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Des Russes désespérés se battent pour… des godemichés importés

Vous vous souvenez du plan ? Détruire l’économie russe, imposer un changement de régime et apporter la « victoire à l’Ukraine ». Jusqu’à présent, cela ne fonctionne pas très bien.

Robert Harneis
Robert Harneis, journaliste

Par Robert Harneis

La guerre européenne par procuration en Ukraine, contre la Russie, ressemble chaque jour un peu plus à une mauvaise série télévisée.
Nous avons d’abord eu les Howitzers français Caesar, envoyés par le président Macron pour armer Kiev. Deux d’entre eux ont été achetés par des agents des services secrets russes à des soldats ukrainiens, sur le marché noir. Le fabricant d’armes russe Uralvagonzavod, qui produit notamment des chars Armata et des affûts d’artillerie automoteurs Msta-S, a chaleureusement remercié le président Macron pour les canons automoteurs (5 millions d’euros chacun), qu’il étudie actuellement.

Pour une poignée de bitcoins

Ensuite, des médias raisonnablement fiables, rapportent que les Ukrainiens, toujours pleins de ressources, ont vendu au moins un, voire deux des dix-huit lance-roquettes HIMAR très spéciaux envoyés à grands frais par les États-Unis pour arrêter les Russes et leurs alliés autonomistes du Donbass, voire les obliger à battre en retraite. Le prix de vente aurait été de 880.000 dollars, en liquide bien sûr.
Selon des sources russes, l’annonce de ce type de transaction est retardée pour permettre aux Ukrainiens concernés d’envoyer quelques bitcoins à leurs familles et de les faire sortir du pays avant la publication de la nouvelle. Le prix « élevé » est lié au logiciel et aux munitions qui l’accompagnent, pour un montant supplémentaire de 330 000 dollars. Les armes et les accessoires, semble-t-il, sont laissés discrètement en territoire contesté pour être collectés. Considérant que chaque lanceur coûte environ 5,5 millions de dollars et que les fusées coûtent entre 3 et 5 millions de dollars chacune, les Russes n’ont pas trop payé.
Entre-temps, l’OTAN a donné avec enthousiasme toutes ses armes de rechange à l’Ukraine, et même davantage. La façon dont ils vont équiper leur nouvelle force de réaction rapide (imaginaire ?) de 300 000 hommes en cas de guerre avec la Russie n’est pas claire.

Du rififi en Europe

Sur le front politique, les problèmes ne manquent pas… en Occident. La coalition qui gouverne l’Italie s’effrite avec la désertion du parti 5 étoiles et le premier ministre nommé par l’UE, Mario Draghi, a présenté sa démission au président Sergio Mattarella, qui est encore plus âgé que le président Biden. Draghi a remporté son vote de défiance mais a quand même démissionné parce que les conditions pour gouverner « n’existent plus ».
Imaginez la frustration de cet homme de 74 ans très éprouvé, lorsqu’il a été renvoyé à son bureau et que sa démission a été refusée. Tout cet argent de Goldman Sachs, plus d’énormes pensions, et il ne peut pas prendre sa retraite et le dépenser. Il faut à tout prix éviter une élection et protéger l’euro.
L’Allemagne est sous le choc de la présence présumée du chancelier Scholtz à une fête du viol. Oui, vous avez bien lu, pas à une rave party. La saga de l’énergie est une comédie à elle seule. Je ne veux pas de gaz russe ; je dois avoir du gaz russe ; je ne peux pas avoir de gaz russe. En plus de cela, l’ingrat ambassadeur ukrainien a traité Scholz de « saucisse allemande boudeuse ». Le pire, c’est que vous devez maintenant payer 18 dollars par mois pour allumer le chauffage des sièges de votre nouvelle BMW, ou du moins c’est ce qu’on nous dit – nous ne pouvons pas nous en offrir une.

Le Royaume-Uni russophobe

Il va sans dire que la France prospère désormais sous un gouvernement minoritaire. L’Estonie a perdu son très belliqueux Premier ministre. Inutile de mentionner les problèmes terminaux rencontrés par le chef de guerre Churchillien du Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson. Même la tentative d’interdire les Russes à Wimbledon a échoué, une Russe ayant remporté le ‘’simple dames’’ sous le drapeau du Kazakhstan. Malheureusement pour le Royaume-Uni russophobe, la joueuse de tennis Elena Rybakina, née et élevée à Moscou, n’a pas pris la nationalité étrangère en 2019 parce qu’elle déteste Poutine, mais parce que les Kazakhs voisins paient mieux et sont très friands de tennis. C’est aussi la première finale dans laquelle aucun des deux joueurs n’est originaire de l’Ouest. Est-ce un présage ?

L’euro à parité avec le dollar

En Russie, malgré tous les efforts de la Banque centrale russe, le rouble a de nouveau bondi sous les 60 pour un dollar, plus fort qu’avant le début de la guerre. Comme les Allemands l’ont découvert avec le Deutsche Mark, le fait d’avoir une monnaie très valorisée peut s’avérer gênant. Pendant ce temps, l’euro est tombé à la parité avec le dollar pour la première fois depuis 2002.
Personne en France ne semble se souvenir qu’en 2017, la candidate présidentielle Marine Le Pen a été ridiculisée pour avoir dit qu’une dévaluation de 15% était acceptable si l’on voulait quitter l’euro.
Sur le front des sanctions, les alliés de l’OTAN, l’Allemagne et le Canada, se sont battus sur le blocage d’un équipement vital pour le gazoduc Nord Stream 1, envoyé par Siemens à leur division canadienne pour réparation (pourquoi ?). Les Canadiens ne voulaient pas le rendre et les Allemands ont dû insister assez fermement pour les faire changer d’avis. Ou peut-être pour faire changer d’avis Washington. Pour l’instant, il n’y a pas de gaz qui passe par Nord Stream 1 ou 2. Pour la première fois, l’UE utilise du gaz américain, plus cher que le gaz russe, plus fiable et bon marché.

L’enclave russe de Kaliningrad

La Lituanie a été intimidée par Bruxelles pour qu’elle cesse de bloquer les marchandises circulant entre la Russie continentale et l’enclave russe balte de Kaliningrad et a maintenant accepté de laisser passer la plupart des marchandises. Il semble que l’idée que les Russes puissent bloquer tous les États baltes était un peu inquiétante, mais pas autant que la menace de retirer la reconnaissance des frontières de la Lituanie. Cela aurait signifié que la Russie ne reconnaissait plus les frontières extérieures de l’Union européenne.
Bloomberg nous apprend que l’UE prévoit maintenant de rationner le gaz pour l’hiver. Pendant ce temps, les prix des denrées alimentaires et des carburants augmentent de façon alarmante.

Ursula von der Leyen, un agent russe ?

En Russie, en revanche, la baisse estimée du produit intérieur brut (PIB), due aux sanctions, est passée de moins 15 à 20 % à environ moins 3,5 %. La production manufacturière repart et les prix commencent à baisser, avec des recettes pétrolières et gazières record pour des volumes de vente plus faibles. Aucun rationnement n’est envisagé là-bas.
On peut raisonnablement se demander si la présidente de la Commission, Ursula Van der Leyen, n’est pas un agent russe, compte tenu des dégâts économiques subis par l’UE sous sa présidence depuis son entrée en fonction il y a moins de trois ans ?
Il serait toutefois stupide de suggérer que les sanctions ne perturbent pas l’économie russe et l’emploi dans certaines régions.
Il semble que le Mozart de la finance, et le Napoléon financier de la France, Bruno Le Maire, ait eu raison après tout, que l’économie russe est sur le point de s’effondrer. Comme il nous l’a dit au début de la guerre, « le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l’Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économique ».
Dans certains secteurs d’importation en particulier, la détresse est réelle en Russie. Le média MK rapporte un incident grave à Moscou :  » un criminel sur un scooter rose et armé d’un fusil de chasse, a volé son gode à un Moscovite « . Des hommes désespérés, des mesures désespérées.
Pendant ce temps, en Ukraine, des milliers de personnes meurent.

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