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Ukraine : Kiev devra rendre les armes

Le sort de l’Ukraine a été scellé à Anchorage (Alaska) par les présidents Trump et Poutine. Convoqué lundi à Washington, Volodimir Zelenski devra annoncer lui-même sa reddition et l’acceptation d’un traité de paix favorable à la Russie.

Pursuing Peace (Maison Blanche)
Pursuing Peace (Maison Blanche)

Il ne pouvait pas en être autrement. Au-delà des rodomontades européennes, des inutiles gesticulations ukrainiennes, des exégèses emberlificotées des « experts » de la télévision, la guerre russo-ukrainienne n’est rien d’autre qu’une guerre par procuration entre la Russie et les États-Unis, engagée il y a trois ans avec le soutien actif de l’administration Biden.

« Pursuing Peace » (En quête de Paix)

Si c’est la guerre de Biden, dont le fils, Hunter, a été impliqué dans divers scandales, notamment au sein d’une société de gaz naturel, Burisma, ce n’est donc pas celle de Trump. Le président actuel, préoccupé avant tout par son image de « faiseur de paix » et son souci majeur de développer le business au profit de l’Amérique, a un seul ennemi dans le collimateur : la Chine ! C’est un gros morceau qui ne lui laisse pas de temps pour guerroyer avec d’autres, comme la Russie. D’où le rapprochement avec Poutine.
Le maître du Kremlin n’en demandait pas tant. Mais comment ne pas accepter cette bouffée d’orgueil, comment refuser le tapis rouge déroulé au bas de son avion sur le sol américain, comment ne pas savourer les applaudissements de son hôte, sa franche poignée de main, puis la petite place qu’il lui fit dans sa grosse limousine blindée ?
Dès lors, le sort de l’Ukraine était fixé. Restait qu’à définir les contours, non pas d’un cessez-le-feu plus ou moins fragile, mais d’une paix durable, aux conditions de Poutine, évidemment, et acceptables, bon gré, mal gré, par Kiev et dans une moindre mesure par les Européens. D’où le slogan de sommet d’Anchorage « Pursuing Peace » (« En quête de Paix ».

Les conditions de Poutine

Et pour qu’il y ait la paix, Poutine a dit et redit ce qu’il exigeait, sans jamais varier. Il veut défendre ses frontières. Il ne veut pas « de missiles devant sa porte ». Il veut aussi le désarmement de l’Ukraine, son exclusion de l’OTAN, mais pas forcément de l’Union européenne. Et, bien entendu, l’annexion de tout ou partie des territoires provisoirement occupés (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson) et la Crimée, annexée en 2014. De nouvelles frontières pour l’Ukraine, qui pourraient être défendues, pourquoi pas? par une force internationale.

Le rejet de Kiev et de l’Europe

Ces conditions sont rejetées depuis trois ans par le comédien professionnel Volodimir Zelenski, encouragé en cela par les Européens, au premier rang desquels Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen. L’Europe s’est engagée dans ce conflit, quoi qu’elle en dise, en prenant 18 trains de sanctions économiques contre la Russie, en finançant Kiev à coup de milliards de dollars et en lui envoyant des armes pour combattre l’armée russe. L’Europe, ruinée par son soutien à l’Ukraine, n’a pas d’autre choix aujourd’hui que d’inviter Zelenski à dealer avec Washington.

Et maintenant ?

À Anchorage, il n’était pas possible que Poutine annonce unilatéralement un cessez-le-feu. Il fallait bien que Zelenski soit dans la boucle. Mais, lundi 18 août 2025, Zelenski n’aura pas d’autre choix que d’accepter les conditions dictées par Trump. Sinon ? Fini l’envoi d’armes à Kiev, terminés les renseignements satellitaires… Sans l’appui américain, l’Ukraine ne résisterait pas 24 heures aux assauts de la Russie. Zelenski le sait bien.
Quant aux Européens, tenus à l’écart des pourparlers américano-russes, soit ils acceptent les conditions de la reddition de Kiev et accélèrent l’adhésion de l’Ukraine au sein de l’Union européenne (mais par l’OTAN), soit ils donnent à Kiev les moyens de se battre encore contre la Russie. Ils deviendraient alors cobelligérants.
Mais qui, vraiment, aujourd’hui, veut partir en guerre contre la Russie ?

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