l’école primaire
D’où l’effort budgétaire en faveur du 1er degré. Il y a 36.200 élèves de moins à l’école primaire. Dans le même temps 3.881 emplois de professeurs des écoles sont créés.
Concrètement, cela se traduit, dans chaque département, par un meilleur taux d’encadrement dans le 1er degré. Le ratio « nombre de professeurs pour 100 élèves » est de 5,55 à la rentrée 2018 contre 5,46 à la rentrée 2017.
Une pédagogie rigoureuse, explicite et progressive
Les trois ans d’école maternelle et les cinq années d’école élémentaire doivent permettre à tous les élèves de maîtriser pleinement les savoirs fondamentaux, tremplins indispensables pour la réussite. Cela nécessite un apprentissage :
— rigoureux : les notions abordées par les professeurs font l’objet d’exercices d’entraînement et d’application jusqu’à ce que tous les élèves maîtrisent les compétences attendues à la fin de l’année;
— explicite : des séquences d’enseignement sont réservées à la lecture, à l’écriture, au vocabulaire, à la grammaire, au calcul, à la résolution de problèmes, etc. ;
— progressif : les enseignements se déroulent selon des progressions établies par les professeurs afin de répondre aux objectifs d’apprentissage établis par le ministère.
Des programmes clarifiés et des repères annuels de progression à la rentrée 2018
À la demande du ministre, le Conseil supérieur des programmes a procédé à une clarification des programmes de français et de mathématiques, au regard de l’objectif central de maîtrise et de consolidation des savoirs fondamentaux par tous les élèves. Ces programmes amendés entrent en application dès la rentrée 2018 au cycle 2 (CP, CE1, CE2), au cycle 3 (CM1,CM2,6e) et au cycle 4 (5e, 4e, 3e).
À la rentrée 2018, des repères annuels de progression vont être fournis aux professeurs pour les accompagner dans leur travail quotidien. Ils préciseront les compétences et les connaissances que chaque élève doit acquérir au cours de l’année scolaire.
En français, priorité au vocabulaire, à la lecture et à l’écriture
À l’école maternelle
_Les programmes de maternelle (cycle1) seront clarifiés par le Conseil supérieur des programmes pour insister davantage encore sur la maîtrise du vocabulaire.
— Des recommandations pédagogiques publiées au printemps 2018 précisent dès à présent l’importance du vocabulaire. Elles s’inscrivent dans le prolongement du guide Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP.
À l’école élémentaire
— À la fin du CP, tous les élèves doivent avoir acquis les automatismes de déchiffrage du code alphabétique qui leur permettent de lire d’une manière fluide. En ce sens, les professeurs dispensent des séances régulières et répétées de lecture, d’écriture, de vocabulaire, de grammaire, de conjugaison et d’orthographe.
—Des ressources sont mises à la disposition des professeurs afin de les aider à choisir leur manuel de lecture, à concevoir leurs enseignements, etc.
— Une terminologie grammaticale est publiée à la rentrée 2018. Cet ouvrage, destiné aux enseignants, leur propose un répertoire terminologique simple et innovant pour transmettre les règles de grammaire aux élèves.
En mathématiques, priorité au calcul et à la résolution de problèmes
La nouvelle version des programmes et les recommandations pédagogiques portant sur le calcul et la résolution des problèmes prennent en compte les principales conclusions du rapport de la mission confiée à Cédric Villani et Charles Torossian, 21 mesures pour l’enseignement des mathématiques :
— s’exercer quotidiennement au calcul mental tout au long de la scolarité élémentaire ;
— travailler les quatre opérations (addition, soustraction, multiplication, division) dès la classe de CP ;
— développer l’approche intuitive des mathématiques.
Des chargés de mission dans chaque académie vont animer l’enseignement des mathématiques.
Un pilotage pédagogique renforcé : mieux former les professeurs et les cadres Développer les compétences professionnelles
— Septembre 2018 : les 1 400 inspecteurs de l’éducation nationale sont formés pour aider les professeurs à mettre en œuvre cette nouvelle ambition pédagogique sur leur territoire.
— Les 18 h de formation annuelles suivies par les professeurs des écoles sont centrées sur l’enseignement du français et des mathématiques.
Donner des outils aux professeurs pour leur permettre de faire progresser plus encore les élèves
— Des évaluations nationales en CP, CE1 et 6e vont donner aux professeurs une vision précise des compétences et des difficultés de chaque élève pour leur permettre d’apporter les meilleures réponse
—Des ressources nouvelles, notamment issues des travaux du Conseil scientifique de l’éducation nationale, leur sont transmises.
Donner du temps supplémentaire aux professeurs pour faire progresser les élèves les plus fragiles
— Tout au long de l’année, à l’école primaire, les professeurs disposent d’une heure par semaine, d’activités pédagogiques complémentaires (APC) pour soutenir les élèves les plus fragiles.
— Durant les vacances scolaires de printemps et d’été, les élèves qui le souhaitent peuvent bénéficier de stages de réussite.
Répondre à la difficulté scolaire
L’évaluation est le premier acte d’une action pédagogique qui vise à identifier la difficulté scolaire pour y répondre grâce à
Des ressources et des dispositifs spécifiques.
À l’école élémentaire
— Pour chaque compétence testée, les professeurs disposent de ressources pédagogiques pour répondre aux difficultés rencontrées et faire progresser leurs élèves.
— L’heure hebdomadaire d’activités pédagogiques complémentaires (APC) permet aux professeurs de consacrer du temps aux élèves les plus fragiles ou à ceux qui ne maîtrisent pas une compétence en particulier.
Au collège
Les bilans des évaluations font l’objet d’une analyse rigoureuse par les équipes éducatives. Elles ont ainsi les moyens de mettre en place une stratégie pour les élèves en difficulté:
—2 heures d’accompagnement personnalisé sont planifiées en fonction des besoins de chaque élève ;
—Devoirs faits peut également contribuer au dépassement des difficultés des élèves.
« La cohésion nationale dépend de notre capacité à nous rassembler autour de l’essentiel, c’est-à-dire l’avenir des élèves et, au-delà, de notre pays, affirme Jean-Michel Blanquer. Tous les territoires : urbains, péri-urbains, ruraux et ultramarins, font l’objet d’une attention particulière. En cette rentrée, je tiens à saluer l’action de toutes celles et de tous ceux qui font vivre au quotidien notre École. Leur engagement est indispensable pour relever les défis du XXIe siècle à l’échelle de la France comme à l’échelle du monde. »
Emilien Lacombe