Un homme « sans domicile fixe » est mort le 31décembre, dans les rues de Metz. Le collectif mosellan de lutte contre la misère crie sa colère .
Une enquête est en cours sur les causes de cette mort, on pense bien sûr au froid, qui mordait cette nuit-là. Mais le froid ne tue pas ; ce qui tue, c’est d’être laissé dehors, dans le froid, l’humidité et la misère.
Nous dénonçons, à nouveau, les politiques publiques et notamment les critères aberrants de déclenchement du plan « grand froid » : il faut que les températures soient négatives en journée pour qu’on juge que les nuits dehors seront insupportables à l’organisme humain ! Le Préfet a le pouvoir décisionnaire : il doit dès maintenant déclencher ce plan, et ouvrir, comme cela a déjà été fait des hivers précédents, des espaces d’accueil, de nuit et de jour.
Le 115 souvent saturé
On nous dit que certains SDF n’appelleraient plus le 115 et refuseraient d’être hébergés. Encore faut-il réussir à joindre le 115, dont les lignes sont généralement saturées. Généralement, la réponse obtenue est : « rappelez à partir de 20h, puis après 22h ». Effectivement, certaines personnes à la rue n’ont plus le courage de passer des heures au téléphone, et préfèrent s’enfoncer dans un recoin de porche. Plus grave : ce recoin de porche leur semble plus accueillant que certains centres d’hébergement, où règnent la promiscuité, la violence, la crasse. Nous en avons fait l’expérience récemment : un gymnase et des tapis de sol poussiéreux ont attiré facilement des personnes pourtant réputées refuser les centres d’hébergement.
Les pouvoirs publics doivent pouvoir faire bien mieux que ce qu’une quinzaine de militant.es et bénévoles sont capables de faire en occupant un gymnase. Il y a des casernes vides, des milliers de logements vacants, dans la ville de Metz : nous réclamons une réquisition, pour éviter de nouveaux morts !
Catherine Stotzky, Éric Graff, Collectif Mosellan de Lutte contre la Misère