Les deux étudiants marocains expulsés le 26 août dernier auraient projeté de commettre des attentats à Metz et au Maroc, selon les informations non recoupées d’un journal arabophone Assabah. Le journal ne cite pas ses sources mais donne de nombreux détails sur les intentions des deux islamistes qui intriguent.
C’est, semble-t-il, à la demande des services de renseignements marocains que les autorités françaises sont intervenues, le 4 août 2016, au domicile de deux étudiants marocains, 14, rue de Paris, à Metz, dans le quartier de l’université. Une perquisition menée par les policiers, en toute discrétion.
Il a fallu attendre le 26 août pour savoir que les deux locataires, Redouane Dahbi et Ayyoub Sadki étaient visés par un arrêté d’expulsion vers leur pays d’origine, comme en fait foi un communiqué du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve ce jour-là : « Compte tenu de la menace grave que faisait peser sur l’ordre public le maintien de ces deux individus radicalisés sur le sol français, le ministre de l’Intérieur a décidé d’engager à leur encontre une mesure d’expulsion, qui a été mise en œuvre immédiatement. »
Plusieurs cibles à Metz
Quelle menace ? Ce sont les autorités marocaines qui ont mené l’enquête. Ainsi, apprend-on aujourd’hui par la presse du pays et notamment par le journal Assabah, que les deux islamistes auraient projeté de commettre des attentats à Metz et au Maroc. Le conditionnel reste de rigueur.
L’un des deux suspects aurait été recruté par « un dirigeant de Daesh actif sur la scène syro-irakienne dans le but de coordonner des opérations terroristes d’envergure en France ».
A Metz, les deux terroristes présumés auraient envisagé d’attaquer des cibles très fréquentées par le public, un peu à la manière des attentats de Paris au Bataclan et à la terrasse des cafés en novembre 2015 (il y a eu 130 morts) où à Nice, le 14 juillet, lorsqu’un camion fou a foncé sur la foule, sur la Promenade des Anglais, faisant 86 morts et des centaines de blessés. C’est-à-dire à la fois avec des armes à feu et avec des véhicules fonçant dans la foule.
Selon ces informations, les deux islamistes auraient voulu frapper place de la République, au centre-ville, où il y a beaucoup de restaurants et de commerces, un grand restaurant et une boite de nuit homo. Objectif : faire le plus de morts possibles.
Si les deux terroristes présumés pouvaient mener les opérations suicides, la logistique était assurée par Daech: fourniture des armes et du ou des véhicules. L’opération aurait été programmée pour la dernière semaine des vacances, c’est-à-dire la semaine où la ville de Metz organise les fêtes de la Mirabelle que le maire, Dominique Gros, n’a pas voulu annuler.
Le journal marocain affirme que grâce à leur efficacité, les services de sécurité du Maroc ont « sauvé la France d’un coup fatal ».
E.L.