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Grand Est : conditions de logement pendant le confinement

Dans le Grand Est, 1.939.000 personnes, soit plus d’un habitant sur trois vit en appartement, et 252 000 personnes vivent dans un logement sur-occupé. Difficile pendant la période du 17 mars au 11 mai 2020. (INSEE).

téléphoner aux personnes âgées (PxHere)

Les familles monoparentales s’avèrent particulièrement concernées par la suroccupation. Les difficultés sont aussi accrues pour les personnes qui vivent seules, notamment les plus âgées. Dans la région, elles sont 198 500 dans ce cas, âgées de plus 75 ans. Le confinement touche aussi durement les résidents des établissements pour personnes âgées et des autres établissements médicosociaux, au nombre de 90 400 dans le Grand Est.

Plus d’un habitant du Grand Est sur trois vit dans un appartement

Si les habitants d’une maison disposent le plus souvent d’un jardin, l’accès à un extérieur privatif est plus rare pour les occupants d’appartements. Dans le Grand Est, près de 1 939 600 personnes vivent dans un appartement, soit 35,7 % de la population des ménages. Cette part, inférieure de 1,5 points à la moyenne métropolitaine, varie fortement d’un département à l’autre, en lien avec la densité de population. Elle dépasse les 40 % dans les deux départements rhénans (46 % pour le Bas-Rhin), tandis que la vie en appartement concerne moins de 20 % des Meusiens et Haut-Marnais.

252 000 personnes vivent dans un logement sur-occupé

Près de 252 000 personnes, soit 4,7 % de la population régionale, habitent dans un logement sur-occupé, c’est-à-dire qu’elles vivent à deux ou plus dans un logement où le nombre de pièces est insuffisant au regard de la taille de leur ménage. Ainsi, exception faite des studios abritant une seule personne, plus de 64 000 logements de la région sont sous-dimensionnés au regard du nombre de leurs occupants.

La part des personnes vivant dans un logement sur-occupé est là aussi la plus forte dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, avec respectivement 6,8 % et 5,9 %. Elle dépasse également 5 % dans l’Aube, pour 2,6 % et 2,7 % dans la Meuse et la Haute-Marne.

Plus de la moitié des logements sur-occupés se situent dans une unité urbaine dépassant les 100 000 habitants. Si en moyenne 9,4 % des logements des quartiers prioritaires de la politique de la ville sont sous-dimensionnés, cette proportion dépasse 15 % dans certains quartiers de Nancy (Plateau de Haye – Maxéville : 17,7 %) ou Strasbourg (Hautepierre : 16,3%, Cronenbourg : 15 %).

Près de 11 % des familles monoparentales vivent dans un logement trop petit

Les difficultés rencontrées en confinement sont étroitement liées à la composition du ménage. Notamment, 322 700 familles monoparentales vivent en appartement, et 44 % d’entre elles ont la charge d’au moins un enfant de moins de 10 ans, dont il faut assurer la garde, mais aussi le suivi scolaire. Les familles monoparentales sont particulièrement concernées par la suroccupation : près de 11 % de ces familles vivent dans un logement sous-dimensionné et cette proportion grimpe à plus de 15 % en considérant les parents isolés ayant la charge d’au moins un enfant de moins de 10 ans.

Par ailleurs, dans la région, près de 7 900 personnes vivent à quatre ou plus dans un appartement de une ou deux pièces.

Près de 858 000 personnes vivent seules, soit 16 % de la population

Dans les Grand Est, 857 800 personnes vivent seules, soit 16 % de la population régionale. Une partie d’entre elles, comme les étudiants ou certaines personnes âgées, ont sans doute pu rejoindre leur famille à l’annonce du confinement. Mais pour les autres, la situation actuelle peut être particulièrement difficile à vivre : les contacts sociaux limités, voire absents, peuvent avoir des conséquences sur le moral et sur la santé. Les plus vulnérables d’entre elles, notamment les personnes âgées ou porteuses de handicap, doivent faire face à des difficultés spécifiques. Elles doivent en effet gérer seules les actes indispensables de la vie quotidienne, comme faire leurs courses ou se soigner.

Le confinement complique le quotidien des personnes âgées seules…

Dans la région, 23 % des personnes qui vivent seules ont au moins 75 ans, soit 198 500 personnes : huit sur dix sont des femmes. Elles représentent 3,7 % de la population des ménages du Grand Est (comme dans l’ensemble de la métropole), mais cette proportion est plus élevée dans les territoires ruraux. Elle dépasse 4,5 % dans la Haute-Marne et les Vosges.

… et des personnes seules porteuses de handicap ou touchées par la pauvreté

Le confinement dégrade aussi les conditions de vie des personnes seules porteuses de handicap, qui doivent gérer seules les difficultés du quotidien. Dans le Grand Est, 66 700 personnes qui vivent seules bénéficient de l’allocation adulte handicapé (AAH), destinée à des personnes handicapées aux revenus modestes. Parmi elles, 58 % sont des hommes et 45 % ont plus de 50 ans.

La pauvreté et la précarité rendent également le confinement plus difficile à vivre. Dans la région, 136 000 personnes seules vivent sous le seuil de pauvreté, dont 20 800 âgées de 75 ans ou plus. Le taux de pauvreté des personnes seules est le plus élevé dans les Ardennes et dans les Vosges (21,7 % et 19,5 %).

Le Grand Est compte 90 400 résidents en institution, dont 47 800 en EHPAD

Le virus est particulièrement dangereux pour les personnes vivant en institution, du fait de leur âge et/ou de leurs pathologies. Des mesures de confinement très strictes ont donc été prises dans ces établissements, interdisant les visites et les activités communes, mais renforçant fortement le sentiment d’isolement.

Selon nos estimations, début 2020, dans le Grand Est, 64 600 personnes âgées de 60 ans et plus vivent en institution, ainsi que plus de 25 700 personnes âgées de moins de 60 ans. Au total, 1,6 % de la population régionale vit en institution (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou non, résidences-autonomie, résidences seniors et autres établissements médicosociaux). Sans compter les résidents des autres établissements médicosociaux tels que les institutions accueillant des personnes en situation de handicap, la région compte 58 600 résidents de 60 ans et plus en établissements d’hébergement pour personnes âgées, dont 47 800 en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Le nombre total de résidents en hébergements pour personnes âgées rapporté à la population des 75 ans et plus s’élève à 11,3 %. De ce point de vue, les Vosges arrivent en tête (13,5 %), du fait d’une part importante de personnes de plus de 85 ans, plus souvent dépendantes. La résidence en hébergements pour personnes âgées est également courante dans la Marne. Elle est moins fréquente dans le Bas-Rhin, où le maintien à domicile est favorisé par la densité de population, avec plus de soignants et d’associations d’aide à domicile.

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