Occitanie
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Les leçons du premier tour

Les chiffres sont là, et ils sont décevants pour le parti présidentiel à dix mois de la course à l’Elysée. Mais le parti de Marine Le Pen est aussi à la peine. Il faut dire que deux Français sur trois n’ont pas voté.

Elections régionales 2021 (DR)
Elections régionales 2021 (DR)

Premier indicateur inquiétant : la participation. Avec un record de 66,74 % d’abstention, ce sont deux Français sur trois qui ont boudé les urnes. Les élus de tous bords seraient bien inspirés de s’interroger sur ce rejet massif de la politique. Ce déficit abyssal de démocratie témoigne d’un manque de confiance des Français à l’égard de ceux qui les gouvernent. C’est la raison sans doute pour laquelle le Premier ministre, Jean Castex, a lancé « un appel solennel à tous les Français pour qu’ils aillent voter. « Faire gagner l’abstention, c’est faire perdre la démocratie » dit-il sur Twitter.

La République en Marche arrière

Les chiffres du premier tour montrent aussi que le parti présidentiel est à la peine. Il est éliminé dans trois régions et nettement distancé dans toutes les autres.
En effet, la République en Marche ne totalise que 10% des suffrages sur l’ensemble de l’Hexagone. C’est un camouflet pour Emmanuel Macron qui a envoyé 15 ministres dans la bataille et qui a fait de ce scrutin des régionales l’ouverture de la campagne présidentielle de 2022.
En Ile-de-France, la présidente sortante Valérie Pécresse se taille la part du lion en collectant 35,94% des suffrages alors de Jordan Bardella (RN) n’arrive qu’à 13,12%, devant Julien Bayou (EELV) à 12,95 et Laurent Saint-Martin LREM à 11,76 %.

PACA : rien n’est joué

La République en Marche, avec Bruno Bonnel, culmine à 12,33% en Auvergne-Rhône-Alpes alors que Laurent Wauquiez s’octroie 43,79% des voix, loin devant EELV (Fabienne Grébert, 14,45%), Andréa Kotarac, RN à 12,33% et Najat Vallaud-Belkacem, pour le PS, à 11,4%.
En PACA, comme annoncé, Thierry Mariani (RN) se place en première position (36,38%) devant le président sortant Renaud Muselier (31,91%). Mais le candidat du PS et de la gauche, Jean-Laurent Félizia (16,89%) a décidé de se désister pour faire barrage au RN.
En Centre-Val-de-Loire, la situation reste critique pour le président socialiste sortant François Bonneau qui arrive péniblement en tête avec 24,81% des suffrages, devant le RN Aleksandar Nikolic (22,24%) et Nicolas Forisser (LR) 18,82%. Le représentant du parti macronien, Marc Fesneau culmine à 16,65%.

De Rugy à 11,97%

En Bourgogne-Franche-Comté, la présidente sortante, Marie-Guite Dufay engrange 26,52% des suffrages devant le lepéniste Julien Odoul à 23,19%. Le Républicain Gilles Platret obtient 21,04% des voix devant le Marcheur Denis Thuriot (11,69%).
Autre déroute du parti d’Emmanuel Macron, en Pays de la Loire où la sortante, Christelle Morançais se classe première du premier tour avec 24,29% des votants devant Matthieu Orphelin (ex-Marcheur) à 18,70%, devant aussi le socialiste Guillaume Garot (16,31%), Hervé Juvin, RN à 12,53% et, enfin, François de Rugy (LREM) à 11,97%.
En région Occitanie, la sortante Carole Delga n’est en rien menacée puisqu’elle collecte 39,57% des suffrages du premier tour, devant le RN Jean-Paul Garraud à 22,61%. Le Républicain Aurélien Pradié est à 12,19%.

Quadrangulaire en Grand Est

En Nouvelle-Aquitaine, le socialiste Alain Rousset obtient 28,84% devant la candidate du RN Edwige Diaz (18,21%) le Modem représenté par la ministre Geneviève Darrieussecq (13,71%) et Nicolas Florian, LR à 12,46%.
En région Grand Est, jean Rottner arrive largement en tête de ce premier tour avec 31,15% des voix devant le RN Laurent Jacobelli (21,12%), Eliane Romani (EELV à 14,60% et la ministre Brigitte Klinkert (LREM) à 10,77%. Une quadrangulaire par conséquent.
Pas de surprise en Normandie où le président sortant Hervé Morin (Centriste) est en tête avec 36,86% des voix devant le RN Nicolas Bay (19,86%), devant la gauche, avec Mélanie Boulanger (18,37%) et Laurent Bonnaterre, LREM à 11,07%.
En Bretagne où la situation semblait compliquée, c’est finalement le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard qui prend la tête de la compétition avec 20,95% des suffrages. Il est suivi par la candidate LR Isabelle le Callennec (16,27%) puis par Thierry Burlot (RN) à 15,53%, puis par l’écologiste Claire Desmares-Poirrier (14,83%) et le RN Gilles Pennelle (14,27%).
Enfin, en Corse Gilles Siméoni, président sortant, obtient 29,19% devant le nationaliste Laurent Marcangeli à 24,86%.

Le deuxième tour?

Ainsi, La République en Marche est la grande perdante de cette consultation et devra en tirer toutes les leçons à quelques mois de la présidentielle. Mais le parti de Marine Le Pen ne profite pas de cette élection pour s’affirmer dans les régions. Compte tenu du taux très élevé de l’abstention, il faudra attendre dimanche prochain pour savoir si les Français vont continuer de bouder les urnes ou si, dans un sursaut démocratique, ils vont prendre conscience des enjeux de ces deux scrutin, les départementales et les régionales.

 

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