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« Train Dreams », récit d’une vie ordinaire

Présenté au Festival de Deauville et disponible sur Netflix, le film de Clint Bentley est une chronique mélancolique dans l’Ouest américain. Avec Joel Edgerton en bûcheron des chemins de fer.

Présidente du Jury du Festival de Deauville, l’actrice Golshifteh Farahani, a rendu un hommage chaleureux à son ami Joel Edgerton, dont elle a loué les « grandes qualités humaines ».

Deux films et une récompense, Joel Edgerton avait une triple actualité au Festival du Cinéma américain de Deauville. Originaire d’Australie, l’acteur a coproduit le film qui a reçu le Grand Prix du Festival, « The Plague » de Charlie Polinger, dans lequel il joue. Il présentait en avant-première « Train Dreams », film de Clint Bentley dans lequel il tient le rôle principal (disponible sur Netflix). Et a reçu un Deauville Talent Award, après un hommage chaleureux rendu par la présidente du Jury, l’actrice Golshifteh Farahani, qui a loué les « grandes qualités humaines » de son « ami précieux », rappelant qu’ils jouaient Ramses et son épouse dans « Exodus : Gods and Kings » de Ridley Scott.

« Quand j’étais enfant, les films étaient un moyen de m‘évader », confiait Joel Edgerton, qui a consacré sa carrière à « raconter des histoires ». « Je n’ai jamais pensé être particulièrement talentueux », disait-il modeste, presque aussi taiseux que le personnage qu’il incarne dans « Train Dreams », adaptation d’une nouvelle de Denis Johnson. Le comédien y joue Robert Grainier, jeune orphelin, voyageur devenu bûcheron dans l’Amérique du début du XXème siècle. Embauché sur les chantiers des chemins de fer, à couper et débiter des arbres, il travaille avec des Chinois, des Indiens… connait le danger, les accidents, la violence.

La fugacité du temps qui passe

Sa vie de labeur change avec la rencontre de Gladys (Felicity Jones), jeune femme qu’il épouse et avec qui il fait des projets, à commencer par la construction d’une maison au bord d’une rivière, pourquoi pas agrandir la ferme, crée une scierie. Des jours heureux s’écoulent là, tranquillement, avec l’arrivée d’une petite fille ; une famille aimante qu’il est difficile de quitter lorsque le travailleur itinérant s’absente de trop longs mois.

S’il évoque la modernisation du pays, avec la progression du chemin de fer, la construction des voies ferrées par une main d’œuvre anonyme, « Train Dreams » est aussi une chronique mélancolique, lente et poétique. Un film contemplatif qui magnifie la beauté de la nature, les forêts, les grands espaces. Et un terrible drame d’époque lorsque frappe le destin. Le récit d’une vie ordinaire, la fugacité de la vie d’un homme et du temps qui passe, jusqu’à sa fin en vieil ermite solitaire.

Patrick TARDIT

« Train Dreams », un film de Clint Bentley, avec Joel Edgerton (disponible sur Netflix).

Dans « Train Dreams », le comédien joue Robert Grainier, un bûcheron employé par les chemins de fer dans l’Amérique du début du XXᵉ siècle…
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