Point-de-vue. La réduction de la vitesse à 80 km/h sur la plupart des départementales va épargner des vies humaines, mais aussi animales selon Gérard Charollois.
Alors que le pouvoir politique détruit tous les droits sociaux et refuse d’instaurer une véritable protection du vivant, l’opinion publique, décidément bien mal inspirée, l’accable pour la seconde mesure positive qu’il a adoptée depuis un an, à savoir la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes départementales, la première mesure favorable au bien public ayant été l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Une nuisance
Pour tout le reste, vous pouvez blâmer une action au service de la finance et au détriment de l’arbre, l’animal et l’homme.
Mais les « beaufs » se réjouissent toujours de voir les coups de bâton s’abattre sur leurs voisins sans s’apercevoir que les bâtons vont les frapper lorsque viendra leur tour.
En revanche, le « beauf » râle volontiers lorsqu’on atteint sa liberté de nuisance.
Or, reconnaissons que le trafic routier est une nuisance.
Certes, une nuisance nécessaire puisque tout le monde en bénéficie quasi-quotidiennement, mais une nuisance évidente.
Bruit, pollution, emprise sur l’espace naturel et surtout massacres des innocents.
Bien sûr, nous aurons une pensée pour les quatre mille morts humaines chaque année sur les routes et pour d’autres milliers d’atteints irrémédiablement dans leur intégrité physique par des accidents.
Nul ne peut contester que la réduction de la vitesse réduit corrélativement les incidences d’un choc et donc le nombre des victimes de la route.
Quant aux oiseaux qui s’éclatent sur les pare-brise, les mammifères écrasés, ils se comptent par centaines de milliers.
Qui s’en soucie ?
Le trafic routier ne tue pas que des chauffards et de paisibles usagers de la voie publique. Il participe au grand massacre de notre faune et tout y passe, de la chouette effraie au chevreuil, du crapaud au hérisson, du chat domestique au loup.
Plus la vitesse est grande et plus la potentielle victime se trouve en danger par réduction de son temps de fuite.
Ainsi, limiter la vitesse économisera des vies et accessoirement du carburant dont la consommation par les moteurs croît avec la vitesse.
Évidemment, les temps de trajet seront accrus et peut-être momentanément le nombre des amendes pour excès de vitesse.
Globalement, la mesure est bonne pour la nature.
Le respect de la vie n’étant pas la préoccupation première des gouvernants, il est peu probable que ces considérations éthiques aient animé les décideurs.
Ne soyons pas naïfs. Mais qu’importe le mobile. Il convient d’approuver pour une fois une mesure, éloge d’autant plus nécessaire qu’il se fait trop rare.
Et puis, le trafic routier offre une occasion de plus de dénoncer le caractère mafieux du système libéral.
La concession des autoroutes à des groupes privés a été faite dans des conditions scandaleusement défavorables à l’intérêt général.
Il en est presque toujours ainsi des pseudo-partenariats public/privé dans lesquels le public supporte les pertes et le privé tire les profits.
Des profits
Comment pourrait-il en être autrement puisqu’une entreprise privée a pour objectif unique et vital de faire du profit ?
Ces montages innombrables dans de nombreux secteurs justifieraient des poursuites pénales appropriées, car nous quittons la route des choix politiques pour tomber dans le fossé de la criminalité d’Etat.
Allons, un coup d’accélérateur sur les poursuites judiciaires à l’encontre des collusions entre la finance qui achète et les politiques qui se vendent !
Ici, pas besoin de limitation de vitesse, le flou des textes et le manque de magistrats y pourvoient.
Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
UNE FORCE POUR LE VIVANT