Le trop long confinement de 2020 dû à la crise sanitaire et le stress qu’il a provoqué, a donné aux citadins des envies d’espace, de liberté, de lumière. Parfois, sans quitter sa maison, sous un bel abri de terrasse.
C’est un phénomène nouveau : le besoin d’extérieur. La crise sanitaire a rendu les Français claustrophobes. Ils sont de plus en plus nombreux, pour ceux qui le peuvent, à quitter la ville pour la campagne, à aménager leur bout de jardin, à créer un abri de terrasse , une véranda, une pergola, pour vivre dehors le plus longtemps possible.
L’attrait de la campagne
Les agences immobilières constatent cet exode urbain et l’appétence des citadins pour les villes moyennes. Les citadins ont envie de verdure. L’édition 2020 du Baromètre des Territoires montre que près d’un quart des actifs, habitant dans les grandes villes (de plus de 100 000 habitants), envisage de déménager pour habiter dans une ville moyenne. (Selon la Direction générale des collectivités locales, la France compte quelque 930 villes moyennes).
Cette migration est confirmée par le baromètre du notariat qui constate « l’évolution du marché de l’immobilier dans les 222 villes bénéficiaires du programme national Action Cœur de Ville (ACV) … Les volumes de vente progressent depuis 2018 : + 23 320 ventes (appartements anciens et maisons anciennes) entre 2018 et 2019 dans les agglomérations Action Cœur de Ville et + 12 870 entre 2019 et 2020 ».
Des villes à taille humaine
D’où ce constat de Rollon Mouchel-Blaisot, directeur du programme Action Cœur de Ville : « Les résultats de ce deuxième baromètre renforce la raison d’être du programme national ACV, à savoir soutenir l’attractivité résidentielle et économique des villes ‘’moyennes’’. Celles-ci sont de plus en plus reconnues pour ce qu’elles offrent : des logements spacieux et accessibles, un cadre de vie agréable et les commodités essentielles à proximité. La requalification des cœurs de ville est plus que jamais une ardente obligation pour répondre aux aspirations croissantes de nos concitoyens à vivre dans une ville à taille humaine ».
« Dehors et dedans à la fois »
Ce n’est donc pas un hasard si les professionnels de l’immobilier, mais aussi de l’aménagement des espaces extérieurs privés, les horticulteurs, les piscinistes, les concepteurs et créateurs d’abris de terrasses développent fortement leurs activités depuis la crise sanitaire.
« J’habite en ville, j’ai un petit jardin dont je ne m’occupais pas beaucoup jusqu’ici, reconnaît Agnès, habitant à Nancy. J’ai tellement souffert du confinement que je viens de faire quelques aménagements et créer une véranda très lumineuse. Je suis à la fois dehors et dedans à la fois. C’est très agréable. »
Comme Agnès, les citadins qui ne partent pas vivre à la campagne, ont soif, eux aussi, d’espace, de lumière et de liberté. C’est l’un des effets inattendus de la crise sanitaire qui réconcilie les Français avec la nature.