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L’afficheur satirique Michel-Ange Flori relaxé

Condamné en première instance et en appel pour des affiches satiriques représentant le chef de l’État, Michel-Ange Flori vient d’être blanchi par la Cour de Cassation. Le Varois n’a pas « dépassé les limites admissibles de la liberté d’expression ».

Affiches Michel-Ange Flori(Twitter)
Affiches Michel-Ange Flori(Twitter)

Ouf ! La satire et la parodie ont encore droit d’expression en France ! C’est ce que l’on peut conclure de l’arrêt de la Cour de Cassation en date du 13 décembre 2022 concernant les affiches placardées dans le Var à l’été 2021 par Michel-Ange Flori, un ancien publicitaire à la fibre Hara Kiri (en hommage à l’ancienne revue, il se définit comme « afficheur bête et méchant » sur son compte Twitter).

Macron, Hitler et Pétain

Le 19 juillet 2021, alors qu’Emmanuel Macron venait d’annoncer la mise en place du pass sanitaire, le Varois de 62 ans s’est fendu d’une affiche visible à La-Seyne-sur-Mer représentant le président de la République sous les traits d’Adolf Hitler, avec en commentaire : « Obéis, fais-toi vacciner ! » Ce qui n’a pas été du goût de l’intéressé.
Un mois plus tard, le 12 août 2021, alors que le parquet de Toulon avait ouvert une enquête pour la première affiche, l’ex-publicitaire récidive à Toulon avec une affiche montrant cette fois Emmanuel Macron coiffé d’un képi au côté du maréchal Pétain sur fond de QR Code. En commentaire : « Il n’y a qu’un pass à franchir ».
Condamné en première instance, puis en appel pour « injures publiques » envers le chef de l’État, le facétieux, mais opiniâtre poil à gratter, défendu par Me Béranger Tourné, a finalement été blanchi mardi par la Cour de Cassation.

Une participation au débat d’intérêt général

Dans son arrêt remis à l’AFP, la Cour a estimé que « les affiches incriminées n’ont pas dépassé les limites admissibles de la liberté d’expression » et que « l’auteur s’est placé sur un mode satirique résultant, pour la première affiche, de la mention « Affichage satirique et parodique » et, pour la seconde, du jeu de mots « Il n’y a plus qu’un pass à franchir ».
« Les photomontages en cause, pour outrageants qu’ils fussent vis-à-vis de l’actuel président de la République, se sont inscrits dans le débat d’intérêt général et la polémique qui s’est développée au sujet du pass vaccinal contre le virus du Covid », a ajouté la Cour, qui a donc cassé et annulé la condamnation à 5 000 € d’amende prononcée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
« Un arrêt historique en matière de liberté d’expression », s’est réjoui sur Twitter Michel-Ange Flori, qui s’amuse à placarder depuis 30 ans des affiches satiriques sur divers sujets politiques.

 

 

 

 

 

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