Reporters Sans Frontières a déposé plainte devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre commis contre les journalistes en Palestine et en Israël. Tsahal fait la guerre à l’information indépendante.
RSF a déposé une plainte pour crimes de guerre auprès du bureau du procureur de la CPI le 31 octobre 2023. Celle-ci détaille, notamment, les cas de 9 des journalistes tués depuis le 7 octobre dernier, et de deux blessés dans l’exercice de leurs fonctions. Elle mentionne également la destruction intentionnelle, totale ou partielle, des locaux de plus de 50 médias à Gaza.
« L’horreur ne justifie pas l’horreur »
« Sur un début de conflit, on n’avait jamais vu une telle violence contre les journalistes depuis 2000, constate Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. L’attaque d’Israël à Gaza en réponse au massacre commis par le Hamas restera dans les livres d’histoire et dans les annales du journalisme comme l’un des épisodes les plus cruels pour les reporters, et pour tous les autres civils. Le gouvernement israélien devrait se rendre compte que l’horreur ne justifie pas l’horreur. L’État d’Israël devra assumer devant l’Histoire la responsabilité de la mort de journalistes à une échelle inconnue au XXIe siècle. Nous appelons ses autorités à mettre fin à des bombardements qui relèvent de crimes de guerre. Ce funeste record ajoute une tache rouge couleur de sang sur une histoire déjà tragique. Plus de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions en deux semaines au Proche-Orient que depuis février 2022 en Ukraine du fait de l’invasion russe. Voilà la triste réalité d’un sinistre record. »
L’information indépendante dérange Israël
Depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023, les journalistes sont donc particulièrement visés par les tirs et les frappes israéliennes. Comme si les infos données par des sources indépendantes de Tsahal, ne devaient pas brouiller le message « officiel » d’Israël.
Chaque jour qui passe, des journalistes sont tirés comme des lapins, à Gaza comme en Cisjordanie où 14 journalistes ont été tués ou faits prisonniers.
« RSF dénonce une répression accrue caractérisée par la multiplication des arrestations abusives de la part des forces israéliennes d’occupation en Cisjordanie des journalistes couvrant le débordement de la guerre à Gaza, explique Jonathan Dagher, Responsable du bureau Moyen-Orient de RSF. Nous demandons leur libération immédiate et inconditionnelle, ainsi que l’arrêt des pressions et des menaces qui entravent le travail des reporters palestiniens. »
Le décompte macabre ne cesse de s’allonger. À l’heure où nous écrivons, ce sont 61 journalistes qui ont été tués. RSF donne une liste, hélas provisoire, des victimes.
Car le massacre continue.
A présent les Israéliens font exploser un par un les immeubles résidentiels de Gaza encore debout
Leur but ; amplifier l'exode des Palestiniens 😔
Les journalistes qui tentent d informer sur la situation réelle terminent dans un cercueil…….😔 pic.twitter.com/VGnKAvFtVa— PILORE (@pilore34000) November 21, 2023
🚨L’armée israélienne bombarde maisons isolées et zones résidentielles au sud du Liban.
Plusieurs civils, dont deux journalistes, ont été tués.
C’est la journée la plus meurtrière au Liban depuis le début de la guerre de Gaza. pic.twitter.com/rNqje365o7
— Claude El Khal (@claudeelkhal) November 21, 2023