Le Comité Science, Santé et Société de Strasbourg (C4S), le premier en France dans une grande ville émet des recommandations aux élus de l’Eurométropole pour « faciliter le contrôle de l’épidémie de Covid-19 ».
Parce qu’une course de vitesse est engagée contre le virus SARS-CoV-2 responsable de la Covid-19 avec ses nouveaux variants, le Comité Science, Santé et Société de Strasbourg (C4S) propose aux élus une série d’actions visant à contrôler l’épidémie.
Une première en France, mis en place en septembre dernier par la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian et la présidence de l’Eurométropole, Pia Imbs, ce conseil scientifique et citoyen composé d’une vingtaine de médecins, de scientifiques, de représentants de la vie publique et de citoyens a pour but d’accompagner les élus municipaux dans la préparation et la mise en place de politiques sanitaires locales.
De nouveaux messages « prévenir, expliquer, responsabiliser, motiver, rassurer »
Car la flambée du virus dans plusieurs villes comme Nice ou Dunkerque font craindre une recrudescence de l’épidémie en Alsace et à Strasbourg dans les semaines qui viennent. Et justifie de renforcer les mesures barrière. Certes, la stratégie vaccinale a débuté mais les effets ne seront tangibles que dans plusieurs semaines voire mois.
On voit Israël et l’Angleterre qui ont deux mois d’avance sur la France avec de vrais bénéfices… alors il faut agir vite si l’on veut contrôler la situation et reprendre une vie plus normale.
D’où les dix mesures préconisées par le C4S, à mettre en œuvre en concertation avec l’Etat (préfecture et ARS). Il s’agit bien sûr de « prévenir, tester, alerter et protéger », écrit le Comité scientifique dans une note remise récemment aux élus. Mais surtout sortir de la peur et mettre en place une stratégie nouvelle visant aussi à « expliquer, responsabiliser, motiver, rassurer ».
Transparence sur la vaccination, pédagogie sur l’hygiène des mains
Il s’agit donc de :
- Favoriser toutes les actions pédagogiques qui permettront d’expliquer et donc de rassurer pour favoriser une meilleure acceptation de la vaccination.
- Accompagner les décisions par une communication sur la transparence des règles de sécurité mises en place pour surveiller l’efficacité et surtout la tolérance des vaccins est indispensable.
Dans cet esprit, une présentation des chiffres strasbourgeois / alsaciens (type de vaccination, nombre de vaccinés et déclarations de pharmacovigilance) pourrait être certainement de nature à rassurer. Des rencontres entre citoyens et experts pourraient être utiles. - Rappeler l’importance de renforcer les mesures de prévention primaire : hygiène des mains en particulier dont la marge de progrès est énorme, port du masque ou dispositif anti-postillons etc.
- Poursuivre les campagnes de dépistage dans les lieux où il existe d’importants brassages de population. Et d’effectuer le dépistage par des outils numériques originaux et autres indicateurs comme l’analyse virologique des eaux usées : le réseau OBEPINE produit des résultats toutes les semaines : il est souhaité de le valoriser comme un outil précoce et transparent d’information aux populations
- Prendre en compte des conséquences psycho-sociales dans différents écosystèmes (entreprises privées et publiques, enseignement etc.) via un numéro vert et des structures d’accueil.
- Assurer l’accueil et de soutien des citoyens et étudiants dans des situations de précarité. L’impact de l’épidémie porte surtout sur les populations les plus en difficulté.
- Promouvoir la culture (spectacles « digitaux ») par tous les moyens « distanciels » possibles dans l’attente de la reprise des activités culturelles présentielles si importantes dans notre société.
- Recenser et diffuser toutes les initiatives dans la ville pour essayer d’atténuer la sinistrose et la lassitude qu’induit cette épidémie
- Mener une campagne d’information pour expliquer comment l’on se défend contre les infections. Des moyens simples : l’activité physique, une alimentation équilibrée, des stratégies anti-stress et des mesures de complémentation notamment en vitamine D. Cette vitamine a différents effets bénéfiques pour éviter une forme sévère de Covid-19. La vitamine D n’est ni un traitement antiviral ni un vaccin, mais la correction d’une carence en vitamine D, sous la coordination de son médecin traitant, est une excellente chose surtout en hiver.
- Des mesures de soutien à l’Hôpital et à tous les soignants et les chercheurs par différentes actions doivent être envisagées pour affirmer la bienveillance des collectivités pour le monde de la santé. Les membres du C4S sont profondément engagés dans ce soutien légitime et nécessaire.
Ainsi, la ville de Strasbourg a été parmi les premières villes à lever la confidentialité des données sur le eaux usées, marqueur précoce de tendance épidémique : ces données sont maintenant consultables sur le site du réseau piloté par le Pr Vincent Marechal : Strasbourg – Réseau OBEPINE (reseau-obepine.fr)
Les chiffres clés des hospitalisations du CHU de Strasbourg et de la dynamique de vaccination sont également disponibles. Ainsi, plus de 11200 vaccinations ont été réalisées sur le seul site des HUS. Les indicateurs sont rassurants et après une chute importante des hospitalisés début février, les chiffres sur le CHU sont en amélioration lente et progressive.
Le C4S souhaite au total favoriser la responsabilisation de chacun dans une démarche citoyenne solidaire mais aussi appeler à une forme d’enthousiasme et d’optimisme que les gestes barrières, le lavage des mains dans l’espace public (transports, entrée des commerces) et la campagne de vaccination qui monte en puissance sur l’ensemble de l’Eurométropole laisse espérer.
Le Dr Jean-Michel Wendling, spécialiste prévention santé au travail à Strasbourg, est consultant scientifique pour infodujour.fr.