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Sale temps sur la Macronie

Les casserolades qui accompagnent les sorties du président de la République et des ministres peuvent déraper à chaque instant. L’exécutif, dans la nasse, est dans une voie sans issue.

Les concerts de casseroles ne datent pas d'hier (capture Twitter)
Les concerts de casseroles ne datent pas d’hier (capture Twitter)

Nous l’avons dit et répété à propos de l’attitude intransigeante et stupide du président de la République et de ses faire-valoir sur la réforme des retraites : Tout cela va mal finir !
La loi du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 a été promulguée nuitamment et publiée au J.O. du 15 avril 2023. Elle est née dans la douleur, après un parcours très chaotique : 13 journées de forte mobilisation syndicale, de grèves et de blocages des entreprises, de débats houleux à l’Assemblée nationale et, finalement, l’adoption du texte sans vote, mais grâce au fameux 49.3 dégainé dans l’hostilité générale. Les Français pouvaient-ils en rester sur un tel échec sans réagir ?

100 jours pour oublier

Impossible d’oublier trois mois de lutte syndicale et politique, parfois violente, et de passer à autre chose comme l’aurait souhaité Emmanuel Macron. Impossible d’oublier les lacrymos, les coups de matraque des CRS, les mots blessants des politiques. Impossible d’accepter une loi qui va obliger les salariés à travailler deux ans de plus, parfois dans des conditions éprouvantes.
Macron voudrait oublier lui aussi des trois mois de galère et passer à autre chose. Il s’est rendu compte, mais un tard, qu’il s’était mis le peuple de France à dos. Sa cote de popularité est en chute libre. Le 17 avril, le Président s’est, certes, montré plus humble qu’à son habitude. Il a entendu la colère des Français, il « regrette » de n’avoir pas su convaincre et souhaite reprendre la main. Comment ? Il fixe un nouveau cap au gouvernement, ouvre trois chantiers prioritaires : le Travail, la Justice et le Progrès pour mieux vivre. Bref, 100 jours d’apaisement et d’action pour en finir avec la révolte des gueux. Suffisant ?

La démocratie à l’épreuve

Certainement pas. Car le mal est trop profond. La démocratie ne s’exprime pas une fois tous les cinq ans, au moment de l’élection du président de la République. L’exercice est plus compliqué, plus régulier, plus quotidien, plus près des gens. Et ça, Macron ne l’a pas compris, trop imbu de sa personne, trop Jupiter sur son Olympe élyséenne.
Les Français se sentent trahis par ce petit roitelet d’opérette. Ils l’accueillent à chacune de ses sorties par un concert de casseroles. Et même si les préfets interdisent « les dispositifs » sonores, comme ce fut le cas dans l’Hérault et le Loir-et-Cher, les comités d’accueil du président de la République et de ses ministres redoublent de casserolades joyeuses et bruyantes.
Mais au-delà de l’aspect folklorique de ces événements sonores, reste le fond de l’affaire : une rupture totale et sans doute définitive entre le peuple de France et son président, ses ministres et leur politique. On voit mal comment Macron pourrait sortir indemnes de l’impasse dans laquelle il s’est mis lui-même. On ne peut que le répéter : tout cela va mal finir pour lui.

Retraites : la réforme de tous les dangers !

 

 

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