Des élus du Grand Est demandent au gouvernement français de refuser une nouvelle exploitation fossile sur le territoire, notamment en Moselle.
Alors que la COP26 est en train de se tenir à Glasgow, le gouvernement va devoir se prononcer prochainement sur l’exploitation de gaz de couche de charbon sur le sol français.
Ce mercredi 10 novembre, France Info publie une tribune cosignée par de nombreux élus du Grand Est (maire, conseillers régionaux et parlementaires) qui appellent le gouvernement à refuser ce permis d’exploitation. Ils rappellent que les enjeux climatiques soulevés par cette énergie fossile ne sont pas conciliables avec les ambitions de la France en matière de climat et de préservation de l’environnement.
40 villages, 400 puits
Ce ne sont pas moins de 400 puits de forage en Moselle qui pourraient être exploités par la Française de l’Énergie (anciennement Européan Gas Limited). Il s’étendrait sur 40 communes de Moselle et un territoire de 191 km². Il permettrait à la Française de l’Énergie, société cotée en bourse, d’exploiter le gaz contenu dans les veines de charbon d’ici à 2040, voire au-delà, sans garantie réelle sur les conditions de cette exploitation.
Depuis plusieurs années, cette entreprise, qui détient un permis d’exploration depuis 2004, a multiplié les essais de techniques alternatives à la fracturation hydraulique – seule technique permettant l’exploitation de ce gaz non conventionnel de façon rentable, mais interdite par la loi depuis 2011. Ces essais ont tous été infructueux, mais impliquent des impacts environnementaux bien réels, notamment la consommation de 8000 m3 d’eau par forage, des risques de contamination des nappes phréatiques et l’aggravation du changement climatique via des fuites de méthane.
Quelque 66 élus, maires, conseillers régionaux et parlementaires, demandent l’arrêt immédiat de ce projet anachronique.
Le gaz de couche en Moselle
L’entreprise « La Française de l’Énergie » a redéposé fin 2018 une demande de concession pour exploiter le gaz de couche de charbon en Lorraine (Grand-Est). Selon le code minier, le gouvernement a 3 ans pour statuer sur cette demande, la décision devrait intervenir d’ici à la fin de l’année.
L’extraction du gaz de couche de charbon requiert l’utilisation de techniques non conventionnelles pour son extraction, semblables à celles utilisées pour le gaz de schiste. Ce type d’hydrocarbure n’a jamais été exploité en France, mais les impacts environnementaux et climatiques de son extraction sont bien connus à l’étranger : pollution de l’air, de l’eau, des sols, fortes émissions de gaz à effet de serre. Des études et rapports sanitaires et environnementaux pointent des risques sans ambiguïté.
Les rapports du GIEC et les effets déjà visibles du dérèglement climatique, ont mis en évidence la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et de tourner définitivement le dos aux énergies fossiles.
Alors que le Président Emmanuel Macron tape du poing sur la table à Glasgow pour demander aux pays de prendre des mesures à la hauteur de l’urgence climatique, la France aurait la possibilité de montrer l’exemple en refusant d’autoriser une nouvelle exploitation fossile sur le territoire. Au-delà des annonces et des promesses, il est temps que des mesures concrètes soient prises.
Refuser la concession
Élus locaux et parlementaires prennent leurs responsabilités et cosignent une tribune demandant au gouvernement une décision cohérente avec les engagements pris en matière de climat.
Ils appellent à une transition écologique juste et durable, qui assurerait aux générations futures un avenir pérenne, sans nuire à leurs conditions de vie et aux équilibres naturels.
En janvier 2021, de nombreuses organisations – dont Les Amis de la Terre, Attac France, Greenpeace, la campagne Fossil Free politics, APEL 57 – avaient déjà publié une lettre ouverte pour demander le refus du permis d’exploitation.
Associations et élus s’accordent pour demander au gouvernement et au Ministère de la Transition écologique de refuser cette concession et de cesser d’encourager l’exploitation de nouvelles énergies fossiles.
Jacques FERNIQUE, sénateur du Bas-Rhin, Christophe AREND, député de la 6è circonscription de la Moselle et Hélène ZANNIER, député de la 7è circonscription de la Moselle.
Moselle: mobilisation contre l’exploitation du gaz de couche