Le 27 septembre 2022, les deux pipelines transportant le gaz russe vers l’Europe ont été détruits en mer Baltique. Les auteurs ont été identifiés et arrêtés par la police allemande. Ils ne sont pas Russes, mais Ukrainiens.

Un tournant majeur dans l’enquête sur l’explosion des gazoducs North Stream en mer Baltique. Les autorités allemandes affirment que Sergei K., un citoyen ukrainien de 49 ans, arrêté mercredi soir dans la province italienne de Rimini, aurait été le chef d’un commando responsable de l’attaque.
Selon un mandat d’arrêt consulté par plusieurs médias allemands, dont l’ARD, le Süddeutsche Zeitung et Die Zeit, l’homme est accusé d’avoir orchestré l’opération qui a endommagé trois des quatre conduites des gazoducs North Stream, essentiels à l’approvisionnement énergétique de l’Allemagne en gaz russe.
Un séjour en famille interrompu
L’arrestation s’est déroulée dans une maison de vacances sur la côte adriatique, où Sergei K. séjournait avec sa femme et ses deux enfants. Son avocat nie catégoriquement les accusations, comme l’ont rapporté plusieurs médias italiens. L’homme fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour « sabotage anticonstitutionnel ».
Une opération minutieusement préparée
L’enquête, menée par les autorités allemandes, indique que six autres personnes — civils, anciens militaires et soldats en service — auraient participé à l’opération. Le groupe aurait utilisé de faux passeports pour entrer en Allemagne, avant de louer un voilier, l’Andromeda, dans le port de Rostock.
Depuis cette embarcation, des plongeurs auraient placé au moins quatre charges explosives à une profondeur de 70 à 80 mètres, directement sur les conduites de North Stream 1 et North Stream 2. Après l’attaque, le commando aurait été exfiltré en Ukraine grâce à un chauffeur chargé de les récupérer.
Un sabotage aux répercussions géopolitiques
Le sabotage du 26 septembre 2022 avait secoué l’Europe. Trois explosions avaient mis hors service l’essentiel des deux gazoducs reliant directement la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique. Déjà gelé depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, le projet North Stream était devenu un symbole des tensions énergétiques et géopolitiques entre Moscou et l’Occident.
Si la Russie avait rapidement dénoncé un « attentat terroriste » imputé à l’Occident, d’autres voix, notamment en Europe, avaient évoqué la piste d’acteurs proches de l’Ukraine. L’arrestation de Sergei K. en Italie constitue donc un élément déterminant, même si la justice devra encore établir les responsabilités réelles de l’homme et de ses présumés complices.
C’est une nouvelle déflagration.
Le sabotage du gazoduc russe Nord Stream en 2022 en mer Baltique a été validé au plus haut niveau à Kiev, affirme ce jeudi le Wall Street Journal, y compris au départ par le président ukrainien Volodymyr Zelensky
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— Le Parisien (@le_Parisien) August 16, 2024
Les enquêteurs allemands indiquent qu’au total, six personnes ont été impliquées : civils, anciens militaires et militaires en service.
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