Les grands groupes industriels de l’armement s’enrichissent en livrant des armes aux belligérants. Car il faut renouveler les stocks et expérimenter de nouvelles technologies sur le terrain.
Pour faire la guerre, il faut des armes. Des chars, des avions, des missiles, des munitions… qu’il faut entretenir et renouveler régulièrement pour rester au top de la technologie.
La France dispose d’un complexe militaro-industriel très important qui est le troisième exportateur mondial d’armes derrière les États-Unis et la Russie. Avec un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, l’industrie de l’armement est composée d’une dizaine de grands groupes (Thalès, Naval Group, Safran, Dassault Aviation, le CEA et Nexter, fabricant du char Leclerc notamment, mais aussi Airbus, 7e fabricant d’armes mondial, et MBDA, groupe européen). À quoi il faut ajouter une kyrielle de PMER-PMI qui, ensemble, emploient plusieurs dizaines de milliers de personnes. La France propose une offre militaire complète : matériels navals, terrestres et aériens.
Des armes françaises à la Russie
Malgré l’embargo européen sur la Russie après l’invasion de la Crimée, en 2014, la France a continué à livrer discrètement des armes au Kremlin, entre 2015 et 2020. Notamment des caméras et des équipements destinés à moderniser les tanks et les hélicoptères qui pourraient bien être actuellement utilisés en Ukraine.
Selon le magazine Disclose, « la France a délivré au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros, comme l’indique le dernier rapport au Parlement sur les exportations d’armement, sans toutefois préciser le type de matériel livré. »
La Grande-Bretagne (40 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 300.000 emplois) occupe la deuxième place de fabrication et de vente d’armes en Europe, devant l’Allemagne (8 milliards d’euros, 80.000 emplois), l’Italie (5 milliards d’euros, 500.00 personnes), l’Espagne et la Suède (3 milliards d’euros chacun, 150.00 emplois).
Des armes pour l’Ukraine
Dès le début de l’invasion russe en Ukraine, les pays occidentaux ont proposé des armes à l’armée de Zelensky. Paris, comme d’autres capitales européennes, a en effet fourni des équipements de protection, casques et gilets pare-balles. Mais, depuis, la France livre, selon Le Monde, des missiles antichars Milan aux combattants ukrainiens.
Selon d’autres sources, la Belgique a annoncé vouloir fournir 2 000 fusils-mitrailleurs, 5 000 fusils automatiques, 200 armes antichars et 3 800 tonnes de carburant. Les Pays-Bas évoquent des fusils de précision ou des missiles sol-air. Berlin a annoncé la livraison de 2.700 missiles anti-aériens supplémentaires qui, ironie de l’histoire, sont de fabrication russe !
Les États-Unis ne sont pas en reste. Les USA sont évidemment les premiers fabricants et marchands d’armes au monde grâce à des entreprises telles que Lockheed Martin, General Dynamics, Boeing et Raytheon, qui font partie des 500 plus grandes compagnies du monde. Le budget de la Défense de Washington s’élève à 770 milliards de dollars. Les États-Unis vont fournir une nouvelle aide militaire à l’Ukraine d’un montant de 350 millions de dollars, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
L’armée russe
Pour autant, il n’est pas question, pour les États européens, comme pour les États-Unis ou encore l’OTAN se participer directement au conflit armé. Le risque serait trop grand de déclencher une troisième guerre mondiale en Europe. Car la Russie reste la deuxième puissance militaire de la planète. Dotée d’un budget de 41 milliards d’euros (près de 2% du PIB), la Russie dispose de 850 000 soldats actifs, ainsi qu’une réserve de 250 000 hommes et femmes.
La Russie est aussi l’un des sept pays reconnus officiellement comme possédant l’arme nucléaire. C’est d’ailleurs elle qui possède le plus vaste et le plus puissant arsenal nucléaire au monde.
Voilà plus d’un mois que l’armée russe bombarde les villes ukrainiennes au grand désespoir des populations locales. Pendant ce temps, les marchands d’armes se frottent les mains. Le business continue, plus florissant que jamais !